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Les eurodéputés ont notamment qualifié cette lutte de « guerre hybride », où le numérique tient une place centrale. Ils ont donc accordé une attention particulière à la capacité d’adaptation de l’Union aux différentes formes attaque. La recommandation dénonce la modernisation et la furtivité des moyens utilisés par les pays extra-européens. C’est le cas des réseaux sociaux, les messageries cryptées, telle que Telegram ou encore les chaînes d’informations russes internationales comme Russia Today.

Le 13 mars, à Strasbourg, le Parlement européen s'est prononcé pour la suspension des négociations d'accession de la Turquie à l’Union européenne.

Si ce projet n’est pas contraignant, il incite la Commission européenne à davanatge légiférer et à augmenter ses moyens de lutte contre la propagande, notamment en période électorale. La recommandation appelle aussi les Etats membres à modifier leurs lois électorales pour lutter contre la désinformation, les cyber-menaces de violations de liberté d’expression lors des élections. L’approche du scrutin européen décisif du mois de mai et l’ombre du scandale Cambridge Analytica, où des données personnelles d’utilisateurs de Facebook ont été utilisées pour influencer certaines élections, ont en effet largement plané sur les débats dans l’hémicycle.

Les médias russes à visées internationales comme Russia Today ou Sputnik sont clairement critiqués par la recommandation. © Julie Gasco

Anna Fotyga (ECR, souverainistes) était déjà la rapporteure d’une première mouture du texte en 2016. © Julie Gasco

 

Parfum de guerre froide. Le Parlement européen a adopté (489 voix pour, 148 contre et 30 abstentions), mercredi 13 mars, une recommandation pour lutter contre la propagande de pays tiers. Ce texte vise les campagnes de désinformation et de déstabilisation de l’Union par la Russie, la Chine, la Corée du Nord et l’Iran.

Mardi 12 mars, les eurodéputés ont adopté une résolution appelant l'Union européenne à faire preuve d'encore plus de fermeté dans ses relations avec la Russie.
 

Mercredi 13 mars, une recommandation pour lutter contre la propagande a été votée au Parlement européen. Le texte renforce la cellule anti-propagande russe, créée en 2015: la Task Force Est.

«  Il faut se repencher sur les bases des relations avec la Russie, car ce pays ne peut plus être considérée comme un partenaire stratégique », a affirmé lundi 11 mars Sandra Kalniete (PPE, chrétiens démocrates) au Parlement européen. L’eurodéputée lettone est la rapporteure d’une résolution portant sur les relations entre l’Union européenne et la Russie, adoptée mardi 12 mars (402 voix pour, 163 contre).

Alors que le pays ne se conforme pas au droit international, par exemple en Crimée, la résolution pointe du doigt le danger d’une éventuelle levée des sanctions. Depuis 2014, l'Union européenne impose à Moscou, en réponse à la crise ukrainienne, des mesures restrictives. Si celles-ci sont pour l’instant prévues jusqu’au 31 juillet, les eurodéputés demandent aux Etats de se tenir prêts à en adopter de nouvelles.

La résolution porte aussi sur d’autres volets comme la lutte contre la désinformation, le cyber-espionnage, le maintien de la paix en Ukraine ou la limitation de la dépendance au gaz russe. Elle invite les gouvernements européens à répondre fermement aux actions de la Russie, tout en soulignant l’importance d’une coopération dans certains domaines comme la lutte contre le terrorisme.

Certains points continuent néanmoins de diviser les eurodéputés, y compris au sein d’un même groupe politique, à l’image de la Belge Hilde Vautmans et de son collègue lituanien Petros Austravicius, membres de l’ADLE (libéraux). Si tous deux ont voté en faveur de ce texte, ils l’ont fait pour des raisons différentes : l’une défend le recours à un dialogue construit, quand l’autre bannit l’idée d’une collaboration entre l’UE et la Russie.

Marine Godelier

Pourquoi le Parlement s’intéresse-t-il à la lutte contre le blanchiment d’argent ?

La lutte contre le blanchiment concerne aussi la lutte contre le terrorisme, la corruption et la fraude fiscale. Cela englobe la lutte contre criminalité de façon générale. Les États exigent des mesures pour lutter contre le terrorisme mais lorsqu’une liste de pays à risque leur est proposée, ils la rejettent. Pendant longtemps, les libéraux ont pensé qu’il s’agissait d’un élément de compétition mais aujourd’hui les dommages liés au blanchiment sont devenus une évidence.

En quoi cette nouvelle liste noire dérange-t-elle?

Parmi les sept pays que nous voulons ajouter, figurent quatre territoires américains, ainsi que Samoa, le Panama et l’Arabie Saoudite. Cette nouvelle liste a suscité l’ire des pays concernés, qui ont alors entamé un lobbying intensif, en faisant notamment valoir leurs contrats d'armement ou leur proximité géostratégique avec l’Europe. Au yeux des Etats européens, le blanchiment passe au second plan par rapport aux impératifs économiques. Nous dénonçons cette l’hypocrisie.

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