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Le Parlement européen a demandé, jeudi 14 mars, l’ajout de sept pays sur la liste noire du blanchiment d’argent. Entretien avec Eva Joly, eurodéputée des Verts et ancienne magistrate spécialiste de la lutte contre le blanchiment d’argent.

La balle est désormais dans le camp de la Commission et du SEAE. « Un système d’alerte rapide des « Fake-news » est en préparation, pour parer à la vitesse de propagation des fausses informations. Des travaux sur l’intelligence artificielle sont également en cours » précise-t-on au SEAE.

Julie Gasco, Léo Limon

La demande d'exclusion du Fidesz du PPE sera étudiée par les eurodéputés le 20 mars. © Clément Gauvin

Dans les rangs, socialistes et conservateurs, la mesure est globalement bien accueillie. Sylvie Guillaume, vice présidente du Parlement européen (S&D, socialistes), rappelle la nécessité d’un cadre juridique « La prévention seule ne sera pas suffisante, l’Union doit renforcer son arsenal juridique jusqu’à imposer des sanctions ». Dubravka Suiva, eurodéputée croate (PPE/chrétiens démocrates) salue pour sa part l’attitude de la Commission « La guerre hybride exige des réponses hybrides très complexe : la lutte contre la propagande, assurer la cybersécurité et l’éducation sur comment repérer des fake news. »

L’extrême droite vent debout contre le projet

Ce commando spécial des réseaux sociaux et du numérique ne fait pourtant pas l’unanimité parmi les eurodéputés L’extrême droite se montre très critique envers le projet de recommandation l’accusant d’entraver la liberté d’expression. L’eurodéputé français Jean-Luc Shaffhauser (ENL, extrême droite) accuse la rapporteur polonaise Fotyga (ECR, souverainistes) « de couper l’Europe de son âme russe et d’inspirer du courant conspirationniste qu’elle décrit ».

La députée Kati Piri (S&D, sociaux démocrates), en charge du rapport 2018 sur la Turquie, s’entretient avec une gréviste de la faim kurde venue alerter sur la situation en Turquie. ©Julie Gasco

La recommandation adoptée mercredi veut aller plus loin et renforcer cette stratégie. D’une part la Task Force Est a vocation à continuer sa croissance mais aussi à poursuivre sa collaboration avec son équivalent des balkans, la Stratcom Task Force Balkans. Et d’autre part, les eurodéputés demandent aussi l’augmentation du nombres d’experts de chaque pays dans la Task Force Est. Autre point important qui ressort de la volonté parlementaire: faire de la cellule une structure à part entière du SEAE.

Il faut geler les négociations d'adhésion de la Turquie à l’Union européenne. Tel est l'avis du Parlement européen à l'issue de l'examen du rapport annuel 2018 sur ce pays officiellement candidat depuis 1999. La rapporteure néerlandaise Kati Piri (S&D, sociaux démocrates) a déploré le franchissement d’une « ligne rouge » depuis 2017, date de l’adoption de la nouvelle Constitution. Par ce rapport, le Parlement a demandé une prise de position forte des Etats européens face aux autorités turques. « Il en va de la crédibilité de nos institutions », a déclaré l’eurodéputé Knut Fleckenstein (S&D).

Cette résolution intervient à quelques jours d’une rencontre à Bruxelles entre les ministres des Affaires européenne des 28 et la Turquie, le 15 mars. Au sommaire, la lancinante question de l'adhésion de la Turquie à l’Union européenne. Alors que les dérives anti-démocratiques du président Recep Tayyip Erdogan inquiètent, notamment en matière d'indépendance de la justice et de liberté de la presse, les négociations sont au point mort. Le Parlement se prononce donc pour la suspension des discussions officielles, sans pour autant demander un retrait.

A droite, certains auraient voulu une action plus radicale : le retrait pure et simple du statut de pays candidat. C’est le cas de l’eurodéputée allemande Renate Sommer (PPE, chrétiens démocrates). « Cela fait 15 ans que je travaille sur les négociations, la Turquie ne respecte pas les demandes de l’Union, ça ne sert à rien de continuer. »

Julie Gasco

Pour contrer les russes, les eurodéputés souhaitent que l’Union s’appuie sur un outil dédié à la contre-propagande créé en 2015 par le Service européen d’action extérieure (SEAE), qui gère la politique étrangère et la sécurité de l’Union : La Stratcom East Task Force. Ce service de communication est chargé de contrer la désinformation russe. Il a pour but de repérer et discréditer sur internet les campagnes hostiles à l’UE. Sur le site euvsdisinfo.eu et son compte Twitter, la Task Force Est publie quotidiennement pour contredire, en anglais, les « fake news » téléguidées par la Russie. Au Parlement, l’eurodéputé estonien Tunne Kelam (PPE, chrétiens démocrates) a salué la réussite de cette cellule d’action : « Elle a fourni d’excellents résultats qui ont révélé 5000 exemples d’informations pro-kremlin ».

La Russie : cible prioritaire

La chaîne d’information russe, financée par le Kremlin et diffusée dans le monde entier en anglais, français, arabe, espagnol et allemand est accusée par le Parlement d’être aux ordres de Moscou. La Russie est ainsi spécifiquement visée par cette recommandation. L’eurodéputé tchèque Jaromir Stetina (PPE, Chrétiens démocrates) a expliqué avec force sa position : « Notre ennemi c’est la Russie ! »

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