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Les intérêts économiques au changement

Le deuxième scénario met l’accent sur l’économie circulaire et l’économie bio. La Commission considère qu’elles permettraient de créer 580 000 emplois tout en réduisant drastiquement les émissions de CO2. Le local est ainsi au coeur du processus, avec la production d’énergie renouvelable, et une production alimentaire durable sans agriculture intensive.

Le Parlement partage aussi cette vision d’opportunité économique. Tous les points de la résolution adoptée jeudi 14 mars sont ainsi soigneusement justifiés économiquement. Par exemple, les eurodéputés estiment que pour le seul secteur de la santé, la transition écologique diminuerait les décès prématurés causés par les particules fines, et ferait ainsi économiser près de 200 milliards d’euros par an aux sociétés européennes.

« Il est possible de créer des emploi supplémentaire, et de viser une croissance accrue en Europe. La transition écologique doit être une opportunité économique, et non une contrainte », assure Peter Liese, eurodéputé du PPE (chrétiens démocrates). 

 

Ce débat s’inscrit dans le cadre de discussions entre les institutions européennes sur les modalités de l'application de l’accord de Paris sur le climat de 2015. Les échanges de mercredi ont porté sur la récente communication de la Commission européenne qui détaille sa stratégie à l’horizon 2050 pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Le lendemain les députés ont adopté une résolution sur le changement climatique contenant leurs recommandations (369 pour, 116 contre, 40 abstentions).

Une résolution ambitieuse

« Les actions de ces jeunes européens doivent nous inciter à agir. Nous devons augmenter la part des énergies propres à 32% d'ici 2030. Mais surtout avoir des émissions nulles de gaz à effet de serre d'ici 2050 », martèle Miguel Arias Cañete, commissaire européen au climat. Il rappelle que les Etats membres ont déjà pris des engagements lors de l’accord de Paris mais estime « qu’il faut aller beaucoup plus loin ».

Pour cela, la Commission envisage deux scénarios. Le premier se fonde sur l'innovation technologique. Il s'agirait de réduire les émissions de gaz à effet de serre en favorisant le développement de nouvelles technologies "propres", par exemple en matière de production d'électricité ou de transport . « C’est totalement utopique, s’exclame l’eurodéputée Karima Delli (Les Verts/ALE). Le secteur des transports fait une résistance colossale à la transition. Et lorsque des avancées paraissent, elles sont à contre coeur ».

Ces objectifs ambitieux se heurtent également aux clivages entre les différents pays de l’Union européenne. Alors que la production d’électricité représente 75 % des émissions de gaz à effet de serre en Europe, le mix énergétique varie considérablement selon les Etats. Comme le souligne l’eurodéputée polonaise Jadwiga Wiśniewska (ECR, souverainiste) : « Dans mon pays, le mix énergétique est basé à 90 % sur le charbon, contre seulement 2% en France. »

De plus, les Etats membres ne semblent pas aller dans le bon sens. Selon les chiffres du rapport 2018 des Nations unies, ils se dirigeraient vers un net dépassement de la limite du réchauffement, fixé à 2 °C, pour tendre vers les 3,2 °C d’ici 2100.

« Qu’est-ce-qu’on veut ?... Vie et justice ! » Debout, bras levés et mains liées, les jeunes militants pour le climat scandent leur slogan du haut des tribunes de l’hémicycle du Parlement européen, mercredi 14 mars. Ils sont une soixantaine, âgées de 11 à 26 ans. Originaires de plus d’une vingtaine de pays d’Europe, ils viennent assister à un débat sur le changement climatique. A peine ont-ils fini leur démonstration qu’une eurodéputée ENL (extrême droite) leur rétorque de retourner à l'école.

 

 

 

Les jeunes pour le climat ont tenu une conférence de presse au Parlement européen mercredi 13 mars. © Clara Guichon 

Greta Thunberg et le mouvement des jeunes pour le climat
L'histoire des jeunes pour le climat commence le 21 août 2018. Une suédoise de 16 ans, Greta Thunberg, s'assoit devant le Parlement Suédois et entame une grève scolaire. Son objectif : alerter les responsables politiques sur le réchauffement climatique. L'étudiante lance un mouvement mondial. Des milliers de collégiens, de lycéens et d'étudiants lui emboîtent le pas. Aujourd'hui, ils exhortent l'Union européenne à prendre des mesures concrètes. Lors de la session plénière, plusieurs eurodéputés se sont opposés à la venue de Greta Thunberg au Parlement en dénoncant une instrumentalisation de la jeunesse.

La résolution sur le changement climatique adoptée par les eurodéputés jeudi 14 mars envisage plusieurs stratégies pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et respecter l’accord de Paris sur le climat.

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Source : Eurostat 

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Source : Eurostat 

Les Etats membres ont donc accepté dans un premier temps de mettre en commun les informations qu’ils possèdent sur les ressortissants extracommunautaires, au sein d'une plateforme baptisée ECRIS-TCN. La Commission souhaite à l'avenir étendre la centralisation des données aux citoyens de l’Union européenne. Pour ces derniers, le système actuel favorise la transmission automatique des informations d’un pays à l’autre. Mais il n'existe pas encore de plateforme commune au niveau européen. Pour l’instant, l’idée est rejetée par les Etats membres, qui tiennent à garder la mainmise sur la gestion des casiers judiciaires de leurs ressortissants.

Vers une harmonisation européenne

Mercredi 13 mars, le Parlement a également voté la réforme d’un autre dispositif de coopération en matière de sécurité : le Système européen d'identification des visas (SIV). Ce système permet l’échange d’informations entre les Etats membres sur les visas attribués dans l’espace Schengen. Il cherche à identifier les voyageurs qui pourraient représenter une menace pour la sécurité. « Avec le nouveau SIV, on va faciliter l’émission de visas, éviter le visa shopping, la fraude de visa et l’immigration illégale », déclare le rapporteur portugais Carlos Coelho (PPE, chrétiens démocrates).

Ces deux nouveaux projets s’inscrivent dans une dynamique de partage d’informations de plus en plus forte entre les Etats membres. Une multitude de fichiers existent déjà pour assurer la coopération policière : le SIS pour les personnes recherchées, Eurodac pour les demandeurs d’asile, le fichier de police européen d’Europol…

Un système doublement controversé

Ce partage croissant d'informations personnelles à l'échelle européenne ne fait pas l’unanimité. L’eurodéputé letton Anderjs Mamikins (S&D, sociaux démocrates) s’interroge sur le traitement de ces données par des entreprises extra-européennes : « La combinaison de ce système avec les autres représente un risque de transfert de données illicites et de fuite de données (…) Nous exposons des données sensibles à des risques colossaux ».

Le nouveau système d’échange d’informations sur les ressortissants des pays tiers suscite aussi la controverse parce qu’il est jugé discriminatoire par certains. La législation votée a en effet suivi l’avis de la Commission en incluant les ressortissants binationaux de l’Union européenne. Association d’experts internationaux sur l’immigration et la loi pénale, le comité Meijers s’est insurgé dans un communiqué de presse. Selon lui, le nouveau système « introduit pour la première fois dans la loi européenne une différence de traitement entre binationaux et simples ressortissants ».

Caroline Celle et Aicha Debouza

 

Le fonds de 10 milliards d'euros devrait aider les Etats dans les domaines de l’asile, de la migration légale, de l’intégration et de l’inclusion. 

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