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Vers une politique de coopération européenne pour l’Arctique


16 mars 2017

Le Parlement européen a adopté jeudi 16 mars une résolution pour établir une « politique intégrée de l’Arctique ». Une région à forts enjeux pour l'Union européenne.

Le développement de nouvelles routes maritimes et l’augmentation des possibilités d’exploitation des ressources naturelles ont fait de l’Arctique un enjeu géopolitique et économique majeur. Non sans menace pour la sécurité de la région. Le Parlement européen a adopté jeudi 16 mars une résolution pour établir une « politique intégrée de l’Arctique ». Le rapport insiste sur l’importance de la lutte contre le réchauffement climatique, l’objectif étant de limiter la hausse des températures à 1,5°C d’ici à 2100. « Les changements environnementaux en Arctique sont plus rapides que partout ailleurs dans le monde.  Il faut agir maintenant », explique l’eurodéputée finlandaise Sirpa Pietikäienen (PPE, centre-droit).

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Le but de la résolution est d’établir une stratégie commune pour l’Arctique, « pour garantir un développement économique, social et environnemental durable de la région », selon l’eurodéputé estonien Urmas Paet (ALDE, libéraux-démocrates). Il faut aussi s'assurer que l’Arctique reste une « zone de paix ». Selon lui, ce développement durable n’est possible qu'en plaçant au cœur du projet les peuples autochtones. « On a poussé ces peuples dehors. Il faut rétablir leurs droits sur leurs terres. » L’Union européenne entend également favoriser la gouvernance multilatérale. Elle se porte donc candidate pour acquérir le statut d'observateur au sein du Conseil de l’Arctique.

 

20170316-LR dsc_0181.jpgSi la large majorité des eurodéputés ont voté pour cette résolution, une question a toutefois divisé l’assemblée : celle de l’extraction et de la production de gaz et de pétrole. Pour l’eurodéputée finlandaise Heidi Hautala (Verts/ALE), « l’UE doit tout faire pour interdire les activités d’extraction. Le changement climatique est plus important que les souverainetés nationales ». Cet avis n’est pas partagé par l’eurodéputé estonien Urmas Paet (ALDE). Selon lui, vouloir interrompre toutes les activités dans la région n’est pas réaliste : « L’Arctique est une zone qui assure la sécurité énergétique de l’Europe. L’exploitation doit être faite de manière consciencieuse et responsable.»

La Commission européenne a assuré « qu’elle soutiendrait cette résolution précieuse », sans pour autant annoncer de mesures concrètes.

Texte : Romane Viallon

Photos : Camille Langlade, Romane Viallon 

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