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Le 19 janvier dernier, après quinze mois de guerre et de drames humanitaires, un fragile cessez-le-feu est entré en vigueur entre Israël et le Hamas. À l'occasion d'un débat sur la stratégie de l’Union européenne pour le Proche-Orient, l’avenir de l’enclave palestinienne a été largement évoqué. “Nous devons mettre un terme à tous les obstacles qui entravent [la mise en place] d’une solution à deux États” assurait David Mcallister (PPE - Droite). La création d’un État palestinien séparé d’Israël par les frontières de 1967 pourrait, selon la majorité des groupes parlementaires, maintenir la paix dans la région. Une idée que partage la commissaire pour la Méditerranée Dubravka Šuica. 

Cette prise de position était importante pour les eurodéputés après que Donald Trump ait présenté son souhait de “prendre le contrôle de la bande de Gaza” et de déplacer la population palestinienne vers les pays aux alentours. Des pratiques pourtant qualifiable de crime de guerre, selon Human Rights Watch.

Pour leur part, les députés des extrêmes droites (ECR, PfE, ENS) ne se sont pas prononcés favorablement sur la question.  “Il y a une solution, et elle passe par une administration internationale des territoires palestiniens, parce que les Palestiniens ne peuvent pas le faire eux-même”, affirme António Tânger Corrêa (PfE). Rima Hassan, députée franco-palestinienne (The Left, extrême-gauche),  conteste “un discours de propagande qui consiste simplement à dire qu’il n’y a pas de colonisation, pas d’occupation, pas de génocide, pas de régime d’apartheid et que les reponsables sont les victimes.” 

Tom Soriano

Pour certains eurodéputés, les données mises en avant par Maroš Šefčovič, commissaire au commerce, ne donnent pas une vision globale de l’impact du traité. Marie-Pierre Vedrenne (Renew, centristes libéraux) attend de lui des éléments supplémentaires pour discuter concrètement de l’accord : “qu’il vienne avec son Powerpoint et sa calculette”. De son côté, Majdouline Sbaï (Les Verts, gauche) s’inquiète du manque d’études sur l’impact social du traité “on a que du macro-économique sur le sujet. Moi, ce qui m’intéresse, ce sont les travailleurs !”.

Une Commission qui veut “passer en force”

Les opposants au Mercosur s’indignent qu’Ursula Von Der Leyen, présidente de la Commission, ait négocié seule. Aucun texte complet n'aurait encore été transmis, même aux commissions parlementaires concernées. Gilles Pennelle (PfE, extrême droite) s’insurge contre ce manque d’information et y voit “une volonté de passer en force” de l’exécutif européen.

Le gouvernement géorgien de nouveau mis sous pression par Strasbourg

La nationalité n’est pas la seule ligne de clivage. Le traité divise aussi les eurodéputés en fonction des commissions auxquelles ils appartiennent. “Au sein de la commission agriculture, la majorité est contre”, affirme Gilles Pennelle (PfE, extrême droite). Même son de cloche du côté de la commission santé, elle, globalement en opposition avec l’accord. Dans cette dernière, Majdouline Sbaï (Les Verts, gauche) explique avoir “même trouvé du soutien auprès de collègues de droite”.

Craintes et incertitudes : voilà l’ambiance qui règne en cette session plénière de février où la porosité entre droite et extrême droite inquiète eurodéputés libéraux, écologistes et socialistes. Une semaine très politique avec la présentation du programme de la Commission qui cherche un nouveau cap et brille par son absence... Ursula von der Leyen, sa présidente comme la Haute représentante de l'UE, Kaya Kallas ont préféré vaquer à d'autres occupations.

Si certaines législations sont brandies par des députés d’extrême droite de plus en plus virulents, d’autres plongent dans l’incertitude. En débat en fin de session, le projet de loi sur la reconnaissance transfrontalière des enfants de couples de même sexe est dans ce cas, bloqué par les gouvernements hongrois et italiens, et vilipendé par les forces d’extrême droite dans l'hémicycle. À terme, une telle présence pourrait être une menace pour d’autres sujets sociaux et sociétaux.

Un malaise accru par Donald Trump qui, entre droits de douane et décisions géopolitiques, pèse sur les institutions européennes, seulement un mois après son investiture. Si le président américain réaffirme son isolationnisme, le Parlement, lui, pense multilatéralisme avec l'accord UE-Mercosur.

Alors que les États-Unis se désolidarisent de l’Union européenne, la Russie, elle, est toujours à ses portes. Depuis plus de cinquante jours, les Géorgiens dénoncent le régime pro-russe dans les rues de Tbilissi, alors que leur premier ministre bloque le processus d’adhésion du pays à l’UE. Une Russie aussi pointée du doigt à l’occasion de commémorations, un an après la mort de l’opposant du régime Alexeï Navalny et presque trois ans après l’invasion de Ukraine.

Dehors, alors que le temps reste gris, les menaces cherchant à déstabiliser l’équilibre de l’UE continuent d’assombrir l’horizon. Et en son sein même, où les cartes sont rebattues, on espère une éclaircie.

Jade Santerre

 

Une fois de plus, le Parlement européen tire la sonnette d’alarme sur la détérioration de la situation politique du pays. À Tbilissi, les manifestations pro-européennes pour les droits civiques et la démocratie durent depuis plus de cinquante jours. Une crise provoquée par la victoire aux élections législatives du parti pro-russe Rêve Géorgien, malgré des soupçons importants de fraude. “Ne vous contentez plus de mots, ne laissez pas Poutine kidnapper une nation européenne de plus sans réagir,” a exhorté Raphaël Glucksmann, député européen S&D. La Russie contrôle déjà 20% du territoire géorgien : la république autonome d’Abkhazie et l’ancienne région autonome d’Ossétie.

Les parlementaires européens, à l’exception des extrêmes, ont tous réclamé l’organisation de nouvelles élections indépendantes face au régime qui accentue la répression sur les manifestants.

Plus de 400 Géorgiens ont déjà été arrêtés. “Les violences contre la population, l’opposition politique et la société civile continuent de s’intensifier,” déplore Rasa Juknevičienė, députée lituanienne du PPE. D’autres parlementaires dénoncent l’agression de Giorgi Gakharia, un des leaders de l’opposition par des partisans du régime.

Le Parlement réitère également sa demande d’imposer des sanctions contre l’actuel chef du parti Rêve Géorgien, Bidzina Ivanishvili, et le gel de ses avoirs dans l’UE. L’oligarque est accusé de jouer un rôle dans la “détérioration du processus politique en Géorgie”. Depuis le 28 novembre, les autorités géorgiennes ont suspendu le processus d’adhésion du pays à l’Union européenne, dénonçant le “chantage” d’eurodéputés.

Jade Santerre
 

Arthur Besnard

Bien que limitée par une interdiction policière de s’approcher des portes du Parlement, la mobilisation a suscité deux rapides interventions d’eurodéputées dans l’hémicycle mercredi. Tilly Metz (Les Verts, gauche) et Lynn Boylan (The Left, extrême-gauche) ont interpellé la Commission sur les lacunes de son programme annuel en matière de de bien-être animal.

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