Vous êtes ici

La nouvelle législation prévoit un étiquetage plus clair des étiquette sur les produits IG. © François Bertand

Européennes 2024 : une inconnue du grand public en tête de liste de Renaissance

L’année 2024 commence fort pour Valérie Hayer. Nommée présidente du groupe Renew (libéraux) fin janvier, elle vient d’être désignée tête de liste de Renaissance en France pour les élections européennes du 9 juin 2024. À 37 ans, Valérie Hayer conduira ainsi la majorité présidentielle (Renaissance, MoDem, Horizons), suscitant l’enthousiasme des eurodéputés de son camp. « Tous unis derrière Valérie Hayer », a encouragé Nathalie Loiseau sur le réseau social X. « Une excellente nouvelle, une jeune femme compétente et courageuse est notre tête de liste ! », a également applaudi Irène Tolleret.

Longtemps, Valérie Hayer a évolué discrètement dans le milieu politique français. Après avoir été conseillère municipale et départementale de la Mayenne dès ses 21 ans, elle est entrée au Parlement européen en 2019. Pendant la pandémie de Covid-19, elle se fait remarquer grâce à son travail sur les négociations du plan de relance européen. Alors inconnue du grand public, elle créé la surprise en prenant la suite de Stéphane Séjourné – devenu ministre des Affaires étrangères – à la présidence de Renew. Or, face au RN de Jordan Bardella, son manque de notoriété pose question. Selon ses détracteurs, elle pourrait fragiliser la campagne électorale de Renaissance, déjà à la peine dans les sondages.

Valérie Hayer est un pari politique d’Emmanuel Macron : fille et petite-fille d’agriculteur, sa connaissance du monde rural pourrait s’avérer précieuse alors que ce secteur est en crise. Cela fonctionnera-t-il dans les urnes ? Coup d’envoi de la campagne le 9 mars à Lille sous la bannière « Besoin d’Europe ».

Sylia Lefevre

 

La mise en place du portefeuille numérique européen doit assurer une meilleure protection des données personnelles. © Élodie Niclass

Locations de courte durée : les autorités publiques en quête de contrôle sur les plateformes d’hébergements

« Le logement, c’est pour les personnes. Pas pour faire du bénéfice », affirme Kim Van Sparrentak (Les Verts, écologistes). Jeudi 29 février, l’Union européenne s’est dotée d’une nouvelle législation pour encadrer la collecte et le partage des données des services de location de logements de courte durée. L’objectif est de permettre aux autorités locales d’accéder aux informations détenues par des plateformes comme AirBnB, Abritel ou Booking, dont le manque de transparence menace les marchés immobiliers.

« Il est clair que AirBnB a fait augmenter les prix des logements », constate Katerina Konecna (The Left, extrême-gauche). Mises à mal par l’attractivité des offres proposées par les plateformes, certaines villes européennes ont déjà essayé de resserrer la vis. Elles imposent par exemple aux hôtes un maximum de nuitées à louer par an, mais manquent de données claires afin d’établir un règlement efficace. « On ne pouvait pas savoir ce qui était loué, à qui, comment, pendant combien de temps », énumérait Barbara Thaler (PPE, droite).

La réforme prévoit entre autres que les plateformes donnent à chaque location de courte durée un numéro d'enregistrement, afin que les autorités compétentes puissent connaître l'identité de l'hôte.  Ces données devraient permettre aux pouvoirs publics de mieux évaluer la situation sur le terrain et de faire face à la crise du logement. « C’est un texte très important pour réglementer un secteur qui pour l’instant ne l’est pas à l’échelle européenne », résume Wlodzimierz Karpinski (PPE, droite).

François Bertrand

 

Protéger ses données personnelles avec une identité numérique européenne

« Nous serons citoyens européens en ligne et hors ligne », se réjouit l’eurodéputé Brando Benifei (S&D, sociaux-démocrates). En adoptant une identité numérique européenne le jeudi 29 février, le Parlement met l’accent sur la sécurité. Tout citoyen européen pourra bénéficier d’un moyen unique de s’authentifier dans les pays de l’Union, et gardera ainsi le contrôle sur ses données personnelles. Un portefeuille européen d’identité numérique servira à accéder à différents services en ligne, comme s’inscrire à l’université, louer une voiture, payer ses impôts ou encore demander un prêt bancaire. « Tous les documents nécessaires seront directement sur nos téléphones », résume Alin Mituța (Renew, libéraux).
 

L’eurodéputée suédoise Abir Al-Sahlani (Renew, libéraux) s’est couverte la main de rouge pour dénoncer la situation humanitaire dans la bande de Gaza. ©EP 

Élargissement de l’UE, le Parlement indique la voie 

Les eurodéputés ont formulé, ce mercredi 28 février, des recommandations à la Commission dans la perspective de nouveaux élargissements. Actuellement, neuf pays sont officiellement candidats pour adhérer à l’Union européenne (UE) : l’Albanie, la Bosnie-Herzégovine, la Géorgie, la Macédoine du Nord, la Moldavie, le Monténégro, la Serbie, la Turquie et l’Ukraine. Dans le cadre de l’élargissement aux pays des Balkans occidentaux, le Kosovo a également présenté sa candidature en 2022, mais celle-ci n’a pas encore été acceptée.

Pour améliorer le processus d'adhésion à l’UE de ces États, les eurodéputés demandent d’octroyer davantage de budget aux pays candidats. Cela passe par un meilleur accompagnement vers des réformes économiques. Les parlementaires, faisant référence à la Serbie, proposent des sanctions contre ceux qui ne respectent pas les critères d'adhésion ou « critères de Copenhague »

Ils réclament aussi une réforme institutionnelle de l’UE, notamment au sein du Conseil, en passant de la règle de l’unanimité à celle de la majorité. 

Abdoulaye Guisse

José Manuel Fernandes (PPE, droite) tempère : « C'est une première étape vers un fonds de souveraineté. Mettre en place un fonds comme celui-là prend du temps, c'est pour cela que nous avons créé cette sorte de projet pilote 2024-2027 ». Marc Giget, économiste et président de l’European Institute for Creative Strategies and Innovation, garde également confiance : « La dépense européenne en Recherche et Développement n'a jamais été très importante car c'est une dépense qui est généralement du domaine national. Mais les financements actés donnent le ton et préparent les coopérations entre entreprises futures. STEP va dans le bon sens ». La Commission européenne sera chargée d’évaluer les résultats de la plateforme dès l’année prochaine.

Mélissa Le Roy et Élodie Niclass

Les indications géographiques (IG) mieux encadrées

Mercredi 28 février, le Parlement a adopté (à 520 voix pour, 19 contre et 64 abstentions) un nouveau règlement relatif aux indications géographiques pour les vins, les boissons spiritueuses et les produits agricoles. « Cette réforme est là pour épauler le secteur agroalimentaire, pour qu’il soit plus durable et plus résilient », affirme l’eurodéputé Paolo De Castro (S&D, sociaux-démocrates).

Les indications géographiques protègent les produits dont les caractéristiques uniques sont liées à leur provenance. Elles permettent aux producteurs de faire valoir la qualité de leurs produits et de proposer des prix équitables. Pourtant, des faiblesses dans l’application de leur législation, notamment en ligne, ont été mises en évidence par la Commission. Un manque de clarté aussi bien pour les producteurs que pour les consommateurs. 

La nouvelle disposition prévoit un alignement de tous les secteurs sur un cadre juridique unique afin de simplifier les procédures administratives, d’augmenter la durabilité des produits protégés et de veiller à leur protection en ligne. Afin de mieux informer les consommateurs, les producteurs devront maintenant faire apparaître leur nom sur les étiquettes et rédiger un rapport sur la durabilité environnementale, sociale et sur le bien-être animal. 

Dans un contexte de colère des agriculteurs, la législation veut permettre aux exploitants de réaffirmer leur position dans la chaîne de valeur et de promouvoir la qualité de leurs produits. « Nous donnons aux producteurs un outil puissant pour défendre leurs intérêts », affirme Mairead McGuinness, membre de la Commission.

Léa Oudoire

 

« L'objectif avec STEP c'est d'avoir une Europe forte, puissante, verte et autonome », s’enthousiasme l’eurodéputé José Manuel Fernandes (PPE, droite). Derrière cette grande ambition affichée, certains eurodéputés ne cachent pas leur déception.

Pages