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"Drill baby drill", ("fore bébé, fore") ! s'exclamait Donald Trump pendant sa campagne. Il l’a réaffirmé pendant l’investiture présidentielle, annonçant la couleur de sa politique : l’indépendance énergétique américaine au détriment du climat. À peine élu, il en a profité pour signer de nombreux décrets dont le processus de sortie des États-Unis, le deuxième principal pays émetteur de gaz à effet de serre, de l’Accord de Paris. Ratifié par 196 parties, dont l’Union européenne, lors de la COP 21 de 2015, ce traité international vise à limiter l’augmentation de la température à 1,5C°.

Hady Minthé et Tom Soriano

L’Union européenne patine sur les questions environnementales depuis la réélection de Donald Trump le 20 janvier 2025, et son retrait de l’accord de Paris. Les eurodéputés ont débattu de ce nouveau tournant aux airs de déjà-vu, de la première puissance mondiale. 

 

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Rouslan Stefantchouk a appelé l'UE à poursuivre son soutien à l'Ukraine. © Daina Le Lardic

Aider l’Ukraine, à quel prix ?

Par ailleurs, le Parlement européen n’exclut pas de renforcer son arsenal avec le temps, comme l’a affirmé la vice-présidente Christel Schaldemose (S&D, gauche) : "Si on voit dans un an ou plus que le DSA n’est pas suffisant pour protéger nos démocraties, il faudra en faire plus."

Cette manœuvre de Donald Trump place l’Union européenne dans une position délicate où elle devrait assurer le soutien à l’Ukraine sans les Américains. “L'Europe devrait être en mesure de compenser une partie du déficit financier [créé par les États-Unis], mais pas la totalité”, assure Marie-Agnès Strack-Zimmerman. Pour l’instant, l’UE s’est engagée à débloquer 50 milliards d'euros. Dans cette somme, 35 milliards d’euros de prêt seront garantis par les avoir gelés de la Banque centrale de Russie. “Nous devons tout faire pour que l'Ukraine l’emporte” affirme l'eurodéputée.

Grâce au DSA, "on a identifié des schémas pendant les élections en Roumanie", assure Aude Maio-Coliche, directrice de la communication du Service diplomatique de l’Union européenne. Pour rappel, fin novembre 2024, la Russie avait été accusée d’avoir manipulé le résultat des élections présidentielles roumaines, via le réseau social chinois Tiktok. "Aujourd’hui, on travaille avec l’Allemagne. On dispose même de systèmes d’alerte rapides pour échanger nos informations. Donc nous espérons que la Commission européenne sera prête pour ces prochaines élections." Les Allemands sont appelés aux urnes le 23 février prochain.

L’un des outils privilégiés de l’Union européenne contre ces menaces est le Digital Services Act (DSA). Un règlement européen, entré en vigueur en février 2024, qui a pour but de réguler les contenus illicites et la désinformation sur les réseaux sociaux. Tout particulièrement en période électorale.

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