Jeudi 31 octobre, une partie des 22 salariés de l’association, accompagnés de bénévoles, poursuivaient leur tournée de recensement des enfants du nord de Cronenbourg débutée quelques jours plus tôt. Le 14 décembre, des écoliers strasbourgeois viendront sonner à la porte des familles du quartier pour offrir un cadeau de Noël aux enfants. L’an dernier, c’est près de 300 familles, soit 750 enfants, qui en avaient bénéficié. Gérard Haenel, pasteur à Cronenbourg depuis quatre décennies, est à l’initiative de cette action baptisée “ Osons croire ensemble ”. Il y voit l’occasion de “ mettre en place des ponts ” et de faire se rencontrer différentes populations strasbourgeoises. Cronenbourg Nord est caractérisée par l’importante proportion de familles qui y réside, de loin supérieure au reste de la ville. D’après des chiffres de l’INSEE, quand Cronenbourg Nord compte 70,5 % de ménages avec famille, le quartier dans son ensemble n’en compte lui que 57,7 %. Strasbourg est loin derrière avec 48,7 %. Les familles nombreuses sont aussi beaucoup plus représentées. 21,7 % d’entre elles sont composées de trois enfants ou plus, contre près de 14 % pour Cronenbourg et 12,4 % pour la métropole. C’est dans cet environnement, où vivent beaucoup de jeunes, que l’association des Disciples est la plus implantée.
Jeudi 31 octobre rue Katia et Maurice Krafft, 15h30
Pour Christophe Rostalski, l'un de ses coéquipiers, l'arme ancienne est aussi un loisir de collectionneur. "Je passe ma vie sur les sites de vente aux enchères, à rechercher les plus belles répliques." Le boulanger de profession fait la fierté du stand tant sa progression est fulgurante. En seulement trois ans, il a enchaîné les victoires jusqu'à devenir vice-champion d'Europe en 2019, à Sarlospuszta, en Hongrie.
Antoine Cazabonne
Dans la salle de dix mètres, les pétarades des gros calibres laissent place au bruit sourd des pistolets à plomb. Quelques adolescents viennent s'exercer, sous la surveillance de Guy, formateur au club." Dès l'âge de 8 ans, les enfants peuvent faire l'école du tir. Ça aide parfois ceux qui ont des troubles de la concentration", explique-t-il.
Un loisir de collectionneur
Au 25 mètres, une odeur de soufre flotte dans l'air. Étienne, adhérent depuis plus de 30 ans, tire au pistolet à poudre noire. L'homme, à la mine réjouie et au béret usé, pratique le tir à l'arme ancienne, une discipline méconnue : "C'est un tir plus tranquille, que je préfère à l'arme moderne. Et en compétition, il y a une meilleure ambiance." Avec son équipe, ce briscard du club partage le titre de champion d'Alsace.
Le long d'une allée entourée d'arbustes, rien ne perturbe le silence, hormis le vent sur les branchages. Soudain, deux coups de feu saccadés retentissent : deux détonations qui trahissent la présence d'un stand de tir à Cronenbourg. Ce samedi d'automne, de nombreux initiés sont venus jouer de la gâchette. Pistolet à la main, les cow-boys en herbe font fuser les plombs. Les cibles en prennent pour leur grade.
À l'intérieur, les murs en lambris et les tables ornées de nappes en vichy rouge et blanc rappellent les chalets de montagne. Rien n'a bougé depuis 1952, date de création du club. Une fierté pour Franck Hachet, l'actuel président : "Il y a une ambiance familiale ici. C'est un club très ancien, qui compte encore un grand nombre de cheminots parmi ses membres." Alors que certaines sections de l'AS Cheminots ont connu des trous d'air, comme le volley-ball ou les arts martiaux, la section de tir n'a jamais faibli. "Nous avons 70 à 100 adhérents par an, mais ce sont des fidèles", relève cet officier de gendarmerie à la retraite.
"Une discipline olympique"
Souvent, les adhérents se retrouvent autour d'un café avant de prendre les armes. Le bâtiment accueille trois pas de tir, dans trois salles différentes. Au 50 mètres, une étendue d'herbe sépare les tireurs de la quinzaine de cibles en bois alignées. L’œil dans la lunette de visée, les carabiniers soignent leur posture."C'est un tir sportif que l'on pratique ici : une réelle discipline olympique, qui demande beaucoup d'assiduité", raconte Franck Hachet.