Comparée avec des gares de même envergure, l’offre commerciale strasbourgeoise demeure à la traîne. Une situation en partie liée au statut du bâtiment. Construite en 1883 sous l’empire allemand, la gare est classée monument historique depuis 1984. La législation interdit toute modification ou destruction du bien sans accord du ministère de la Culture.
Années 2010, le tramway revient
Près d’un siècle après sa première installation, le tramway reprend du service rue du Faubourg-de-Saverne, le 27 novembre 2010. Un retour décevant pour certains commerçants et réjouissant pour d’autres. “Le tram ne nous a rien apporté, à part le bruit", constate Édith, salariée de la boutique Bric Electronic depuis une vingtaine d’années. La commerçante décrit un changement radical, mais pas dans le sens attendu. “On n’a pas plus de visites qu’avant mais avec l’arrivée de la piste cyclable, c’est devenu le bazar, il y a des vélos de tous les côtés.”
À l'inverse, les boutiques arrivées plus récemment voient le tramway d’un bon œil. “On a gagné en visibilité car davantage de personnes passent dans le Faubourg”, assure Guy Pensavalle, propriétaire du magasin Cityzen Bike.
40 % de surface supplémentaire
À la suite des travaux, la surface commerciale en gare passera de 1 840 à 2 600 m². Une boutique supplémentaire verra le jour et les 14 autres seront agrandies. Le magasin Relay en sera l’un des bénéficiaires. “Nous avions deux magasins avant les travaux. [...] Il a fallu fermer celui du hall nord (pendant la première phase du chantier, ndlr). Une partie de l’activité a été perdue mais on va la retrouver ensuite”, explique Vincent Bourelle, le responsable des opérations SNCF Grand Est du groupe Lagardère qui détient les deux magasins Relay présents en gare. Une fois que tout sera terminé, le magasin situé dans le hall central gagnera 80 m² supplémentaires. Les voyageurs pourront profiter majoritairement de commerces de bouche ainsi que de boutiques d’accessoires, d’hygiène et de beauté ou encore d’un magasin de presse, multimédia et culture.
Ateliers et vie de quartier
Arthur Poutignat a déjà franchi le pas en rejoignant le Cric en 2019. Ancien membre de la Semencerie, l’artiste performeur évoque avec nostalgie les “Expositions de Voisins”, qui permettaient aux riverains de profiter d’un espace de création le temps d’un week-end. Depuis son arrivée au Cric, Arthur Poutignat regrette le manque d’actions sociales dans son nouveau quartier, classé lui aussi prioritaire par la politique de la Ville.
Julie Lescarmontier et Angelina Lenez
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“Les activités sur la place, ça permet de prendre l’espace public, de créer un point de rencontre”, explique Maïté Smerz-Marchel, 27 ans, médiatrice de Stimultania. Elle imprime les clichés du jour pendant que les participants profitent de la visite guidée de l’exposition. Jean-Luc Poussin se marre en se voyant lui-même lécher l’assiette lors des agapes en plein air. Ludovic Szrednicki, animateur de l’association Aube qui accueille des personnes en difficulté psychologique ou psychiatrique, repart satisfait de sa sortie avec cinq bénéficiaires. L’atelier a servi de premier contact avec Stimultania avant un partenariat prévu pour 2023 entre les deux structures.
Stimultania travaille régulièrement avec divers acteurs sociaux. Cette année, elle a collaboré avec le foyer Adoma du quartier Gare, qui propose des hébergements à des personnes précaires. Avec le photographe Yann Datessen, les résidents ont travaillé sur le thème de l’intérieur. Ils ont choisi une image qui représente un lieu de vie durable. La photo, une banale chambre d’hôtel marseillais, suscite deux interprétations différentes : symboles de stabilité et d’équilibre pour les pensionnaires, d’enfermement pour l’artiste. Cette expérience a inspiré une exposition permettant aux résidents de travailler dans l’intimité de leur studio. Place Karl-Ferdinand-Braun, le cliché à l’origine de la collaboration en 6 x 5 mètres trône sur le pignon de la Maison de l’image.