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Des dessins qui n’ont plus bonne presse
Ce n’est pas la première fois qu’un caricaturiste franchi la frontière entre l’antisionisme et l’antisémitisme. En avril 2019, une caricature d’Antonio Antuner, publiée dans le New York Times et représentant le dirigeant hébreu en chien guide, tenu en laisse par Donald Trump, avait déjà suscité un tollé auprès de la communauté juive. Une polémique qui a poussé le quotidien américain à arrêter toute publication de dessins politiques dans son édition internationale.
Ironie du sort, il y a trois mois Vasco Gargalo participait au Forum de la démocratie, qui prône la liberté et la paix mondiale. Son dessin de presse représentant Marielle Franco, militante des droits de l’homme assassinée au Brésil, avait même reçu le prix du public Plumes libres. Dans un communiqué de presse publié ce mardi, les co-organisateurs de la rencontre, l’hebdomadaire Courrier international et la Ville de Strasbourg, ont condamné fermement les dessins antisémites : «Cet amalgame odieux consistant à utiliser la représentation de la Shoah pour illustrer la politique du gouvernement israélien est absolument inacceptable.» Ils ont d’un commun accord, décidé de lui retirer son prix.
« La liberté d’expression s’arrête aussi où commence celle des autres », rappelle souvent le bédéiste belge Philippe Geluck, face aux débats que suscitent les dessins de presse. Il y a trois mois, le Portugais Vasco Gargalo, dessinateur pour Courrier international, publiait sur son compte twitter deux caricatures de Benyamin Netanyahou, jugées antisémites. «Les dessins véhiculent des poncifs antisémites et utilisent la Shoah de façon ignoble, sous couvert de critique de la politique de Netanyahou, dénonce à Cuej.info Pierre Haas, délégué du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) en Alsace. Je suis Charlie, je défends le droit à l’irrespect quand c’est amusant, mais si ça ne blesse pas des gens et que ça ne porte pas des messages de haine.» Aucun doute, selon lui, l’étoile de David est le symbole du judaïsme et non du drapeau d’Israël, complété «par deux traits bleus».
O crematório #natanyahu #Israel #israel #Palestine #PalestineUnderAttack #BenjaminNetanyahu pic.twitter.com/gbZ0pRPDMt
— Vasco Gargalo (@vascogargalo) November 15, 2019
Lauréat en novembre dernier à Strasbourg du prix Plumes Libres pour la démocratie, le dessinateur portugais Vasco Gargalo est aujourd’hui attaqué pour des caricatures jugées antisémites.
Evo Morales continue de s’accrocher à la politique. L’ancien président bolivien, actuellement en exil en Argentine, figure en tête de liste du Mouvement vers le socialisme (MAS) dans la région de Cachambaba au sud du pays, pour être élu au Sénat bolivien lors des élections législatives qui se dérouleront le 3 mai.
L’ancien président ne pourra en revanche participer au scrutin présidentiel qui se déroulera le même jour car Jeanine Anez, la présidente par intérim du pays, a promulgué le 24 novembre une loi interdisant d’exercer trois mandats électifs de suite. Evo Morales en comptabilisait déjà à deux. C'est donc l'ancien ministre de l'Économie, Luis Arce, qui a été désigné par le MAS pour la course présidentielle.
Un bilan économique positif
L’ancien président avait quitté le pouvoir le 10 novembre sous la pression populaire avant de fuir le pays, au Mexique, puis en Argentine. En 2016 il avait notamment perdu un référendum constitutionnel lui permettant de briguer un quatrième mandat. Il était finalement passer outre après une décision du Tribunal constitutionnel. Sa réélection le 20 octobre a marqué le début des contestations car des fraudes et irrégularités ont été pointés du doigt par des observateurs internationaux et par l’opposition. Il avait alors dû faire face à de nombreuses manifestations émaillées de violences avant d’être contraint de démissionner après avoir été lâché par l’armée et la police.
En dépit de ces protestations, son bilan reste plutôt positif lors de ses treize années de pouvoir. La nationalisation des sociétés de production d’hydrocarbures a permis de financer des programmes sociaux et de faire baisser l’extrême pauvreté de 38 % à 15 %. Le chômage a réduit de moitié pour s’établir à 4,5 %, un salaire minimum passé de 60 dollars à 310 dollars et selon le FMI, un PIB multiplié par 4, passant de 9 à 37 milliards entre 2006 et 2019. Premier président indigène du pays, la lutte contre la discrimination a été l’un de ses cheval de bataille et les inégalités sociales ont baissé malgré des discriminations toujours présentes.
Toujours poursuivi pour sédition et terrorisme
Reste qu’Evo Morales est toujours poursuivi pour « sédition et terrorisme » et ses chances de pouvoir rentrer en Bolivie libre sont faibles. Un peu avant l’officialisation de sa candidature, l’ancien président en exil en Argentine avait assuré que les autorités cherchaient à empêcher sa candidature en menaçant ses avocats chargés de l’habiliter auprès du tribunal électoral
Ce dernier doit désormais examiner si les candidatures remplissent les conditions légales. Avec le lancement de la campagne, « une étape décisive du processus électoral et de la consolidation de la paix commence en Bolivie », a salué Jean Arnault, envoyé spécial de l'ONU pour la Bolivie.
Victor Boutonnat
Les jeunes étudiants avocats présents au Tribunal de grande instance à Strasbourg n’ont pas vu plaider à la barre leurs futurs confrères et consoeurs. Au lendemain de la manifestation nationale contre la réforme des retraites, ce mardi 4 février, la grève des avocats se poursuit. « Souhaitez-vous être jugé aujourd’hui ? Vous devrez vous défendre tout seul en raison de la grève des avocats », rappelle le président. Le premier prévenu acquiesce. Comme les cinq suivants, il se défendra seul, sans avocat commis d’office, non sans difficultés.
« Vous êtes des sales bougnoules »
Vêtu d’un survêtement bleu aux rayures blanches, l’homme de 48 ans est habitué des tribunaux. Condamné à 15 reprises dont sept fois pour outrage, il est accusé d’avoir agressé un sapeur pompier. Samedi 1 février à 23h22, les pompiers reçoivent un appel, un homme semble inconscient dans le tramway. À leur arrivée, il se réveille, assène un coup de poing dans la mâchoire du secouriste, selon l’accusation. « Pourquoi avez-vous simulé un malaise ? », demande le juge. Le prévenu, sous traitement au Subutex, médicament prescrit pour soigner la toxicomanie, tente de se défendre. « J’étais complètement bourré, ce que je faisais n’était pas clair, mais je n’ai pas touché le pompier », déclare-t-il d’une voix rauque. L’homme sans emploi, comparaît également pour outrage sur personne dépositaire de l’autorité publique. « Vous avez dit aux policiers : "vous êtes des sales bougnoules, des sales merdes comme les pompiers" », lit-le juge. L’homme ne nie pas ces faits. « J’ai insulté les policiers car ils m’ont frappé, j’ai des hématomes partout », dit-il.
Six mois de prison
« Vous êtes tous dans le même lot, j’ai du racisme envers les Français, je suis manouche moi » : c’est par ces mots que le quadragénaire conclut son semblant de plaidoirie. Le procureur requiert une peine de prison de huit mois ferme. La décision judiciaire est légèrement plus clémente, il écope de six mois avec mandat de dépôt. En grève, les conseils des quatre victimes ne plaident pas. L’ accord sur les dommages et intérêts à verser aux victimes est renvoyé en mai.
Maxime Arnoult