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Ces boîtiers ont la côte auprès des habitants. Ils sont devenus les symboles d’une commune qui cherche elle-même ses solutions. « On est mis de côté alors qu’on paye notre abonnement comme tout le monde », fustige Arthur, 78 ans, habitant dans la commune depuis toujours. « C’est le système D pour dépanner », commente le maire.
L’absence de réseau cache un autre problème pour la commune. « Certaines familles rechignent à s’installer dans le village », observe une habitante alors que la moyenne d’âge de la commune est de 63 ans.
L’antenne ne fait pas l’unanimité pour autant. Certains habitants émettent des réserves. C’est d’ailleurs la crainte du premier magistrat de la commune. « Deux habitants ont déjà exprimé leur opposition au nouveau projet. Beaucoup veulent l’installation de l’antenne, mais pas dans leur jardin ». Alain Furstenberger ne va pas se laisser faire : « J’irai jusqu’au bout », dit-il avec détermination. Ajoutant avec un brin d’ironie : « Si l’antenne ne vient pas cette fois, je bannis les ondes pour faire du village un refuge pour les hypersensibles ».
Pauline Boutin
« Des projets, on en a vu. Aujourd’hui, on attend de voir », avoue avec réserve Anne-Marie, 78 ans, habitante depuis plus de cinq décennies. Dans les faits, la plupart des habitants font confiance au maire. « On est conscient qu’en un mandat, c’est difficile », analyse la septuagénaire.
Boîtier ADSL et système D
Les enjeux sont importants pour cette petite région des Vosges. Le village compte deux restaurants et un hôtel. À l’hôtel-restaurant L’Aigle d’or, la gérante, Muriel Mark, observe une baisse des clients, « principalement en semaine où l’on accueille les commerciaux de la région ». En revanche, « parmi les touristes qui viennent découvrir le village, beaucoup aiment pouvoir déconnecter ». Pourtant, depuis un an et demi, elle a installé un boitier doté d’une borne ADSL. Mais la couverture se limite au restaurant. « On a également mis les téléphones fixes de l’hôtel à disposition pour pallier le manque », précise la restauratrice.
Début des travaux en juillet
Le maire se souvient du jour où François Hollande a annoncé à la fin de son mandat « ne plus vouloir de zones blanches » en visite à Tulles le 16 janvier 2016. « Le lendemain, j’avais sept habitants dans mon bureau pour me demander des avancées ! » Depuis l’annonce du « new deal » par le gouvernement d’Edouard Philippe et la promesse d'investissement 3 milliards d’euros par les opérateurs, le sujet est remis une nouvelle fois au cœur du village en 2017. Un projet de chantier est lancé et approuvé par les habitants à 80 % en avril 2019. Seul hic : l’antenne postée trop en hauteur n’aurait couvert que quelques habitations.
La zone à faibles émissions divise
Réuni le 23 septembre dernier, le conseil municipal avait entériné le projet d’une ZFE, zone à faibles émissions, sur tout le périmètre de la ville de Strasbourg. Le calendrier prévoit l’interdiction progressive des véhicules les plus polluants sur la base des vignettes Crit’Air avec, en ligne de mire, le bannissement des moteurs diesel en 2025.
En clair, dès le 1er janvier 2021 les véhicules sans vignette Crit’Air ne pourront plus circuler dans Strasbourg, puis ceux répertoriés Crit’Air 5 en 2022, les Crit’Air 4 en 2023, les Crit’Air 3 en 2024 et enfin les Crit’Air 2 en 2025. Si le projet de ZFE sert de cadre légal, c’est au maire que reviendra le pouvoir de prendre des arrêtés municipaux pour imposer ces interdictions de circuler. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la mesure ne fait pas l’unanimité chez les candidats.
Seule Jeanne Barseghian s’engage à tenir cet échéancier. Alain Fontanel et Catherine Trautmann, d’accord sur le principe, émettent cependant quelques conditions. La socialiste juge nécessaire la mise en place de mesures d’accompagnement, notamment financières. Un point sur lequel le marcheur la rejoint. Ce dernier espère former une convention citoyenne pour apporter des solutions.
Jean-Philippe Vetter et Hombeline du Parc veulent, quant à eux, repousser de cinq ans le calendrier de la ZFE. Pour la candidate du Rassemblement national, pas de doute, c’est « encore les classes populaires qui en feraient les frais », martèle-t-elle. Dans un article des Dernières nouvelles d'Alsace paru le 18 septembre 2019, Christel Kohler, actuelle adjointe chargée des questions environnementales, explique que les véhicules Crit'Air 5 ou sans vignette concerneraient 7 900 véhicules (mis en service avant 1997), mais dont l’immense majorité sont possédés par des foyers à faibles revenus.
Si tous les candidats ne sont pas sur la même longueur d’ondes, il va leur falloir arbitrer entre urgence climatique et fin de mois.
Robin Magnier
Sahide Kadri, habitant du quartier du Neuhof, ne veut pas faire de promesses à ce futur électeur. « Si on est élu, on ne changera pas le monde mais on pourra t’aiguiller, t’aider » , glisse-t-il. Younès n’a « jamais pensé » à participer à un scrutin mais, ce dimanche 15 mars, il se rendra dans son bureau de vote, affirme le jeune homme. « Ils nous ressemblent, ils savent ce qu’on vit, alors je vais voter pour eux ».
« Je vais voter pour la première fois »
Sahide, « Lili » et Ali se sont engagés pour la première fois en politique pour ces élections municipales. « J’ai rejoint Egalité active parce qu’il n’y avait aucun homme politique sur cette liste », témoigne Sahide Kadri. Ali Martin Lamri, lui, a voulu créer sa propre liste contre « l’exclusion démocratique », mais, faute de soutien, il a rejoint Patrick Arbogast. Déçus par les précédents élus, ces novices sont déterminés et tractent jusque tard dans la soirée.
Mais leurs discours ne font pas l’unanimité. « Il a vécu comme vous Patrick, il est de Hautepierre et il n’y a que des gens du quartier sur notre liste », lance Sahide Kadri à quatre amis adossés au mur d’un hall.
Pas convaincu, l’un d’entre eux lui répond : « Non, il n’a pas vécu comme nous, il n’est jamais venu nous voir. Je n’irai pas voter pour Patrick Arbogast. »
Sahide Kadri, habitant du quartier du Neuhof, ne veut pas faire de promesses à ce futur électeur. « Si on est élu, on ne changera pas le monde mais on pourra t’aiguiller, t’aider » , glisse-t-il. Younès n’a « jamais pensé » à participer à un scrutin mais, ce dimanche 15 mars, il se rendra dans son bureau de vote, affirme le jeune homme. « Ils nous ressemblent, ils savent ce qu’on vit, alors je vais voter pour eux ».
Un premier engagement politique
Sahide, « Lili » et Ali se sont engagés pour la première fois en politique pour ces élections municipales. « J’ai rejoint Egalité active parce qu’il n’y avait aucun homme politique sur cette liste », témoigne Sahide Kadri. Ali Martin Lamri, lui, a voulu créer sa propre liste contre « l’exclusion démocratique », mais, faute de soutien, il a rejoint Patrick Arbogast. Déçus par les précédents élus, ces novices sont déterminés et tractent jusque tard dans la soirée.
Mais leurs discours ne font pas l’unanimité. « Il a vécu comme vous Patrick, il est de Hautepierre et il n’y a que des gens du quartier sur notre liste », lance Sahide Kadri à quatre amis adossés au mur d’un hall. Pas convaincu, l’un d’entre eux lui répond : « Non, il n’a pas vécu comme nous, il n’est jamais venu nous voir. Je n’irai pas aller voter pour Patrick Arbogast. »
« Lili », elle, est coiffeuse. Elle a vu grandir ces jeunes. Certains sont pris dans un trafic de drogue mais elle entend les valoriser. « Rien que le fait de venir les voir et s’intéresser à eux, leur montrer qu’ils ont un pouvoir, c’est important », explique-t-elle. Dans la pénombre de la cage d’escalier, elle prend le temps d’indiquer le bureau de vote à Rémy*, tout juste majeur. « Moi je vais voter pour la première fois pour eux, parce qu’ils vont faire quelque chose pour nous », livre-t-il.
Peu importe le résultat, les colistiers considèrent qu’ils ont « déjà gagné ». Le mouvement citoyen créé par Patrick Arbogast compte bien poursuivre ses actions et se présenter aux élections départementales l’année prochaine.
* Le prénom a été modifié
Maxime Arnoult
Sur le site de la friche industrielle Fischer, un grand bâtiment de brique rouge subit les assauts des tractopelles. Les machines assourdissantes balancent des monceaux de gravats du haut des étages, à moitié démolis. Mais les murs porteurs, eux, resteront bien en place. Car l’immeuble doit être rénové pour accueillir un groupe scolaire en 2021. L’ancienne brasserie accueillera pas moins de 610 logements, des commerces et un espace vert. La malterie deviendra même un cinéma.
Fischer, Baltzinger, France Télécom, Caddie… la ville truffée de friches a aujourd’hui la réputation d’être envahie par les projets immobiliers. « Il y a du béton partout, chaque bâtiment qui se vend donne un immeuble ! », ironise Branko Kostovski, un Schilikois. Alors, en pleine campagne municipale, les candidats développent tous une rhétorique anti-béton. Christian Ball, des Républicains, a inscrit dans son programme la fin de « toute promotion immobilière », tandis que Hélène Hollederer, investie par LREM, refuse de « laisser construire des immeubles dans tous les espaces disponibles ».
La maire et les associations s'écharpent sur la bataille Fischer
À la tête de la mairie depuis deux ans, l’écologiste Danielle Dambach est sans doute celle qui porte le plus haut l’étendard anti-béton. L’actuelle maire affirme avoir freiné le projet immobilier de l’ancien site industriel Caddie, préservé le parc de l’Aar des constructions et baissé le nombre de logements sur le terrain Fischer.
Danielle Dambach a été élue dans un contexte de grande tension schilikoise autour de la bétonisation. En 2018, 15 membres du conseil municipal ont démissionné pour s’opposer à la politique intense du maire Jean-Marie Kutner, pour reconvertir les friches industrielles schilikoises en logements. Il prévoyait notamment d’installer trois tours de logements à la place de l’imprimerie Istra désaffectée, et 900 logements à Fischer.
Sous le mandat de Danielle Dambach, le volume de ce dernier site a été réduit à 610 logements. Ce n’est pourtant pas le résultat de l’action de la mairie, mais de l’association Col’ Schick, créée en 2015 pour lutter contre les constructions en pagaille dans la ville. « Danielle Dambach n’a rien fait, c’est nous qui avons tout négocié avec Cogedim (le promoteur immobilier) et c’est nous qui avons signé le protocole, clarifie la présidente de l’association, Louisa Kraus. Danielle Dambach a essayé de négocier à notre place mais elle n’avait pas les recours en justice que nous avions. »
Le premier adjoint à la mairie, Pierre Maciejewski, affirme cependant que Danielle Dambach et une partie de la majorité municipale y sont un peu pour quelque chose. Selon lui, leur ancienne association, Schilick Ecologie, a créé le collectif Entrée Sud, à l’origine de Col’Shick. « Schilick écologie a beaucoup financé la com’ de ce collectif, et ses recours juridiques, affirme-t-il. Donc, oui, c’est aussi notre réussite. »
Résultat : les « marcheurs » ne sont majoritaires dans aucune des listes soutenues ou investies par le parti d’Emmanuel Macron en Alsace. « Tous n’ont pas adhéré au mouvement », explique Stéphanie Villemin, investie à Colmar. De même pour la liste d’Alain Fontanel, où les macronistes sont moins nombreux que les personnalités politiques issues de la droite ou de la gauche. « On est ouvert à beaucoup de partis », soutient sa numéro 2 Laetitia Hornecker, qui se définit comme « apolitique ». A Schiltigheim, la candidate Hélène Hollederer précise que « les militants LREM sont minoritaires ». Et à Cernay, Christophe Meyer insiste : « Nous ne sommes pas en Marche. Il y a même pas mal 'd’anti en Marche’ dans la liste. »
En marche, mais pas trop
Lui a bâti sa carrière politique dans cette petite commune du Haut-Rhin, qui ne dépasse pas les 12 000 habitants : « Toujours sans étiquette. A chaque fois, on me le reprochait et m’associait à des partis ». Las, il s’inscrit en 2016 sur la plateforme web d’en Marche, intrigué par le mouvement qui entend « rapprocher tout le monde, de droite comme de gauche ».
Sans pour autant s’y engager, il obtient l’été dernier le soutien du parti pour sa candidature aux municipales. L’objectif, assure-t-il : qu’on l’identifie clairement comme centriste. « Mais ici, une affiliation politique est nulle et non avenue, c’est un vote de proximité. » Pourtant, il a formellement demandé ce soutien de LREM à la commission d’investiture. « C’est vrai que je suis fier d’être reconnu par Paris et par le gouvernement », admet le quinquagénaire. Partout, les candidats qui ont demandé le soutien y trouvent leur compte.
Pour porter son projet à Colmar, Stéphanie Villemin s’est battue pour l’investiture de LREM, qu’elle a obtenue aux dépens de son ancien collègue Tristan Dénéchaud - aujourd’hui- tête de liste MoDem. A Mulhouse, Lara Million assure que la maire sortante a elle aussi demandé le soutien du parti au gouvernement, sans succès. « Le fait de l’avoir obtenu pourra ouvrir des portes pour Mulhouse si je suis élue maire », s’enthousiasme-t-elle. De son côté, Hélène Hollederer (Schiltigheim) ne cache pas que l’étiquette LREM lui a apporté une certaine notoriété. « Cela m’a permis de participer à un débat sur France 3 ! », sourit-elle.