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Palmes, tubas et masques ont fait leur retour autour des bassins, comme un souvenir du monde d’avant. © Arthur Massot

Pierre-Alain a le sourire aux lèvres. "C’est la première fois que je reviens à la piscine depuis la réouverture. Ça m’avait manqué", souligne le trentenaire en attachant son vélo. La piscine du Wacken a rouvert le 2 décembre. Du moins son bassin extérieur à 27°C, en conformité avec les mesures sanitaires. Un soulagement pour les nageurs réguliers, qui composent la majorité du bassin. Grégory Lefebvre, triathlète de haut niveau, fait partie de ces habitués. "Je viens cinq à sept fois par semaine ici, alors c’était clairement difficile quand les piscines étaient fermées. J’avais l’impression qu’on m’enlevait quelque chose, ça fait partie de mon équilibre personnel." Certains n’ont pas hésité à venir de Mulhouse, Colmar ou Haguenau pour regoûter au plaisir de la nage.

Au pied du Parlement européen, la piscine du Wacken peut accueillir jusqu’à 200 nageurs dans son bassin. © Arthur Massot

Depuis deux mois et demi, deux bassins sont de nouveau ouverts au public à Strasbourg. Une décision qui ravit les nageurs.

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Romain Jean, retraité et patron de La boîte à musique, seuls studios de répétition du centre-ville de Strasbourg. © Marie Vancaeckenbergh

Jean-Christophe Brua est diplômé de l'école de Chaillot, spécialisée dans l'architecture et le patrimoine. © Alix Woesteland

 

Pourquoi certaines maisons alsaciennes sont-elles affaiblies ? 

En Alsace, le bâti rural s’est extrêmement dégradé car on a fait de mauvais choix pour le rénover. Depuis une cinquantaine d'années, on a tendance à utiliser des matériaux industriels. On croit résoudre le problème, mais c’est seulement du cache-misère, parce que ça crée de nouvelles pathologies dans ces bâtiments. Par exemple, récemment, il y a eu beaucoup d’isolations thermiques de ces bâtisses. Mais ça a été fait depuis l’extérieur, avec la création d’une sorte d’enveloppe de polystyrène, qui empêche les transferts d’humidité et la respiration du bois, et altère le bâti. 

Que faut-il privilégier dans ce cas pour être sûr de rénover efficacement ces maisons ? 

Il faut surtout faire attention à utiliser les bons matériaux. Tous ceux qui sont biosourcés [issus de la biomasse d'origine animale ou végétale, NDLR], sont adaptés au bâti ancien. Les matières naturelles comme le bois, le torchis et la pierre sont idéales. Car, à l’origine, les maisons alsaciennes sont très résilientes, et fabriquées avec des matériaux locaux, ce qui leur permet, en plus, d’être très écologiques, avec un très faible impact carbone. En fait, la question de consommer des produits locaux et de qualité se retrouve aussi dans le bâti ! 

Pourquoi tous les artisans n’utilisent pas ces matériaux, s’ils sont plus pérennes ?

Parce qu’avec l’utilisation de matériaux industriels, il y a l’idée de se faciliter la vie. C’est un peu comme si on comparait un restaurateur qui fait son marché pour acheter des bons produits et un restaurateur qui va dans une grande enseigne et achète des plats tout prêts, à réchauffer. Et puis, au-delà de ça, je pense qu’il y a aussi une forme de méconnaissance, mêlée à du lobbying. Les entreprises sont souvent formées à utiliser du matériel industriel.

Faut-il craindre pour l’avenir des maisons typiques du centre de Strasbourg ? 

Ce sont surtout les bâtis ruraux qui sont menacés. La rénovation des bâtisses strasbourgeoises a été un peu plus surveillée parce que certaines parties du centre-ville, comme la Petite France, sont des secteurs sauvegardés et protégés. Quand il s’agit de travailler sur des bâtiments historiques, on fait appel à des personnes qui ont les bonnes formations et le bon matériel. La connaissance qu’on a sur le bâti ancien classé patrimoine historique ne devrait pas se limiter aux grands monuments. Il devrait être valable aussi pour le bâti ancien commun. 

Alix Woesteland

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