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Les voyagistes voient leur trésorerie fondre et leurs séjours s'annuler les uns après les autres. Avec la fermeture des frontières, aucune perspective d'amélioration ne se dessine.
Les médecins devaient choisir une pharmacie de référence entre le 15 et le 17 février au soir et s’enregistrer auprès d’elle pour recevoir un flacon de dix doses du vaccin. Cinq, six, dix docteurs... Certaines pharmacies n’ont pas fait bonne pêche. "Les médecins sont hésitants parce qu’ils doivent refaire tout leur planning de consultation", explique Christine alors que les clients affluent dans sa pharmacie de l’Europe pendant leur pause déjeuner.
En effet, une fois ouvert, le doses ne restent viables que 48 heures pendant lesquelles les médecins doivent s’arranger pour recevoir tous les patients. Ils doivent viser en priorité ceux atteints de comorbidités : cancers, diabètes ou encore maladies respiratoires, dans la tranche d’âge de 50 à 64 ans. Or, les plannings de consultations, souvent préparés plusieurs semaines à l’avance, représentent un frein pour nombre de médecins.
Lenteurs et confusions
D’après les informations qu’a reçues Christine, les commandes passées en début de semaine devraient arriver le vendredi et le cycle devrait se répéter de manière hebdomadaire. Les praticiens devraient aussi recevoir plus de doses dans les prochaines semaines.
Mais les renseignements varient et dans les officines règne une confusion devenue habituelle. "On n’a pas les informations, elles arrivent au jour le jour", décrit Marine de la pharmacie Saint-Maurice. Elle espère une livraison entre le 22 ou le 24 février, mais rien n’est sûr. Même son de cloche à la pharmacie de l’Esplanade où les titulaires ne savent pas quand ils vont recevoir les doses, répond Stéphanie d’une voix rapide entre deux clients.
La question de la vaccination en pharmacie se pose aussi parmi les professionnels. "Les gens nous demandent, mais on ne peut pas. Les médecins commencent et après ce sera notre tour", explique Christine, qui estime d’après les annonces reçues qu’ils pourront commencer courant mars. Elle s’attend à une ruée sur les officines comme en 2019, quand fut accordé aux pharmaciens le droit de vacciner leurs clients contre la grippe saisonnière. Ce qui amènerait davantage de souplesse, estime Stéphanie : "En pharmacie on vaccine plus rapidement parce que c’est sans rendez-vous alors que pour les médecins, c’est plus compliqué."
La Haute autorité de santé (HAS) demande cette facilité mais le Ministère de la santé n’a pas encore donné son aval.
Claudia Lacave
Jeudi 18 février, Mohamed B. comparaissait pour avoir tenté de fausser compagnie aux forces de l’ordre.
La nouvelle étape de vaccination nationale à l’AstraZeneca vient tout juste de commencer et la phase d’enregistrement des praticiens volontaires auprès des officines de leur choix s’est terminée mercredi soir.
A Strasbourg, le lancement cette semaine de la distribution des doses d’AstraZeneca aux médecins s’est déroulé dans le flou. Des informations parcellaires, des difficultés d’organisation, des doutes sur les livraisons, les acteurs de la chaîne sanitaire s’adaptent tant bien que mal.
A peine arrivé dans le box, doudoune du Real Madrid sur le dos, Mohamed B., 26 ans, "reconnaît et regrette tout". "Tout", ce sont ces six infractions - pour la plupart en récidive -, qu’évoque le président ce jeudi 18 février au tribunal de Strasbourg : conduite en état d’ivresse, sans permis, refus d’obtempérer, résistance violente à une interpellation…
Les faits remontent à la veille au soir. Mohamed B. se balade en C3 dans la capitale alsacienne avec deux jeunes femmes. Lui est assis côté passager. Il n’a pas le permis. Il est alcoolisé. Lorsque la police les contrôle, personne n’est en mesure de fournir les papiers du véhicule, ni la moindre assurance ou carte d’identité. Les fonctionnaires embarquent la conductrice, et laissent sur place le prévenu et la troisième personne.
"C’est le choc, je suis parano"
Les minutes passent. Mohamed B. décide de reprendre le volant, sous l’insistance de la deuxième passagère, insiste-t-il. Manque de chance, ils croisent de nouveau la route des policiers qui ramenaient la conductrice initiale. Une course poursuite s’engage, avant que la C3 ne s’arrête violemment et que les forces de l’ordre viennent la percuter. Mohamed B. conteste toute fuite : "Quand je les ai vus, ils n’avaient pas mis le giro. Et dès que j’ai vu le giro, j’ai freiné." "Et pourquoi ensuite vous prenez la fuite à pieds ?" interroge alors le président. "C’est le choc, je suis parano." Il baisse son masque l’espace d’un instant pour montrer sa lèvre, abîmée dans l’accident.
Les policiers lui courent après. Ils racontent dans leur déposition avoir rattrapé le prévenu, avant que celui-ci ne se dégage et prenne de nouveau ses jambes à son cou. Il finit par s’arrêter lorsqu’il voit l’un des agents sortir son arme de service. A mesure que le juge continue son récit, Mohamed B. le complète avec sa version des faits. Il n’a pas couru, ne s’est pas débattu lorsque les forces de l’ordre ont tenté de lui passer les menottes, et s’il a refusé de se soumettre aux contrôles d’alcoolémie et de stupéfiants, c’est "parce que ça ne va pas dans (sa) tête" et qu’il "ne fait confiance à personne". "C’est exactement comme ça que ça s’est passé", reprend-il les larmes aux yeux, martelant qu’il ne serait "jamais monté dans cette voiture" s’il n’y avait pas eu l’alcool et cette femme.
"Il n’a pas le permis mais il a passé le code"
L’avocate des policiers s’avoue perdue face à ses arguments : "Je n’ai pas bien compris sa ligne de défense. Au début il nous dit qu’il reconnaît tout, puis au final, on dirait qu’il ne reconnaît rien." La procureure, Anne-Gaëlle Breit, interroge aussi la version avancée par Mohamed B., rappelant que les policiers et la passagère tiennent le même discours, conforté par les images de vidéo surveillance. "Je ne vois pas d’autres solutions que l’emprisonnement", explique-t-elle, rappelant que le prévenu a déjà été condamné douze fois depuis 2012, et que la plupart des infractions constatées le 17 février sont faites en "état de récidive légale". Elle requiert 12 mois de prison ferme avec mandat de dépôt.
L’avocate du prévenu, Me Rafiei-Damneh, insiste sur les remords affichés par son client qui "reconnaît qu’il n’avait pas à monter dans ce véhicule". Elle plaide pour qu’on offre à Mohamed B. "une dernière chance" car "il n’est plus le même homme qu’avant" : "Il n’a pas le permis mais il a passé le code. Il est inséré, il a un emploi. Même sa vie privée a changé et il attend un enfant." Mohamed B. jure que l’incarcération mettra un coup d’arrêt à ce "bout de chemin" : "Ma seule erreur, c’est l’alcool."
Le tribunal le condamne à huit mois d’emprisonnement avec mandat de dépôt. Mohamed B. se prend la tête entre les mains : "Putain, vous voulez vraiment écraser ma vie."
Julien Lecot