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La cité des Chasseurs est majoritairement composée de chalets en bois coloré des années 1940. ©Victor Topenot

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Localisation du lieu de travail de Laurence et Sophie. ©Lorenzo Vergari Morelli et Liza Foesser-Eckertt

            

La crise sanitaire a fortement touché la maison de retraite. Ramener les résidents à leur domicile s’est avéré impossible pour deux familles. 

Avachie dans son fauteuil roulant, le dos cambré et la tête baissée, Jacqueline Lechten, octogénaire, reste muette. Adrien Henninger, son fils, est assis à côté d’elle. Depuis des mois, un jour sur deux, Adrien et son frère enchaînent les visites dans la chambre 316 pour donner le goûter à leur mère. “L’année dernière, quand il y avait le Covid, mon frère voulait la ramener à la maison”, lâche-t-il entre deux bouchées de tarte aux pommes. Mais le projet a vite avorté. En plus d’une “présence permanente d’un aidant, la maison doit être équipée face aux besoins de la personne âgée”, reconnaissent les deux frères. 

Quelques chambres plus loin, Marie-Thérèse, 94 ans, a encore toute sa tête. Durant la pandémie, elle a communiqué avec ses proches grâce aux “systèmes de vidéo", comme en témoigne sa fille Michelle. Une solution qui a facilité le maintien des liens. Or “la vidéo ne fonctionnait pas tout le temps, on a eu envie de l’avoir près de nous”, confie sa fille. Mais la nonagénaire a attrapé le coronavirus. Impensable de la transférer. Michelle Lechten s’est finalement résolue, entourée de l’équipe de l’Ehpad:  “On m’a rassurée en me disant qu’on m’habillerait en cosmonaute s’il le fallait.”

Un dispositif peu sollicité

Pourtant, mis à part la consommation de tabac, Vincent Troesch traite peu de cas d'addiction. “J’ai très peu de patients pour des addictions, soit parce qu’ils ne sont pas prêts ou alors parce qu’ils ont d’autres soucis comme des problèmes socio-économiques et que la santé n’est pas forcément leur priorité. Il y a aussi le phénomène 'j’aimerais bien mais j’ose pas' ou 'je ne suis pas prêt' ", complète-t-il. Yacine apporte un élément de lecture supplémentaire: certains habitants ressentent de la défiance à l’égard des pouvoirs publics et rejettent à ce titre le centre médical. Ce facteur peut contribuer à expliquer le manque de sollicitation des dispositifs existants.

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Lieux inondables de Strasbourg. Carte du XVIIIe actualisée. ©Léo Bagage et Milan Busignies

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Affiche présente dans le pôle maternité de la clinique Sainte-Anne. ©Liza Foesser-Eckert 

Une philosophie partagée, dans le bureau d’à côté, par Vincent Troesch, infirmier de l’association Asalée (Action de santé libérale en équipe). Il suit des patients atteints d’une maladie chronique et assure un accompagnement pour les consommateurs de tabac. “Le but final est de rendre le patient autonome. C’est ce  qu’on appelle de l’éducation thérapeutique", explique-t-il. Une approche qui vise à travailler, avec les patients, sur l’amélioration de leur quotidien en leur réapprenant parfois à mieux manger, à reprendre une activité physique et à réduire, pour ceux qui sont concernés, les consommations addictives.

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