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Capitale de la Transylvanie, dans le nord de la Roumanie, la ville s’est convertie à la modernité et au libéralisme depuis trente ans. Autrefois “close”, elle ouvre ses portes à notre journaliste.
La place de la Roumanie, pays frontalier de l’Ukraine, a été bouleversée par le déclenchement de la guerre. Sergiu Mișcoiu, directeur de la coopération internationale de l’Université Babeș-Bolyai de Cluj-Napoca, chercheur en sciences politiques et également enseignant à l’Université Paris-Est, décrypte pour Cuej.info les nouveaux défis auxquels son pays doit faire face.
En Roumanie, en 2018, près de sept abonnements Internet sur dix étaient en très haut débit. Par comparaison, la moyenne européenne était d'un abonnement sur cinq. Comment la Roumanie s'est-elle dotée d'une connexion aussi performante ?
Vasile Teodor Dădârlat : Jusqu'aux années 1990, les seules infrastructures de télécommunication qui existaient en Roumanie étaient dédiées aux liaisons téléphoniques. Cependant, il faut rappeler que même avant la chute de Nicolae Ceaușescu (dictateur communiste au pouvoir de 1965 à 1989), la Roumanie coopérait déjà beaucoup avec les États-Unis et la France dans le domaine des nouvelles technologies. À l'Ouest, Ceaușescu était vu comme l'un des seuls dirigeants du bloc communiste qui s'opposaient un tant soit peu à l'URSS.
Quelle évolution voyez-vous dans ces domaines-là depuis les dix dernières années ?
V.T.D. : Aujourd'hui encore, les ingénieurs étrangers employés par Microsoft sont d'abord Indiens, Chinois puis Roumains. Je suis aussi très fier de voir que la plupart de nos « cerveaux » restent désormais pour travailler en Roumanie. Il y a une dizaine d'années, la moitié de nos diplômés partaient à l'étranger. Aujourd'hui c'est à peine plus de 20 %. Cependant, une inquiétude demeure : de nombreux pays en développement tentent de se spécialiser dans les technologies d'information en proposant leurs services pour des salaires beaucoup plus faibles.
Propos recueillis par Emma Bougerol et Laure Solé
La Roumanie possède près de 20 000 entreprises spécialisées dans les technologies. Le secteur représente plus de 4 milliards d'euros sur le marché local. Comment la Roumanie est-elle devenue pourvoyeuse de main-d'œuvre qualifiée dans ce domaine ?
V.T.D. : Il y a plusieurs facteurs. D'une part, sous le régime communiste, le pays avait déjà la culture d'enseigner en priorité et avec un degré d'exigence très haut les matières scientifiques. Dans les années 1990, la Roumanie était encore très pauvre, et la main d'œuvre très peu coûteuse. Les grandes entreprises comme Google ou Microsoft ont commencé à faire venir des ingénieurs roumains avant même la chute du régime. Par la suite, ces entreprises ont vu l'aubaine représentée par le développement rapide et efficace d'Internet dans le pays et se sont, pour beaucoup, installées en Roumanie.
Cela a évidemment participé au développement économique du pays qui a vu naître ses propres entreprises de développement, de logiciels, de cybersécurité... Tout cela supporté par nos universités pourvoyeuses de main d'œuvre, qui ont par ailleurs été reliées dans les premières au réseau Internet, ce qui a permis très vite à celles-ci de l'étudier.
Déforestation, corruption, coupes illégales, les forêts de Roumanie semblent souffrent de bien des maux. Mais sont-elles réellement menacées ? Cristian Neagoe, porte-parole de Greenpeace et Laura Bouriaud, professeure à l'université de Suceava exposent leur point de vue.