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À Strasbourg, Kabubu lance des sessions de sport 100% dédiées aux femmes. L’association, qui se donne pour mission l’inclusion des personnes exilées par le sport, veut faire participer plus de femmes. Pour ça, elles ont fait le choix de la non-mixité pour une série d’activité. Le programme commence ce soir, avec au menu une séance de yoga.

Sur le campement du parc Eugène Imbs, la décision d’évacuation rendue par le tribunal administratif n’a pas provoqué de mouvement de départ. Les tentes vertes et grises sont toujours alignées sur la pelouse boueuse, coincées entre l’autoroute et la route de Schirmeck. La préfecture a donné cinq jours aux près 150 personnes, dont une trentaine d’enfants, vivant sous les tentes pour quitter les lieux. 

"Partir ? Pour aller où ?", demande Ibraihmi Florenja, installée depuis quatre mois. À l’idée d’une possibilité de relogement prévu par la préfecture, Ibrahimi esquisse une moue dubitative. "Je ne sais pas si j’y crois vraiment" dit la mère de famille albanaise. "Les numéros de téléphone, la police… on connait tout ça", renchérit Azimi, un autre habitant du camp. 

Des centres d'hébergements saturés

Venue apporter de la literie et des couvertures aux personnes exilées, Madeleine Girodot a vu croître le nombre de tentes de manière exponentielle ces dernières semaines. "Cette évacuation est d’une hypocrisie sans nom", tempête l’habitante du quartier. "Ce n’est pas normal, quand on voit le nombre de maisons vides ici…", ajoute la retraitée en pointant du doigt les bâtiments aux carreaux de fenêtres cassées et aux façades décrépies de la route de Schirmeck, à deux pas du campement. 

"Les autorités doivent démanteler en proposant des solutions", martèle Sabine Carriou, présidente de l’association Les Petites roues. Présente aux côtés des personnes sans-abris de la ville, Sabine Carriou doute de voir l’ensemble des personnes exilées se voir proposer des hébergements suite à l’évacuation du camp. À la mi-janvier, le déclenchement du plan grand froid avait permis l’ouverture de 13 places d’hébergement d’urgence. "Sur les 150 nécessaires pour le campement de la Montagne Verte, c’est symbolique…", commente Sabine Carriou, qui souligne la saturation des centres d’hébergements et le nombre particulièrement important de personnes à la rue cet hiver. "Il faudra sans doute envisager des logements dans d’autres régions, où il reste encore des solutions", estime-t-elle. Un éloignement difficile et angoissant pour les personnes scolarisées, nécessitant un suivi médical régulier ou travaillant à Strasbourg. 

Un recensement sur place

Outre les hébergements d’urgence, les familles réfugiées ou en procédure de recours de demandes d’asile peuvent également se voir proposer des places en centre provisoire d’hébergement, hôtel ou centre d’aides au retour. Une décision au "bon vouloir de la préfecture, plus ou moins regardante sur les situations", juge Sabine Carriou. Contactée, la préfecture a indiqué ne pas encore être en mesure d’indiquer les solutions qui seront proposées aux personnes expulsées du camp. "Le recensement des personnes à loger se fait sur place, le jour même de l’évacuation, et dépend des situations administratives de chacun", explique la préfecture du Bas-Rhin. Une procédure fastidieuse qui doit débuter lundi 10 février. Selon l’association des Petites roues, qui prévoit d’être présente aux côtés d’avocats dès le début du recensement, le campement ne devrait pas être entièrement démantelé avant trois à quatre semaines.

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Gabrielle Meton

Édité par Lucie Campoy

Le tribunal administratif a annoncé lundi 3 février l'évacuation du campement de la Montagne-Verte. En plein hiver, la décision laisse associations et personnes exilées dans le flou quant aux possibilités de relogement dans des hébergements d’urgence déjà saturés.

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Près de 150 personnes vivent dans le campement de la Montagne-Verte. Photo Gabrielle Meton

31 % des masses d’eau souterraines sont polluées dans l’Hexagone, d'après un rapport publié par la Commission européenne, le 4 février 2025. Photo PxHere

Prendre sa douche, se brosser les dents, remplir une carafe avec une eau polluée. C'est ce qui se passe dans une partie des foyers français. D'après un rapport publié le 4 février 2025 par la Commission européenne, 31 % des masses d’eau souterraines sont polluées dans l’Hexagone. En Alsace, la nappe phréatique rhénane, qui alimente 80% des foyers de la région, ne fait pas office d’exception. Quels sont les polluants ? Quelles sont les solutions ? Le Webex vous explique.

Quelles molécules dans la nappe rhénane ?  

Les premiers polluants identifiés dans les masses d'eau souterraine alsacienne sont les pesticides, notamment le folpel utilisé pour les vignes. D'après l'observatoire de la nappe d'Alsace (Aprona), sur les 176 pesticides recherchés par les scientifiques, 129 flottent dans les réserves hydriques dont 56 dans des quantités dépassant les critères de qualité définis par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). Autre famille de substances présente dans les nappes : les nitrates. Ces molécules proviennent du recours intensif aux engrais, généralement répandus dans les cultures de céréales. 

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Les per-et polyfluoroalkylées (PFAS), surnommés polluants éternels en raison de leur grande résistance à la dégradation, contaminent également la nappe. Des substances chimiques issues de l’industrie sur lesquelles les scientifiques ont encore beaucoup à apprendre. "C’est une très grande famille, qu’on estime à plus de 10 000 molécules dont 3 000 sont commercialisées aujourd’hui, explique Victor Haumesser. Et puis, elles n’ont pas toutes les mêmes propriétés en termes de nocivité et de persistance."

Quelles sont les solutions ? 

Même s’il existe des solutions pour assainir l’eau, l’Aprona recommande de traiter le problème à la source en négociant avec les secteurs polluants. "En Alsace, les collectivités ont signé des accords avec les agriculteurs pour qu'ils cessent d'utiliser des pesticides à proximité des points de captage, ce qui a permis d’améliorer nettement la qualité de l’eau », explique Victor Haumesser. Mais le défi est de taille : près de 10 % des 1 400 points de captage contiennent des polluants dans des limites supérieures aux critères de l’Anses. En 2024, ils ont été définis comme prioritaires dans le cadre du Schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux (Sdage). 

À côté de cela, il est techniquement possible de dépolluer les réserves d’eau. Mais traiter la plus grande nappe phréatique d’Europe nécessiterait un investissement financier de plusieurs millions d’euros, ce qui pourrait se répercuter sur les consommateurs. En Alsace, ce cas de figure s’est déjà produit entre 1988 et 2022. D’après le service géologique national (BRGM), 26 millions d’euros ont été investis pour réduire la quantité

Athénaïs Cornette

édité par Louise Pointin

Les réserves d’eau du continent sont dans « un état critique », selon un rapport publié le 4 février 2025 par la Commission européenne. Et la nappe phréatique rhénane, la plus grande d’Europe, n’est pas épargnée. Retour sur ce problème environnemental.

L’adjointe à la mairie de Strasbourg chargée du logement, Hüliya Turan, était présente pour répondre aux revendications du collectif. Photo Yves Poulain

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