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Alors que les États-Unis négocient actuellement un accord de paix avec l’Ukraine et la Russie, les eurodéputés cherchaient ce mercredi 7 mai à peser sur cet accord dont l’UE est exclue. "Nous devons prendre toute notre place car Donald Trump ne connaît rien à l’Ukraine et ne connaît rien à l’Europe", assurait l'eurodéputée du groupe des libéraux Renew Nathalie Loiseau. Déterminé à résoudre le conflit le plus rapidement possible, le président des Etats-Unis a en effet pris le parti de la Russie dans les pourparlers. Il se dit prêt à accepter la paix à n’importe quelle condition, quitte à ce que la ligne rouge fixée par le président Zelensky et l’UE soit franchie : abandonner les terres ukrainiennes occupées aux Russes. En plus de la Crimée annexée en 2014, les troupes russes occupent aujourd’hui cinq régions du Sud et de l’Est de l’Ukraine, ce qui représente en tout 20 % de son territoire.
Les eurodéputés ont débattu ce mercredi 7 mai de la façon de résoudre durablement le conflit entre la Russie et l’Ukraine. Divisés, les Européens ont du mal à se faire entendre face aux États-Unis.
Répondre à l’agression
Mieux protéger les entreprises européennes
Esther Dabert et Lucie Porquet
Autre solution évoquée dans l’hémicycle : l’ouverture à de nouveaux partenaires internationaux. Le Commissaire européen au Commerce et à la Sécurité économique Maroš Šefčovič a notamment appelé au développement de partenariats avec l’Inde, le Mexique ou encore la Chine. Ce qui n’est pas du goût de Manon Aubry, la présidente du groupe d’extrême-gauche The Left, qui ironise : “On vient de se prendre une baffe et vous tendez l'autre joue”. Son groupe dénonce l’échec du libre-échange, symbolisé par la guerre commerciale amorcée par Donald Trump.
La majorité des eurodéputés appelle à l’ouverture de négociations sur les droits de douane. Lors de l’introduction de taxes douanières par Donald Trump en 2018, l’Union avait réussi à calmer les tensions en concluant un accord avec l’administration américaine sur le soja. Eric Maurice, analyste politique pour l’European Policy Center, émet quelques hypothèses sur ces futures négociations : “Ça pourrait passer par des concessions sur l'achat de plus de gaz liquéfié américain ou par la proposition d’établir zéro droits de douane sur tous les échanges commerciaux industriels”. Ce que la gauche nuance. “Nous devons négocier, mais pas à n'importe quel prix”, prévient Kathleen Van Brempt, députée S&D. Le groupe insiste sur l’importance de préserver les valeurs européennes et de protéger l’État de droit.
L’extrême-droite préfère défendre une baisse des dépenses
Les groupes conservateur (ECR) et d’extrême-droite (PfE, ESN) ont tous voté contre l’introduction de nouvelles ressources qui provoquerait, selon eux, un nouvel endettement de l’UE. Les Patriotes pour l’Europe (PfE, extrême-droite) ont préféré recentrer le débat sur une baisse des dépenses : “De très nombreuses économies devraient plutôt être faites. Au lieu de vouloir créer des ressources propres qui seront encore des taxes ou des impôts pour nos concitoyens, créez plutôt un DOGE européen (en référence au Département pour l’efficacité gouvernementale dirigé par Elon Musk aux États-Unis, ndlr), nous serons heureux de nous en occuper”, ironise l’eurodéputé Julien Sanchez. L’ensemble des amendements déposés par les groupes d’extrême-droite ont été rejetés en plénière.
La Commission européenne proposera son plan de budget à long terme en juillet prochain en prenant en compte ou non l’avis des eurodéputés. Ensemble, ils devront tenter de convaincre les États membres d’adopter à l’unanimité la création de nouvelles ressources propres, bloquées au Conseil des ministres de l’UE depuis 2021.