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Derrière ce scrutin, c’est une victoire politique pour les conservateurs du Parti populaire européen (PPE, droite) qui s’est jouée ce jeudi à Strasbourg. Le groupe parlementaire défend depuis plusieurs années le déclassement du statut de protection du loup. En 2023, les choses se sont accélérées lorsque la présidente de la Commission européenne et membre du PPE Ursula Von Der Leyen s’est emparée du sujet. C’est sous son impulsion que la Commission a initié la proposition de révision de la protection du loup au sein de la Convention de Berne. Une initiative fructueuse qui s’est soldée en décembre 2024 par une modification de ce traité international.

Une victoire politique du PPE 

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Selon Eurostat, en 2021, les entreprises étrangères ont contribué à hauteur de 12 % de la valeur ajoutée brute totale des économies européennes. © Moncef Arbadji et Pierrot Destrez 

Une décision aberrante pour les associations environnementales. “L’impact global du loup sur le bétail reste faible. [...] Nous dénonçons une décision motivée par des considérations politiques, au détriment d’objectifs scientifiques de conservation” s’insurge l’association Natagora, active en Wallonie.

C’est la première fois qu’une espèce voit son statut de protection affaibli ainsi en Europe. À 371 pour, 162 contre et 37 abstentions, le Parlement européen a voté jeudi le déclassement de ce grand prédateur d’espèce “strictement protégée" à “protégée”. Les États membres peuvent désormais autoriser sa capture ou son abattage dans des cas spécifiques, tels que la protection du bétail ou la régulation des populations locales. Auparavant, toute capture ou mise à mort était interdite, sauf dérogation exceptionnelle.

Moncef Arbadji et Pierrot Destrez

L’acier : un enjeu de l’indépendance européenne 

Si le président américain a suspendu certains droits de douane imposés aux Européens, ce n’est pas le cas de l’acier, toujours taxé à 25 %. Une décision qui n’arrange pas la situation de l’industrie sidérurgique européenne en proie à de sérieuses difficultés liées notamment à la prédominance de concurrents comme la Chine sur le marché du Vieux continent. En témoigne le géant ArcelorMittal qui a annoncé la suppression de plus de 600 postes dans le Nord de la France. Pour soutenir les producteurs, indispensables à certains secteurs clés comme l’armement, plusieurs groupes dont les Socialistes et Démocrates (S&D, gauche) prônent l’instauration de “taxes provisoires à l’entrée de l’UE”. De quoi limiter la “situation de dépendance [de l’Europe] vis-à-vis de la Chine”, affirme le député socialiste, Raphaël Glucksmann.

Même si la Commission Européenne peut toujours porter plainte, les pays ne respectant pas les réglementations ne risquent concrètement rien. Aucune sanction n’est prévue dans le texte si un pays venait à ne pas appliquer ces contrôles. La porte reste donc entrouverte, d’autant que le texte doit encore suivre un long parcours législatif au sein des institutions européennes et pourrait être de nouveau modifié avant son application. 

Poussés par le PPE (Parti populaire européen, droite), les eurodéputés ont voté le déclassement du statut du loup. Une victoire politique. Les opposants dénoncent l’autorisation de tuer l'animal et le risque de déclassement d’autres espèces strictement protégées.

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