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Les résidents ont le droit d'apporter avec eux leurs animaux de compagnie. Photo Liza Hervy-Marquer

 

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France, Moldavie ou États-Unis, Moscou est sur tous les fronts de la manipulation. Dessin Yanis Drouin

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Les studios individuels sont adaptés aux personnes à mobilité réduite. Photo Liza Hervy-Marquer

 

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La Confédération paysanne est arrivée en tête à la chambre d'agriculture de l'Ardèche. Ici, des manifestants à Châlon-en-Champagne le 11 décembre 2024. Photo archive Léa Bouquet.

Depuis quelques jours, près de 300 véhicules ont été sabotés dans trois régions d’Allemagne dont celle de Berlin. À chaque fois, un même mode opératoire : les pots d'échappement sont remplis de mousse expansive et des autocollants à l’effigie du ministre vert de l’Économie, Robert Habeck avec le slogan "sois plus vert" sont collés sur les voitures. 

La justice allemande a annoncé, mercredi 5 février, enquêter sur ces dégradations en série sans aborder les motifs. La piste de l’ingérence russe, en pleine campagne électorale, a été évoquée par plusieurs médias allemands dont le Spiegel. D'après le magazine allemand, l’un des suspects a reconnu avoir reçu 100 euros par véhicule vandalisé. Il aurait été recruté par un commanditaire russe via un réseau social. Pour l’instant, la piste de l'ingérence russe n’est pas confirmée par les autorités, mais le risque d’une intervention étrangère dans la campagne électorale allemande est à son maximum selon l'office de protection de la Constitution. Si l’implication de la Russie est soupçonnée dans plusieurs affaires comme les tags d’étoiles de David en France en 2024, ses ingérences seraient particulièrement fortes dans les campagnes électorales. On revient sur les derniers soupçons.

  • Campagne sur TikTok en Roumanie 

Un des derniers cas en date : la campagne présidentielle en Roumanie. En décembre, la Cour constitutionnelle roumaine a annulé les élections présidentielles après le premier tour. D’après des documents diffusés par les autorités roumaines, une campagne "de promotion massive" a eu lieu sur TikTok en faveur du candidat d’extrême droite et prorusse Calin Georgescu. Une enquête menée par le site roumain G4media a révélé que le réseau social chinois a été "inondé" de contenus au sujet du candidat, ce qui a favorisé la hausse rapide de sa popularité. Toujours selon ces rapports officiels, certains comptes à l’origine de ces publications auraient fait par le passé "des messages prorusses, anti-Otan et anti-Ukraine", ce qui témoigne, selon les autorités, d’une potentielle ingérence de la Russie.

  • Sur tous les fronts en Moldavie 

Réseaux sociaux, tractation dans les rues ou manifestations, tous les moyens étaient bons pour influencer les élections présidentielles moldaves, le 3 novembre dernier. En décembre, les services secrets moldaves ont révélé que des manipulations russes auraient pu influencer cette campagne et a détaillé les différentes actions. 

D’après leur rapport, le service des renseignements russes aurait ouvert un centre de commandement qui recrutait des militants pour convaincre des électeurs d’aller voter pour un certain candidat, en échange d'argent. D’autres personnes auraient réalisé des actes de vandalisme, des manifestations de rue ou des provocations de la police. L'ingérence russe serait également passée par les réseaux sociaux pour faire la promotion du Kremlin.

  • États-Unis, des campagnes médiatiques 

Moscou n’a pas manqué le rendez-vous des élections américaines à l’automne. Dès le début de la campagne, les soupçons d'ingérence russe se multiplient pour décrédibiliser le ticket démocrate et sa potentielle victoire. Les fausses vidéos de Kamala Harris renversant une adolescente ou d’un homme déchirant les bulletins de vote en faveur de Trump sont fabriquées par des réseaux de désinformation russe. 

La chaîne de télévision publique RT, anciennement Russia Today, a été accusée par les autorités judiciaires en septembre d'avoir versé 10 millions de dollars à une entreprise du Tennessee pour réaliser des contenus de désinformation prorusse visant l’élection américaine. Trente-deux autres sites web ont été sanctionnés. Si des soupçons persistent sur d’autres actions, il est peu probable qu’elles soient révélées. Le gouvernement de Donald Trump a annoncé, ce vendredi 7 février, supprimer l’unité du FBI spécialisée dans la lutte contre l'ingérence étrangère. 

  • Soutien au RN pendant les législatives en France 

Lors des élections législatives en juillet, différents rapports, dont un du CNRS rédigé par le chercheur David Chavalarias, ont révélé des ingérences numériques menées par la Russie en faveur du Rassemblement national pour leur permettre de remporter les élections. Par ces campagnes, la Russie favoriserait "l'accession au pouvoir de partis antisystème qui seraient favorables à son régime par tous les moyens officiels et secrets", selon le chercheur. Ils ont diffusé des fausses publicités sur les réseaux sociaux, créé des faux sites d’informations. Ils auraient par exemple fabriqué un faux duplicata du site du parti Renaissance qui proposait aux électeurs des fausses primes en échange de leur vote. L’objectif : décrédibiliser le parti présidentiel et favoriser la victoire du parti d’extrême droite.

Le gouvernement russe a aussi apporté plusieurs fois son soutien à Marine Le Pen sur les réseaux sociaux, ce qui a pu être perçu comme une forme d’ingérence étrangère. Marine Le Pen a démenti tous liens avec la Russie.

À LIRE AUSSI : Ingérence russe : un nouveau scandale et une réponse sans appel

Louise Pointin

Édité par Lucie Campoy

Quand Sandrine Rousseau a eu ses premières règles en CM2, l’élue féministe a cru que le ciel lui tombait sur la tête. "Ma mère me dit qu'elle m'en avait parlé, mais je n'en ai aucun souvenir. Voir du sang dans son slip à dix ans et ne pas oser en parler, c'est se sentir seule au monde." Des décennies plus tard, sa propre fille a paniqué, raconte-t-elle, car elle était persuadée d'avoir un cancer du vagin. Le temps passe, mais le constat demeure : on ne parle pas assez des règles, et surtout, on n’en parle pas à temps. 

Le nouveau programme d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle, publié au Bulletin officiel jeudi 6 février, marque toutefois une avancée. Dès la rentrée 2025, les élèves de sixième seront sensibilisés au sujet. Aujourd’hui, l’éducation aux règles est quasiment absente des programmes scolaires. Une enquête menée en 2023 par l’association Nouvelles Règles et OpinionWay révèle que la méconnaissance, la désinformation, la précarité menstruelle et la honte pèsent lourdement sur le bien-être et la scolarité des adolescentes. 

Seuls 15 % des élèves bénéficient des trois séances d’éducation à la sexualité prévues par la loi, et aucune directive n'encadre spécifiquement l'enseignement des menstruations. Pourtant, 72 % des filles ont leurs règles avant 13 ans, en quatrième, et 20 % dès l'école primaire. Un constat qui, pour Sandrine Rousseau, plaide en faveur d'une sensibilisation dès le CE2 ou le CM1.

"C'était un carnage, je n'avais jamais été préparée à ça” 

La députée écologiste milite activement pour cette cause. "Si vous n’en avez jamais entendu parler, si vous n’avez rien sur vous pour gérer cela, vous vous retrouvez avec une tâche de sang sur votre pantalon, incapable d'aller au tableau. C'est une angoisse immense." Un traumatisme que de nombreuses jeunes filles partagent. Valentine, 24 ans, se souvient de son premier jour de règles, en sixième, alors qu’elle portait une jupe blanche chez le coiffeur : "C'était un carnage. Je n'avais jamais été préparée à ça.” Trop gênée pour en parler à ses parents, c'est son père qui l'a découvert en faisant le linge. Quant à Léa, 23 ans, elle s’est sentie “apeurée” en sentant du sang couler sur sa chaise en CM2 : "Je me suis débrouillée seule. J’ai noué mon pull autour de mes fesses et j’ai nettoyé discrètement. Je me sentais perdue."

Marie*, elle, a eu la "chance" d’avoir une mère qui l’avait sensibilisée à ces sujets, lorsqu’elle a eu ses règles à la fin du CM2. "Mais même en sachant, ça me paraissait trop tôt. Je l’ai caché durant tout le collège." Ce silence renforce un sentiment de honte qui perdure au fil des années. "On parlait entre filles du fait d’avoir ou non ses règles, mais jamais du mal de ventre, de l’endométriose ou de l’impact sur la vie quotidienne", raconte la jeune femme, aujourd’hui âgée de 25 ans. Ayant eu ses premières règles à dix ans, elle a longtemps caché ses protections hygiéniques au fond de son sac, persuadée que le sujet devait rester secret.

"Au nom de quoi refuse-t-on d’informer les petites filles ?”

Aujourd’hui encore, les règles ne sont abordées dans l’enseignement qu’à travers le prisme de la reproduction, comme un simple indicateur biologique d’absence de fécondation. Dans le nouveau programme, elles seront évoquées sous le prisme de la prévention, le texte mentionnant prudemment que des "menstruations douloureuses nécessitent une consultation médicale". Trop timide, selon Sandrine Rousseau : "On parle de reproduction, mais pas de ce que vivent les filles tous les mois. Et encore moins de la précarité menstruelle et de l’absence de serviettes dans les collèges. Sur ça, rien." 

Face aux résistances sur le sujet, notamment de certains élus de droite qui considèrent que le sujet ne relève pas du périmètre scolaire, l’élue ne décolère pas : "Au nom de quoi refuse-t-on d’informer les petites filles ? Qu’est-ce qui dérange ?" Sandrine Rousseau égrène des solutions, sans ciller : intégrer l’éducation menstruelle dans le programme scolaire dès l’école primaire, assurer la présence d’une infirmière référente dans les écoles, distribuer gratuitement des protections périodiques et, surtout, briser le tabou. D’après elle, ce qui aggrave encore la situation, c’est la honte intériorisée. Et d’asséner, cinglante : "Ce que je veux, c’est que plus jamais aucune petite fille en France ne découvre une tâche de sang dans son slip sans savoir ce que c’est.” 

*Le prénom a été modifié.

Clara Lainé

Édité par Paul Ripert

À l’école, des milliers de jeunes filles se retrouvent démunies face à leurs premières règles. Alors que le gouvernement introduit timidement une sensibilisation dès la sixième à partir de 2025, des voix s’élèvent pour exiger une véritable prise en charge dès le primaire.

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Aujourd’hui encore, les règles ne sont abordées dans l’enseignement qu’à travers le prisme de la reproduction, comme un simple indicateur biologique d’absence de fécondation. Photo Greenbox

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