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Les parloirs sauvages empoisonnent la vie des riverains de la prison de l'Elsau. Depuis la construction de l'établissement pénitentiaire en 1988, ils sont régulièrement confrontés à des intrusions dans leurs jardins, à des menaces mais aussi à des jets de projectiles depuis la maison d'arrêt.
Dans son pavillon situé au pied du mur d’enceinte de la maison d’arrêt de Strasbourg, Françoise* a barricadé son jardin derrière d’épais fils barbelés. Une mesure rendue nécessaire par le phénomène des parloirs sauvages : régulièrement, des individus s’introduisent chez elle pour envoyer des « colis » destinés aux détenus de la prison.
La plupart des maisons situées rue de l’Unterelsau sont confrontées à ce problème. Une autre riveraine soupire en regardant le sinistre mur qui longe son jardin : « Avant, il y avait des champs, ici. Puis ils nous ont mis des tours : c’était insupportable, il y avait du bruit, les gens jetaient des trucs par leurs fenêtres… Quand la prison a remplacé ces logements en 1988, on était soulagés. On se disait que ce serait plus calme… » L’ajout d’une palissade sur un bout du mur et l’installation de caméras de surveillance rue de Rothmuller a tout de même permis d’enrayer le phénomène pour les quelques maisons de l’impasse, mais tout autour, rien n’a changé.
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Virginie, une voisine, chasse régulièrement les lanceurs de son jardin, malgré leurs menaces et des agressions physiques et verbales. Ils grimpent sur les toits des garages pour prendre leur élan et s’assurer que leurs colis atterrissent bien dans la cour de promenade située à quelques mètres derrière le mur. « Je récupère parfois les sacs qu’ils abandonnent dans leur fuite : des cigarettes, de la viande, du shit... Parfois même la BAC se poste dans notre jardin pour attraper les livreurs en flagrant délit. »
Dans son pavillon situé au pied du mur d’enceinte de la maison d’arrêt de Strasbourg, Françoise* a barricadé son jardin derrière d’épais fils barbelés. Une mesure rendue nécessaire par le phénomène des parloirs sauvages : régulièrement, des individus s’introduisent chez elle pour envoyer des « colis » destinés aux détenus de la prison.
La plupart des maisons situées rue de l’Unterelsau sont confrontées à ce problème. Une autre riveraine soupire en regardant le sinistre mur qui longe son jardin : « Avant, il y avait des champs, ici. Puis ils nous ont mis des tours : c’était insupportable, il y avait du bruit, les gens jetaient des trucs par leurs fenêtres… Quand la prison a remplacé ces logements en 1988, on était soulagés. On se disait que ce serait plus calme… » L’ajout d’une palissade sur un bout du mur et l’installation de caméras de surveillance rue de Rothmuller a tout de même permis d’enrayer le phénomène pour les quelques maisons de l’impasse, mais tout autour, rien n’a changé.
Virginie, une voisine, chasse régulièrement les lanceurs de son jardin, malgré leurs menaces et des agressions physiques et verbales. Ils grimpent sur les toits des garages pour prendre leur élan et s’assurer que leurs colis atterrissent bien dans la cour de promenade située à quelques mètres derrière le mur. « Je récupère parfois les sacs qu’ils abandonnent dans leur fuite : des cigarettes, de la viande, du shit... Parfois même la BAC se poste dans notre jardin pour attraper les livreurs en flagrant délit. »
Virginie vit dans une peur constante, craignant de s'exposer dans sa cour ou de laisser sa fille de 4 ans jouer dehors : les détenus jettent des objets depuis l’intérieur de la maison d'arrêt. Cailloux, balles de tennis, billes de souris d’ordinateur, piles… Françoise et Virginie gardent précieusement des seaux entiers de ces projectiles dans leurs garages, pour preuve de ce harcèlement permanent. En 2008, Virginie s'est pris une pierre en plein front, lui causant un traumatisme crânien. Bien décidée à se faire entendre, la jeune femme a poursuivi l’Etat en justice pour obtenir réparation. Si elle a eu gain de cause, « rien n’a changé depuis ». Cet été, un nouveau mirador a bien été installé un peu plus loin, surplombant autant le quartier que la cour de promenade, mais cela fait rire la jeune femme, qui ne croit pas un instant en la bonne volonté de l’administration pénitentiaire.
Des livraisons principalement destinées au trafic
« Lorsqu’une personne est prise en flagrant délit de réception de ces colis à l’intérieur de la prison, elle est soumise à trois niveaux de sanction. Elle passe en conseil de discipline et selon la nature des objets, elle peut être envoyée en cellule disciplinaire ou être renvoyée vers un tribunal », explique un fonctionnaire de la maison d’arrêt. Lors des parloirs, les visiteurs ne peuvent transmettre aux détenus que certains produits. Sont proscrits, notamment, les cigarettes (qui doivent être commandées par les prisonniers auprès de l’administration), la nourriture (en dehors des périodes de fêtes religieuses), et bien sûr l’alcool, les objets assimilés à des armes et toute substance illicite. Les parloirs sauvages permettent de contourner ces règles, parfois simplement pour se procurer une viande certifiée halal pour les détenus qui se méfient de la nourriture servie dans la prison.
Selon un témoin anonyme, se présentant comme un ancien détenu de la maison d’arrêt de Strasbourg, il s’agit aussi de faire du trafic. « Les livraisons se font généralement la nuit. La marchandise est enveloppée dans des balles de tennis, des ballons de football, des chaussettes, des couches... Elle est récupérée pendant la promenade du matin. Chacun a son jour. Moi c’était le dimanche. J’ai vu passer de tout : du cannabis, de la cocaïne, de l'extasy, des couteaux, des armes à feu, de l’argent et des téléphones.» Les portables servent à communiquer plus facilement avec l’extérieur, sans contrôle, pour organiser les échanges. « Des lanceurs sont payés 200 euros pour faire ça. Après c’est du yoyo, on va à la pêche. La drogue est vendue dans la prison.» Selon cette personne, les surveillants ne sont jamais dans la cour de promenade avec les prisonniers. Ils restent dans les miradors. «Ils ont peur de nous», s'amuse-t-il. Il ajoute : « Les fouilles ont lieu trois fois par semaine. On cache la marchandise dans des trous dans les murs. Les armes sont enterrées dehors.» Pour ce qui est des jets de l’intérieur de la prison vers l’extérieur, il ne semble pas y avoir de raison particulière : les détenus savent bien qu’il y a des maisons derrière le mur et ce geste s’assimile plus à un jeu.
La prison de Strasbourg est l’une des rares en France à être située aussi près des habitations, compliquant la lutte contre les parloirs sauvages. Un phénomène qui crée des tensions dans le quartier de l’Elsau, renforçant la frontière entre la zone pavillonnaire et la cité. Selon des policiers, beaucoup des riverains de la rue de l'Unterelsau n'osent pas porter plainte de peur des représailles. Il règne une forte défiance dans cette partie du quartier vis-à-vis des habitants des tours. Au pied des immeubles, un jeune homme hausse les épaules : « Nous on ne va jamais vers les pavillons, sinon ça semble louche. Les gens appellent directement la police et on se fait embarquer. »
Luana Sarmini-Buonaccorsi
Gabriel Pornet
*Pour respecter leur anonymat, les prénoms des interlocuteurs ont été modifiés.
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Vendredi, l'association Familles rurales a ouvert pour la première fois son local aux personnes âgées de la cité Westhoffen. Un après-midi d'activités libres qui a vocation à devenir hebdomadaire.
Au fond d'un petit préfabriqué de la cité Westhoffen (Montagne Verte), dans la cuisine de l'association Familles rurales, Manfred, Monique et Christine sont en pleine partie de cartes. Autour d'un café ou d'une tisane, les discussions vont bon train. C'était la première fois, vendredi, que la structure, implantée dans le quartier depuis 1994, ouvrait ses portes aux seniors pour un après-midi d'activités libres. Une nouvelle étape dans son action en faveur des seniors. Depuis juillet 2011, des animations sont déjà organisées chaque lundi : jeux, visites, « gym douce », ateliers mémoire, rencontres sur le thème de la santé, documentaires...
Ces actions en direction des personnes âgées ont pour but de casser l'isolement qui, peu à peu, s'est installé dans l'ancienne cité ouvrière. Les enfants sont partis, de nouveaux voisins d'une autre génération, d'autres cultures sont arrivés. Les commerces de proximité ont fermé les uns après les autres.
Monique Criqui, 75 ans, est arrivée dans le quartier en 1962. Il y a un an, elle a déménagé mais revient toutes les semaines. Elle ne rate jamais un rendez-vous de l'association. Tout est noté dans son petit carnet bleu qu'elle brandit fièrement. Et de préciser : « Il faut que je marque pour tout le monde ! Manfred, il ne note rien. Heureusement que je suis là. »
Avant de prendre sa retraite, Monique travaillait comme aide-soignante. Elle avait peu d'amis dans le quartier. « Je travaillais tout le temps, confie-t-elle. Il y a beaucoup de gens que je connaissais de vue mais pas de nom. Je savais à peu près dans quel bâtiment ils habitaient, mais c'est tout. » Après la mort de son mari en 1986 et le depart de son fils deux ans plus tard, Monique aurait pu rester dans son coin. Mais elle décide de ne pas se laisser abattre, de sortir danser, de partir en voyage. Aujourd'hui, Familles rurales l'aide à maintenir ses liens d'amitié avec les habitants et à faire de nouvelles rencontres : « Ce local est un coin où on peut se réfugier de temps en temps pour voir les autres gens. »
Une association qui s'adapte à l'évolution du quartier
Familles rurales a vu le jour il y a plus de 65 ans. Comme son nom l'indique, la structure est présente, en grande partie, dans la campagne. Mais son champ d'action s'est étendu aux zones périurbaines. Le local de la Montagne Verte est le seul de Strasbourg. A la base, les bénévoles n'ont pas vocation à s'occuper des personnes âgées. L'association vient en aide aux habitants pour des démarches administratives (travail d'écrivain public), la lutte contre le surendettement ; dispense des conseils conjugaux, soutient les jeunes mères dans l'éducation de leurs enfants.
Mais les seniors du quartier sont venus d'eux-mêmes vers Familles rurales. « Ils étaient curieux de savoir ce qu'on faisait, explique Josy Cailler, présidente de l'association. Au départ ils venaient juste parler quelques instants, puis ils prenaient le café... ». Au fur et à mesure, le local est devenu un lieu pour se retrouver, tisser à nouveau le lien social. En 2013, les anciens ont même commencé à écrire leurs mémoires et celles du quartier et se sont donnés un nom : « Les hirondelles de la Montagne Verte ».
Si Familles rurale a permis de recréer du lien entre ces personnes âgées, elle n'a jusqu'alors pas réussit à faire le lien avec les autres communautés de Westoffen. « On a déjà pris contact avec l'association musulmane du quartier. On avait prévu de faire un grand couscous. Mais finalement, c'est resté lettre morte. » Depuis septembre, un samedi par mois, des groupes de paroles et d'échange autour de la parentalité sont mis en place. Josy espère briser les communautarismes. La première réunion, qui a eu lieu le 13 septembre, n'a pas fonctionné. Personne ne s'est déplacé. Un échec que la présidente espère bien surmonter. Prochaine tentative samedi 18 octobre.
Gabriel Pornet
Hélène Deplanque
La ferme éducative de la Ganzau, dernière ferme de Strasbourg, ouvre ses portes dimanche 21 septembre.
Créée en 1997, elle accueille dans l'année entre 8000 et 10 000 enfants. Ses trois salariés leur font découvrir la nature et les initient à l'éco citoyenneté. Entre vaches, moutons, oies, canards, les Strasbourgeois peuvent découvrir une trentaine d'animaux.
Depuis le début de la semaine, les employés de la ferme et une dizaine de bénévoles sont à pied d'œuvre pour organiser ce traditionnel rendez-vous des Automnales.
Laurine PERSONENI
Maud LESCOFFIT
Le café théâtre le Kafteur a lancé jeudi dernier sa nouvelle saison. Présentée au cours d'un quasi one-man-show de Jean-Luc Falbriard, alias Capitaine Sprütz, la 22e année du théâtre strasbourgeois s'annonce difficile financièrement. Le Kafteur avait failli mettre définitivement la clef sous la porte en fin d'année dernière.
Agenda du quartier
Mardi 23 septembre : - petit déjeuner gratuit proposé aux habitants de 8h30 à 10h, dans le hall du CSC Le Galet.
- repas "galette" à 12h, dans la grande salle du Galet (10 euros). Inscription jusqu'au 19 septembre au CSC.
Jeudi 25 septembre : - Stifters Dinge, "concert sans muscien", à 18h30 au théâtre de Hautepierre. Plein tarif : 20 euros. Plus de précisions sur le site du Festival Musica.
Vendredi 3 octobre, samedi 4 octobre :
- WHS Odotustila, à 20h au théâtre de Hautepierre. Tout public, à partir de 10 ans. Plein tarif : 16 euros
Vendredi 10 octobre : Loto au CSC Le Galet (2 euros le carton), à partir de 19h.
Date limite d'inscription : 8 octobre. Contact accueil : 03 88 26 19 20.
Le ministre de la Ville, de la jeunesse et des sports, Patrick Kanner, et la secrétaire d'Etat à la Politique de la ville, Myriam El Khomri, étaient en visite dans les quartiers du Neuhof et de la Meinau, vendredi 19 septembre. Ils ont rencontré des bénéficiaires de la TVA réduite pour l'accession à la propriété et ont visité les nouveaux équipements des deux quartiers.
Le Neuhof et la Meinau font partie des 500 quartiers bénéficiant d'une TVA réduite à 5,5% pour faciliter l'accession à la propriété depuis le 1er janvier 2014. Le tout, dans le cadre du programme de rénovation urbaine mené par l'ANRU (l'Agence nationale de rénovation urbaine). L'interview vidéo du ministre de la Ville, Patrick Kanner, lors de sa visite dans les quartiers du Neuhof et de la Meinau, est à retrouver sur le site de France 3 Alsace.