Le module est validé, il peut être inséré dans un article pour être consulté par les internautes.
« C'est une oasis, une parenthèse champêtre au milieu des immeubles. » Joëlle Quintin, employée de l'institut européen pour le conseil en environnement Eco-Conseil, ne cache ni son enthousiasme, ni son soulagement. Trois ans après l'obtention d'un terrain via la Ville, les habitants de la maille Karine peuvent enfin accéder au jardin partagé depuis le mois de juin. Un délai d'attente principalement dû au ravalement des façades des bâtiments entourant l'espace vert. « Les travaux de CUS Habitat ont pris du retard et ils conditionnaient la mise à disposition du terrain. Il y avait des problèmes de fuites d'eau notamment. C'est aussi compliqué de faire coïncider la mobilisation des habitants et le calendrier administratif du financement par la Ville. »
Lors de l'inauguration des 600 mètres carrés de surface cultivable, une dizaine d'adultes étaient présents. Depuis, cinq d'entre eux ont les clés de la clôture qui entoure le terrain et s'y rendent très régulièrement. « Les habitants ont décidé ici de jardiner collectivement. Il y a déjà cinq parcelles circulaires où se mélangent légumes et fleurs », explique Joëlle qui coordonne l'exploitation du jardin. Une trentaine d'enfants de la maille Karine, encadrés par l'animatrice, apprennent à tour de rôle à cultiver les plantes aromatiques. « Le projet a une dimension éducative. Il doit être ouvert très régulièrement et les nouvelles idées font l'objet de décisions collectives. Par exemple ici, les habitants veulent planter des arbustes et des vignes sur le pourtour. »
La majeure partie de l'espace reste encore en friche dans la maille Karine. Quelques centaines de mètres plus loin, le « Jardin en mélange » de la maille Jacqueline, créé en mai 2009, est bien plus avancé. Près de 750 mètres carrés ont été mis à disposition des habitants et depuis, 45 parcelles dont 5 exploitées collectivement ont vu le jour. « Ici, les gens ont majoritairement choisi de cultiver individuellement. Chaque personne dispose de 6 mètres carrés de surface en moyenne », confie Joëlle Quintin qui s'occupe aussi de ce projet.
Adama fait partie de la cinquantaine de jardiniers qui possèdent les clés de la clôture du « Jardin en mélange ». Depuis trois ans, il y cultive une parcelle qu'il entretient quotidiennement avec sa femme. Adama y emmène régulièrement son fils Mathis, âgé de trois ans, qui découvre lui aussi le jardinage.
A l'origine du projet global, « Le jardin de nos rêves » de la maille Eléonore fut le premier inauguré à Hautepierre en 2008. Les habitants s'en occupent désormais en toute autonomie puisque Joëlle Quintin, coordinatrice depuis le début de l'aventure, leur a définitivement transmis les rênes. Dans la même maille, un second jardin partagé baptisé « Eley garden », est géré par l'association Horizome depuis 2013. « Il ne manque plus qu'à trouver un nom à celui de la maille Karine », conclut Joëlle Quintin.
Texte et diaporama : Maxime Battistella
Vidéo : Jonathan Klur
Agenda :
Mardi 23 septembre : Powerdove à Stimultania
Powerdove, le groupe composé d'Annie Lewandowski, accordéoniste et pianiste, John Dietrich, batteur et le multi-instrumentiste Thomas Bonvalet seront en concert, à Stimultania, 33, rue Kageneck de 19h à 22h.
Prix : 3€
Mercredi 24 septembre : Vernissage à la galerie Art'course
L'exposition « Autoportraits, Visages, Figures tourmentées » réalisée par les artistes Jacques Bauer, Rasvan Sacaleanu et Georges Scoufos est présentée du 24 septembre au 11 octobre.
49A Rue de la Course, 03 69 74 73 73
Du 25 septembre au 4 octobre à 20h30 au Kafteur: 23-F Côté Hublot
Une pièce de théâtre de Cédric Chapuis, avec Mira Simova, sur une jeune bulgare obligée de quitter son pays par amour. Plus d'informations ici.
Prix : 16€ plein tarif, 13€ tarif réduit.
Vendredi 26 septembre 2014 : soirée de soutien au Hall des Chars
L'association Strasbourg Curieux organise une soirée de soutien à la structure qui accueille depuis 2006 des compagnies théâtrales. Au programme de la soirée : un repas, du théâtre et des concerts avec les groupes Kidan, Hervé Kérac, Kings Love Jacks et The Microbes Hunters
A partir de 20 h au Hall des Chars, en face de la Laiterie, prix libre.
Situé à l'ouest de Strasbourg et à proximité du centre ville, le quartier Gare est un exemple du développement de la ville durant l'annexion allemande (1870-1914). Il s'est développé dès la fin du XIXe siècle autour de la gare centrale, inaugurée en 1883. Il devient alors un quartier ouvrier. Pour répondre aux besoins de cette population, l'architecte Albert Nadler réalise notamment le " Katholischer Banhof ", un ensemble de 250 logements sociaux. Le quartier reste aujourd'hui populaire, avec une population plutôt jeune, et compte près de 800 habitations à loyer modéré.
Côté ouest, il longe les quartiers populaires de la Montagne Verte et de Koenigshoffen. A l'est, il s'arrête aux abords du centre commercial des Halles. L'lll constitue son extrême limite au sud. Traversé par le boulevard de Lyon, de la place de Haguenau au nord jusqu'à l'Ill au sud, le secteur est aujourd'hui principalement résidentiel. Des hôtels sont implantés à proximité directe de la gare et le quartier abrite de nombreuses structures d'hébergement d'urgence - le centre d'accueil et d'hébergement municipal de la rue du Rempart, la Fringale des Restos du Coeur, l'espace Bayard, le Château d'eau. C'est aussi un lieu de foisonnement culturel entre le Musée d'art moderne et contemporain, la Laiterie, le Hall des Chars, ses cafés-théâtre et ses galeries.
Chiffres clés
NOMBRES D'HABITANTS (2010) : 13 146
RÉPARTITION DE LA POPULATION PAR AGE :
Infos pratiques
Mairie du quartier Gare
33, rue Kageneck
Tél. : 03 88 60 95 27
Mardi et jeudi de 9 h à 12 h 30 et de 13 h 30 à 17 h 30.
Adjoint de quartier
Paul Meyer
Plus de renseignements sur l'élu ici.
Direction de proximité Centre-Gare
Du lundi au vendredi de 8 h 30 à 12 h 30 et de 14 h à 17 h.
Plus de renseignements ici.
Liens utiles
- Association des habitants du quartier Gare
Photo : Anika Maldacker
La récolte des baies est menacée par une mouche du vinaigre venant d'Asie. A Stotzheim, celle-ci a déjà attaqué les fraises. Mais les opinions divergent sur la réaction à adopter.
Au début du mois de septembre, la récolte des fruits n'a pas encore touché à sa fin. Mais des deux côtés du Rhin, un nouveau parasite inquiète les agriculteurs. La Drosophila suzukii, une mouche de vinaigre venant d'Asie, met en danger leurs productions. Curieusement, la menace ne prend pas les mêmes formes partout : en Alsace, les mouches s’abattent sur les baies, tandis que dans le Kaiserstuhl, région allemande voisine, elles semblent préférer les vignes.
Sur les parcelles hors-sol de Sylvain Christen, agriculteur dans le Bas-Rhin, des fraises molles traînent par terre. « Tout ce que vous voyez ici, on aurait pu le manger », soupire le maraîcher de Stotzheim, une commune située à 25 km de Strasbourg. Il a perdu plus de la moitié de sa récolte à cause de la mouche asiatique, surtout des fraises, mais aussi des myrtilles, des mûres et des framboises. « Une fois que le fruit est piqué, il est déjà trop tard », explique-t-il. La mouche mange l'intérieur et pond ses œufs dedans. Résultat : des fruits mous que Sylvain Christen ne peut plus vendre. C'est fin juin que le producteur a découvert le problème. Il a alors contacté un ami de l'autre côté de la frontière, qui, lui aussi, lutte contre ces parasites dans ses vergers au Kaiserstuhl en Allemagne.
Nouveaux défis
Kilian Schneider, président de l'Association badoise de viticulture, explique que cette mouche asiatique est beaucoup plus dangereuse que la simple mouche de vinaigre, dite drosophile. Elle pique les fruits sains pour y pondre ses œufs alors que la mouche de vinaigre ne contamine que des fruits déjà abimés. Autre caractéristique infernale : en pondant jusqu'à 600 œufs à la fois, la mouche se reproduit très rapidement. Bizarrement, les mouches s'attaquent aux fruits rouges comme les fraises, les myrtilles ou les raisins rouges qui sont beaucoup cultivés au Bade-Wurtemberg. Cela explique qu'en Alsace les raisins blancs soient épargnés, sauf le gewurztraminer, qui a des grains légèrement rosés.
La mouche est apparue dans la région il y a trois ans, mais le phénomène s'est aggravé cet été, en Allemagne comme en France. Eric Meistermann, directeur de l'Institut français de la vigne et du vin, estime cependant qu'il est exagéré de parler pour l'heure d'une invasion.
A une cinquantaine de kilomètres au sud du champ de fraises de Stotzheim, Inge Bär, maraîchère sur le marché de Fribourg en Allemagne, se plaint des dégâts dans ses vignes. « Nos raisins de table sont totalement fichus », déplore-t-elle.
Les pièges à base de phéromones ne fonctionnent pas contre ce type de mouche, donc les agriculteurs se voient obligés d'utiliser un insecticide (admis en agriculture bio) : le neurotoxique Spintor. Ce produit est très dangereux pour les abeilles, c'est la raison pour laquelle il est strictement réglementé en Allemagne, au grand dam des viticulteurs.
«Pesticides, ça fait toujours peur aux gens », lance Sylvain Christen, qui a déjà dépensé environ 700 euros pour lutter contre le parasite.
A cause de ses conséquences sur les récoltes, la Drosophila suzukii provoque « une vraie psychose en Allemagne » selon Stéphanie Frey, conseillère agricole à la Fredon (Fédération régionale de défense contre les organismes nuisibles). « L'affolement est en train de gagner la France. Il est cependant trop tôt pour avoir une vision générale du problème, dit-elle. Et l'efficacité des outils de lutte contre ce parasite reste encore incertaine. »
Valerie Schaub, Anika Maldacker
Sylvain Christen, maraîcher à Stotzheim en Bas-Rhin, explique comment le parasite détruit les fraises.
(vidéo par Anika Maldacker)