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Chaque mercredi après midi, une dizaine d'enfants se rejoignent dans la salle d'haltérophilie de l'ASPTT. Au programme de leur entrainement : éducation posturale, et apprentissage des gestes de bases. Certains d'entre eux ont déjà des rêves de grandeur.

Vahi, 11 ans, se place face à son haltère. Il se fléchit, puis pousse sur ses cuisses pour soulever la charge, les jambes positionnées en fente et les bras tendus. En serrant les dents, le garçon maintient sa position durant trois secondes, la sueur suintant sur son front. L’enfant finit par lâcher son haltère qui vient s’écraser sur le sol rembourré de la salle d’haltérophilie. C’est le moment de souffler… mais pour quelques instants seulement.

"Pour les débutants, un haltère de cinq kilos est un grand défi" explique Christian Christophel, éducateur sportif et responsable de la salle de musculation de l’ASPTT. Il entraîne chaque mercredi de 16 à 17 heures, un groupe d’une dizaine d’enfants, exclusivement des garçons, âgés de 10 à 14 ans dans la salle d’haltérophilie du centre sportif Ouest de Koenigshoffen. Parmi ces jeunes habitués du club d’haltérophilie, la plupart méconnaissaient cette discipline avant de franchir la porte de la salle.

Une progression rapide

C’est le cas de Nathan, âgé de 10 ans, qui raconte s’être retrouvé à porter des barres de fer un peu par hasard : "Mon père m’a emmené pour que je découvre. J’ai bien aimé pratiquer donc j’ai continué". Aujourd’hui, Nathan est devenu un amoureux de ce sport. Après deux ans d’entrainement, il réussit déjà, malgré son apparence petite et frêle, à porter une barre de dix kilos. Il ne cache toutefois pas les difficultés éprouvées à ses débuts : "Au premier jour, j’avais mal partout, c’était trop difficile, mais après un an, ça va."

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Le jeune Vahi, qui travaille sa posture, espère pouvoir participer à sa première compétition dans les mois à venir.  © Nathan Ramaherison

 

Vahi, quant à lui, découvre l’activité depuis septembre. Il se montre assez timide avec ses camarades, mais se dit déterminé : "J’ai choisi l’haltérophilie parce que j’aime bien le sport. J’ai déjà vu des compétitions et je veux devenir un athlète."

Les plus jeunes du groupe portent encore des poids très légers et faciles à placer sur les barres. © Nathan Ramaherison 

Des compétitions dès le plus jeune âge

L’entrainement type pour ces enfants est sensiblement le même d’une séance sur l’autre. Dans un premier temps, ils prennent le temps de s’échauffer avec des barres sans poids durant une dizaine de minutes. Chacun porte des haltères avec des charges minimales et augmente progressivement le degré de difficulté.  L’entraineur assure toujours leurs arrières pour éviter toute blessure. Il insiste sur les précautions à prendre : "L’objectif pour la plupart des jeunes, c’est l’éducation posturale, pas la performance", en ajoutant que l’haltérophilie peut vite devenir dangereuse.

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Christian Christophel prend soin d'assurer les arrières de ses protégés qui ne soulèvent pour la plupart pas plus de cinq kilos. © Nathan Ramaherison

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© Benjamin Martinez

Néanmoins, certains jeunes ont déjà pu performer dans des compétitions et se frotter à la concurrence : "Ces compétitions sont juste la première étape pour leur permettre de gérer de stress et d’aider les jeunes à avoir confiance en soi", précise l’éducateur sportif. Après un an d’entrainement, ces jeunes amateurs peuvent se mesurer à d’autres enfants dans le Bas-Rhin. A l’image de Nathan, qui a déjà remporté cinq médailles dans ces concours, et qui se voit promis à un grand avenir dans un sport pourtant très exigeant.

Sur le mur de la salle relatant les exploits passés de licenciés du club, on peut voir écrit en grosses lettres : "Soit tu gagnes, sois tu apprends. Mais si tu baisses les bras ou que tu cherches des excuses, c’est sûr que tu seras perdant".

Thu Thuy Nguyen

 

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