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Kehl, royaume du « moins cher »

18 octobre 2018

C'est un fait bien connu des Strasbourgeois : Kehl attire les Français, de jour comme de nuit. Premier volet de notre journée immersive outre-Rhin.

Depuis l'extension de la ligne D du tramway strasbourgeois jusqu'à Kehl en avril 2017, il est encore plus facile pour les Franzosen de se rendre en Allemagne, les deux centre-villes n'étant désormais distants que d'une trentaine de minutes.

Ceux qui traversent la frontière y trouvent ainsi leur compte en matière de sorties familiales. Du côté kehlois du jardin des Deux-Rives, l'aire de jeux pour enfants rassemble autant de familles françaises qu'allemandes. Cette infrastructure séduit de nombreux parents strasbourgeois, qui la trouvent mieux équipée qu'en France.

Agrémenté d'une dégustation de glace ou de café, ce type de virée en Allemagne reste l'apanage de l'été. Pendant la belle saison, les Français aiment venir à Kehl où il fait bon vivre. La présence de la Freibad, piscine municipale de Kehl ouverte de mai à septembre, bénéficie d'équipements de plein air absents à Strasbourg, ce qui pousse aussi de nombreux jeunes Français à venir s'y détendre.

Mais qu'on se le dise, la principale raison de venir à Kehl reste économique. La ville, qui vit forcément un peu dans l'ombre de Strasbourg, tire sa force de son caractère frontalier : les prix allemands, très avantageux sur divers produits, attirent des hordes de Français bien décidés à réaliser de bonnes affaires.

Rien que dans une zone d'environ 500m², autour de la gare et de la rue principale, on compte une dizaine de bureaux de tabac. Les Drogerie Markt (les fameux DM), où l'on achète maquillage et produits d'hygiène, sont au nombre de cinq ici, « un record en Allemagne », explique Ingolf Grunwald, chef de la police de Kehl.

« Moins cher » : les Strasbourgeois rencontrés à Kehl n'ont que ces mots à la bouche. Que ce soit pour les courses du quotidien, le tabac, l'alcool ou les produits d'hygiène, les Français sont légion dans les différents magasins allemands.

Dans la plupart des nombreux bureaux de tabac, on parle non seulement parfaitement la langue de Molière, mais bien souvent les employés eux-mêmes sont français. Dans les autres magasins, les vendeurs parlent au minimum un français approximatif qui permet de réaliser ses achats sans perdre de temps. Les caisses automatiques des supermarchés comme les distributeurs de billets proposent eux aussi d'effectuer les opérations en français.

Lucie Duboua-Lorsch et Pierre Griner

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