“L’absence de ratification est une gifle aux femmes battues et aux valeurs de l’UE”, s’est exclamée l’eurodéputée italienne Isabella Adinolfi (PPE, droite) dans l’hémicycle ce mardi. Alors même que l’Union européenne a dévoilé une stratégie en matière d’égalité homme-femme d’ici à 2025, elle n’a toujours pas ratifié le premier traité international contraignant dans la lutte contre les violences faites aux femmes.
Le Parlement européen fait pression pour que l'Union européenne adhère enfin à la convention d’Istanbul, texte majeur dans la lutte contre les violences faites aux femmes. Une énième tentative pour les eurodéputés de convaincre les États membres conservateurs qui ne l’ont pas fait.
Les manifestants ont enjambé la balustrade dans la tribune des visiteurs. © Célestin de Séguier
Les députés européens ont adopté à une large majorité, un accord de partenariat volontaire entre l’UE et la Guyana pour la protection des forêts amazoniennes. Objectif : réduire l’exploitation illégale des bois tropicaux et l’orpaillage non encadré dans ce pays d’Amérique du Sud qui compte 800 000 habitants, dont 41 % vivent en-dessous du seuil de pauvreté. Un enjeu de taille alors que les forêts recouvrent 87 % du territoire.
De nombreux gisements de minerais d’or sont en effet présents dans les sols forestiers guyanais. Ces techniques aurifères sont un fléau pour l’environnement car l’utilisation du mercure est au cœur de l’extraction de l’or. Ce mercure est ensuite rejeté dans le milieu naturel, polluant les sols et les rivières. Pour rappel, l’or joue un rôle central dans l’économie guyanienne, représentant 73 % de ses échanges avec l’étranger. Cet accord fait suite à celui de 2018 sur la légalité des produits du bois guyanien disponibles en Europe. Ce dernier contribuait déjà à lutter contre l'exploitation forestière illégale.
"Elles émettent cinq fois moins qu’une voiture thermique", explique Marie Chéron, de l’ONG Transports et Environnement. "Les États-Unis et la Chine produisent déjà beaucoup de véhicules électriques, avance Jan Huitema, eurodéputé néerlandais Renew (libéraux) et chargé du texte. La nouvelle loi permettra de stimuler l’investissement des entreprises dans ce secteur, ici en Europe."
Guillaume Ribot a pu diffuser son documentaire Les moissons sanglantes, au sein du Parlement européen. Celui-ci revient sur une partie de l’histoire ukrainienne : l’Holodomor. Cette grande famine provoquée par le pouvoir stalinien contre le peuple ukrainien dans les années 1930 a fait près de 5 millions de morts. Pour l’eurodéputée française Renew Irène Tolleret, instigatrice de l’événement, il est important de diffuser ce film dans ce contexte à Strasbourg pour “que tout le monde ait accès à l’Histoire”.
Pour elle, ce film fait écho à la guerre en Ukraine qui provoque des problèmes d’approvisionnement en céréales ukrainiennes. Comme à l’époque, pillage, destruction, champs minés : les rendements souffrent de la guerre. Pour l’eurodéputée française Renew Nathalie Loiseau, présente lors de la diffusion : “25 % des zones cultivables ne sont plus utilisables”. Or la majorité de l’aide alimentaire mondiale vient des céréales ukrainiennes.
Depuis février 2022, l’UE aide principalement à la récolte et la distribution de celles-ci. En mars 2023, un nouveau projet entre la FAO (organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) et l’UE va être mis en place pour réduire la dépendance des pays pauvres à l’agriculture ukrainienne.
Pour certains parlementaires, les sanctions internationales envers le président syrien Bachar Al-Assad et ses alliés posent aussi problème en ralentissant l’acheminement de l’aide humanitaire. Depuis 2011, tous les actifs financiers du pays ont été gelés et les investissements en Syrie ont été interdits. Thierry Mariani, eurodéputé français (ID, extrême-droite) dont le soutien au régime syrien est connu, en est convaincu : “Les Occidentaux ne cessent de faire payer aux Syriens leur guerre civile.” Un avis que ne partage pas la majorité des institutions européennes, comme le rappelle Janez Lenarčič : “Ce ne sont pas les sanctions qui tuent les Syriens. Depuis 2011, plus de 27 milliards d’euros ont été envoyés par l’UE en Syrie, notamment dans des régions gouvernés par Bachar Al-Assad.”
Malgré l’aide envoyée, la reconstruction promet d’être lente. La Commission européenne organisera en mars une conférence réunissant donateurs et bailleurs de fonds pour l’après-séisme. Aujourd’hui, plus d’un million de personnes se retrouvent privées de logement en Turquie à la suite des tremblements de terre.
Julie Revol et Océane Caillat