Vous êtes ici

Débats sur la création d'un organe indépendant d'éthique pour contrôler les institutions européennes. 

[ Plein écran ]

Le groupe Kalush Orchestra a gagné le concours de l'Eurovision 2022. © Clara Grouzis

© Julie Revol

En 2022, le pays a perdu 38 places dans le baromètre de la liberté de la presse de RSF, passant de la 70ème à la 108 place sur 180 nations. Cette position fait de ce pays l’État membre le moins bien classé de l’Union Européenne. 

La Grèce à la traîne pour la liberté de la presse

L’ONG Reporters sans frontière est satisfaite que les eurodéputés se saisissent de cette question. Pavol Szalai aimerait pourtant qu’ils aillent plus loin : "les eurodéputés parlent régulièrement de la violation de la liberté de la presse en Hongrie mais pas en Grèce alors qu’elle y est davantage en danger." En 2022, le pays a perdu 38 places dans le baromètre de la liberté de la presse de RSF, passant de la 70ème à la 108 place sur 180 nations. Cette position fait de ce pays l’État membre le moins bien classé de l’Union européenne. 

Adélie Aubaret et Pauline Beignon

La Russie pourrait-elle un jour être jugée pour "crime d'agression" ? Presque un an après le début de l'invasion russe en Ukraine, le président de la République de Lettonie, Eglis Levits, invité à s'exprimer au Parlement européen, a plaidé pour la constitution d'un tribunal spécial afin de juger les responsables de crimes de guerre. "Il est nécessaire d'agir, a soutenu cet ancien juge de la Cour européenne des droits de l'homme. Personne parmi nous ne souhaite vivre dans un monde où l'agression serait la norme."

En novembre 2022, la Commission européenne avait proposé la mise en place d'un tribunal spécial pour juger les "crimes de la Russie", au même titre que ceux créés par les Nations unies pour l'ex-Yougoslavie en 1993 ou pour le Rwanda l'année suivante. Et pour cause, la Cour pénale internationale ne peut pas poursuivre la Russie pour crimes d'agression, Moscou et Kyiv n'ayant pas ratifié le traité fondateur de la haute juridiction. Un tribunal ad hoc permettrait de juger de manière plus rapide et efficace les criminels de guerre.

De son côté, le PPE (droite), groupe majoritaire dans l'Hémicycle dont fait partie Nouvelle Démocratie, le mouvement au pouvoir en Grèce, porte une voix dissonante. “Quelqu'un s’en prend au gouvernement en faisant la campagne de l'opposition”, a affirmé l’eurodéputée grecque Eliza Vozemberg (PPE, droite), faisant référence aux élections législatives grecques de juillet prochain. 

Des députés poussent à l’action

Une large majorité au centre et à gauche de l'hémicycle a  dénoncé cette situation dégradée. L’eurodéputée grecque Syriza Kostas Arvanitis (GUE/NGL gauche radicale) parle d’ "un pas de plus vers le recul de l’État de droit dans le pays." Selon la parlementaire belge Saskia Bricmont (Les Verts, écologistes), "La Grèce suit le même chemin que la Pologne et la Hongrie avant elle. Il nous appartient d’agir et de dépasser le stade des recommandations.

Ces écoutes téléphoniques ont été décelées par l’ADAE, le gendarme de la vie privée grecque. "Maintenant il y a une guerre ouverte du gouvernement et du procureur général contre cette autorité indépendante", affirme Georgios Kyrtsos. Début février 2023, le procureur général grec a interdit à l’ADAE de mener des recherches auprès des sociétés de télécommunication pour découvrir qui était sur écoute. Ce constat a accru l’inquiétude, déjà importante, des parlementaires européens. L’année dernière, une délégation s’était même rendue en Grèce pour enquêter sur l’utilisation de Predator.

"En Grèce, les écoutes téléphoniques se font à grande échelle" assure l’eurodéputé grec Georgios Kyrtsos (Renew, libéraux). Il est bien placé pour en parler, il a lui-même été mis sur écoute pendant 18 mois par le logiciel espion Predator. Au moment des faits il était membre du parti du gouvernement au pouvoir en Grèce, Nouvelle Démocratie. Critique de certaines décisions politiques, il en a été évincé. D’autres hommes d’affaires, politiciens et journalistes ont été surveillés. Ils s’étaient aussi ouvertement opposés au gouvernement. 

Pages