Vous êtes ici

Sur fond d’inflation galopante dans toute l’Europe, Christine Lagarde, présidente de la Banque Centrale Européenne (BCE), a répondu aux députés mercredi 15 février. En débat, la politique de redressement des ...

Le scandale de corruption du Qatargate a bousculé les institutions européennes. © Célestin de Séguier

La corruption obstacle à l’intégration

L’un des points essentiel à améliorer pour rejoindre l’Union européenne demeure la lutte contre la corruption en Ukraine ; les réformes doivent combattre les accointances entre le monde politique et économique. Éric Maurice le rappelle “en juin dernier, les conditions étaient clairement posées pour l’Ukraine. Il faut lutter contre la corruption, les conditions d’attribution de marché publics.” Il y a deux semaines encore, une affaire de pots-de-vin a éclaté au sein du ministère de la Défense ukrainien. Des mesures ont été prises et deux vice-ministres ont été licenciés.

                  Aléxia Lamblé et Camille Perriaud

Une adhésion qui requiert des réformes

Cette adhésion accélérée fait polémique au sein de l'hémicycle. “L'Ukraine ne pourra pas rentrer comme ça dans l’UE, ce n’est pas vrai. Il y a des étapes à respecter”, affirme l’eurodéputée française Karima Delli (Les Verts, écologistes). Pour Éric Maurice, responsable du bureau de Bruxelles de la Fondation Robert Schuman, la liste des exigences à remplir reste longue. “Ce n’est pas parce qu’un pays est candidat que les négociations s’ouvrent. Il y a des conditions à remplir qui sont liées aux critères de Copenhague.” 35 domaines sur lesquels l’Ukraine doit se réformer pour être au niveau des États membres : garantir l'État de droit, les droits de l'homme, l’environnement, l'éducation… Il faut une adaptation “économique et sociale compatible” avec le modèle européen afin de rejoindre “le marché unique, la libre circulation des biens, des services ou des capitaux” de l’UE, détaille Éric Maurice.

 

Espace : les satellites IRIS en route vers l’orbite 

Nous votons pour de nouveaux satellites européens qui vont renforcer l’autonomie et la souveraineté de l’Union européenne dans l’espace”, lance depuis la tribune Christophe Grudler, chargé du projet IRIS et député Renew. Plébiscité lors du vote, le programme est une victoire pour l’élu qui confie que l’accord a été trouvé en un temps record : “neuf mois seulement après la proposition de la Commission, un moment historique”. Le commissaire européen au marché intérieur Thierry Breton affirme que la mise en œuvre devrait être rapide : “nous sommes prêts !”.

Composé de quelques centaines de satellites qui seront mis en orbite par l’ESA (l’agence spatiale européenne) pendant trois ans, ce nouvel outil qui devrait coûter 2,4 milliards d’euros est à la fois stratégique, géopolitique et industriel. En plus d’assurer une connexion sécurisée globale et autonome dédiée aux gouvernements européens et “amis de l’Europe”, le projet aura des applications civiles. Il permettra notamment d’apporter de la connectivité “partout où cela est nécessaire à travers le monde”. Thierry Breton affirme “être en contact avec les opérateurs du continent africain pour la mise en place de partenariats”. Le programme IRIS a surtout pour vocation de relancer l’industrie aérospatiale européenne. Fortement concurrencé par les États-Unis et l’entreprise SpaceX du milliardaire Elon Musk, le lanceur européen Ariane V a perdu des parts de marché importantes ces dernières années. Les premiers satellites devraient être en orbite opérationnelle à partir de 2024, le déploiement définitif est prévu pour 2027. 

Un accès aux négociations difficile 

L’invasion russe a accéléré le processus d’adhésion. Présenté officiellement en février 2022, son statut de candidat à l’UE a été validé à peine quatre mois après : un record. Certains États, eux, peuvent stagner dans les négociations pendant plusieurs années ; c’est notamment le cas de la Turquie et de la Macédoine du Nord. Désormais l’ouverture des négociations est la prochaine étape pour l’Ukraine. Le groupe libéral Renew a d’ailleurs fait pression pour que les négociations soient ouvertes le plus rapidement. L’eurodéputé français Stéphane Sejourné, président de ce groupe, avait demandé “à accélérer l’intégration de l’Ukraine, à réaliser des engagements concrets de coopération”. Mais la résolution adoptée ne tient pas compte de ces souhaits. Dans leur majorité, les députés avancent avec prudence et réaffirment seulement “leur attachement à l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne”.

 

Les Verts en guerre contre les pesticides

C’est dans la galerie Emilio Colombo, habillée de vert pour l’occasion, que l’eurodéputé français Claude Gruffat (les Verts, écologiste) a inauguré une exposition sur les alternatives aux pesticides aux cotés de quelques agriculteurs et élus de son groupe. Le projet IMPworks est au cœur de cette exposition. Lancé en 2020, il regroupe 246 exploitants dans 16 pays. Son objectif : rassembler différents agriculteurs de mêmes secteurs à travers l’Union européenne pour qu’ils puissent échanger sur des solutions afin d’utiliser moins de produits chimiques. “On cherche à associer des espèces végétales qui se complètent pour éloigner naturellement les menaces et donc se passer de certains produits phytosanitaires”, explique Sandie Masson, membre de l’Agroscope, un centre de recherche sur l’agroalimentaire en Suisse partenaire du projet.

Ce projet est subventionné par l’Union européenne à hauteur de six millions d’euros sur les quatre années de durée de vie du projet. Malgré tout, il peine à s’installer et à s’étendre face à la toute-puissance des grandes firmes industrielles productrices de pesticides et d’OGM.

L’Ukraine ne pourra pas accueillir la prochaine édition de l’Eurovision en 2023 à cause de la guerre. Le show aura lieu au Royaume-Uni mais Oleg Psyuk espère que “l’identité ukrainienne sera quand même présente visuellement”. Leur visite au Parlement s’est achevée sur un concert privé, donné le soir aux eurodéputés. Le but de leur visite : “rencontrer des personnes qui pourront nous soutenir”, confient-ils.

De son côté, le PPE (droite), groupe majoritaire dans l'hémicycle dont fait partie Nouvelle Démocratie, le mouvement au pouvoir en Grèce, porte une voix dissonante. "Quelqu'un s’en prend au gouvernement en faisant la campagne de l'opposition", a affirmé l’eurodéputée grecque Eliza Vozemberg (PPE, droite), faisant référence aux élections législatives grecques de juillet prochain. 

[ Plein écran ]

En Europe, une femme est victime de violence toutes les six heures. ©  Mathilda Idri

Pages