Eva Joly, Corinne Lepage, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, la bande des quatre « européens » de la course à la présidence se disputent déjà les faveurs des médias nationaux. Au cours de la session parlementaire de cette semaine, à Strasbourg, certains d'entre eux ont ainsi profité de la plateforme européenne pour donner de la voix sur la scène politique... française. Tant qu'à faire d'une pierre deux coups, pourquoi s'en priver !
Dans sa course aux parrainages, Marine Le Pen a exploité sa venue à Strasbourg pour y tenir un meeting dimanche avant d'aller rendre une petite visite, mardi, au maire bas-rhinois de Fort-Louis qui lui a promis sa signature. Le tout suivi par des équipes de journalistes. Quand à Jean-Luc Mélenchon, c'est depuis le Parlement européen qu'il a livré sa réaction à l'entrée en campagne officielle de Nicolas Sarkozy.
D'autres députés lorgnent eux la campagne des législatives. A ce stade, neuf d’entre eux sont déjà candidats pour siéger à l'Assemblée nationale après les élections de juin.
Il y a des ténors comme le non-inscrit Bruno Gollnisch pour le Front national qui tente une nouvelle fois de forcer les portes du Palais Bourbon. D'autres, moins connus, veulent se tailler une carrière nationale. Au PPE, il s’agit pour l’UMP, d’Arnaud Danjean, Agnès Lebrun et Franck Proust et pour le Nouveau Centre de Damien Abad. Au S&D, des socialistes Estelle Grelier, Kader Arif et Stéphane Le Foll. Patrick Le Hyaric (GUE) portera les couleurs du Front de gauche.
13 candidats au total sur les 74 eurodéputés français siégeant au Parlement européen, voilà qui fait du monde. D’autant que l’on pourrait ajouter à cette liste Rachida Dati qui voudrait bien, elle aussi, rompre son exil strasbourgeois et qui, pour l’instant, affirme toujours qu’elle se présentera face à François Fillon à Paris.
Les « dommages collatéraux » ont d’ailleurs déjà commencé puisque, début janvier, l’eurodéputé communiste, Elie Hoarau, a renoncé à son siège, officiellement pour se consacrer à ses fonctions au sein de son parti en vue des législatives.
Quels conséquences pour les candidats ?
La régle pour tous les députés européens, quelque soit leur pays d’origine est l’interdiction du cumul d’un mandat d’eurodéputé avec celui de parlementaire ou de membre un exécutif national. S’agissant de la France, l’article 6-3 de la loi 77-729 du 7 juillet 1977, relative à l’élection des représentants au Parlement européen stipule que, dans le cas d’une élection dans un parlement national ou à la présidence d’un pays celui-ci doit démissionner de sa fonction d’eurodéputé. Cela dans un délai de 30 jours. Sans réponse de leur part ou en cas de démission du dernier poste acquis, le mandat du poste antérieur deviendrait lui aussi caduc.
Pour faire simple, les nouveaux élus n’auront le choix qu’entre démissionner de leur fonction d’eurodéputé ou perdre à la fois leur nouveau mandat de député et celui d’eurodéputé. En cas d’élections, ces derniers feront donc, à coup sûr, leurs bagages.
L' Egypte doit suspendre les enquêtes en cours comme le procès imminent contre 43 membres d'ONG et autoriser une enquête indépendante sur le bain de sang de Port-Saïd affirment les eurodéputés .
17 ONG ont été soupçonnées par la justice égyptienne "d'ingérences politiques" qui se seraient "accrues depuis la révolution" ainsi que de "financement illégal" comme le rapporte l'AFP. Les arrestations hatives, au début de l'année, de 43 de leurs membres, dont 19 ressortissants américains, ont été qualifiées "d'actes qui entachent l'image de l'Egypte aux yeux de la communauté internationale" par le commissaire Michel Barnier. Il a rappelé que l'Egypte est signataire de traités reconnaissant le droit fondamental d'association.
A Port-Saïd, 74 personnes avaient trouvé la mort le 1er février à l'issue d'un match de football. Les supporters ultras du club cairote al Ahly se sont retrouvés piégés inexplicablement à l'intérieur du stade de Port-Saïd et nombre de révolutionnairesavancent l'hypothèse d'une "punition" orchestrée par le régime.
La déception des parlementaires est grande, un an après la chute d'Hosni Moubarack, le 11 février. Leur résolution, si elle salue la récente libération des blogueurs Alaa Abd El-Fattah et Maike Nabil Sanad, dénonce une "situtation alarmante". Plusieurs députés, comme le nérlandais Bastiaan Belder (ECR), ont affirmé leur refus "que ce printemps arabe devienne un hiver". Ils ont aussi mis l'accent sur la situation de la minorité copte égyptienne, "intimidée par des violences".
Enfin, les députés appellent les autorités égyptiennes à lever l'état d'urgence en vigueur depuis plus de trente ans. Un premier pas vers "la fin souhaitée du pouvoir du Conseil suprême des forces armées" a souligné Marietje Schaake (ALDE).
Enfin les rapporteurs ont rappelé la nécessité d'appliquer les décisions prises conjointement comme dans le cadre de la stratégie Euro2020 et a demandé que le parlement puisse faire des propositions prises en compte par la Commission.
La présidente du Conseil ECOFIN Vestager Margrethe, également présente dans l’hémicycle a assuré prendre note des rapports présentés et s’est engagée à évoquer ces demandes lors du prochain Conseil le 21.02.2012 qui arrêtera un projet d' orientations économiques. Les députés ont promis d'y veiller.
Sandra Chamiot-Poncet