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Alors que la menace d'un défaut de paiement grec revient sur le devant de la scène européenne, une réunion extraordinaire rassemble les Ministres des Finances de la zone euro mercredi 11 février à Bruxelles. Les présidents de la Banque Centrale Européenne et du Fonds Monétaire International, Mario Draghi et Christine Lagarde, se sont aussi invités pour tenter de trouver un accord entre la Grèce et ses créanciers européens.

1- Quelles sont les propositions du  gouvernement Tsipras ?

Rejetant la prolongation du plan d'aide de l'Eurozone, le Ministre des Finances grec Yanis Varoufakis propose la mise en place d'un « financement relais ». Celui-ci s'étendrait jusqu'en septembre. Il permettrait à la Grèce de gagner du temps et de trouver une nouvelle donne avec ses partenaires européens, qui comprendrait quatre piliers. Premièrement, le nouveau gouvernement accepterait 70 % des réformes exigées par ses créanciers et remplacerait les 30 % restantes, jugées « toxiques », par d'autres mesures négociées avec l'OCDE. Deuxièmement, l'excédent budgétaire primaire auquel il s'engage baisserait de 3 % à 1,5 % du PIB, afin de lui ménager une plus grande marge de manœuvre budgétaire. Troisièmement, l’État grec voudrait changer les modalités de la dette, en remplaçant, par exemple, les bons du Trésor détenus par la BCE par des obligations perpétuelles ou en indexant le remboursement des dettes vis à vis du FESF sur la croissance du PIB. Enfin le dernier pilier prévoirait l'application des promesses de campagne de Syriza, dites « mesures humanitaires », comme la hausse du salaire minimum.

2- Comment la Grèce compte-elle faire face à ses échéances ?

Afin de relancer l'économie et mettre en œuvre les réformes promises tout en respectant ses échéances, le gouvernement grec demande le droit d'émettre 8 milliards d'obligations à court terme supplémentaires. La BCE s'est déjà fermement opposée à cette proposition. En effet, la Grèce a déjà dépassé le plafond autorisé par son programme, fixé à 15 milliards d'euros. Yanis Varoufakis mise aussi sur la restitution de 1,9 milliard d'euros, issu des banques centrales européennes. Cette somme représente les profits réalisés par les banques centrales de l'Eurosystème sur les obligations grecques achetées en 2010. Elle devait être versée à la Grèce en novembre dernier, en contrepartie du respect du programme de réformes. Estimant que l’État hellénique n'avait pas tenu ses obligations, les banques centrales européennes se sont finalement abstenues. Pour assurer la solvabilité des banques grecques, Yanis Varoufakis demande aussi de pouvoir utiliser les 11 milliards d'euros encore contenus dans le Fonds hellénique de stabilité financière, destinées à leur recapitalisation. Enfin le ministre grec veut voir augmenté le plafond du mécanisme de liquidités d'urgence (ELA) consenti par sa banque centrale, devenu le seul système de refinancement assuré des banques du pays.

3- Comment réagissent les créanciers européens face à ces réclamations ?

Tous les Etats-membres de la zone euro sont d’accord sur un point : la Grèce doit payer sa dette. En revanche, une ligne de fracture s’est dessinée entre les partisans du respect total des engagements et ceux qui remettent en cause l’efficacité de l’austérité. Le Portugal, l’Espagne ou encore la Slovénie, qui ont subi de sévères cures budgétaires, se rangent derrière Angela Merkel et sa politique de rigueur. La France et l’Italie se montrent plus ouvertes à un rééchelonnement de la dette. Les partenaires européens ont néanmoins besoin d'un compromis pour éviter une sortie de la Grèce de la zone euro et ses effets imprévisibles.

4- Pourquoi y'a-t-il urgence à trouver un compromis ?

Jeroen Dijsselbloem, président de l'Eurogroupe, a fixé au 16 février la date limite pour un accord. Plusieurs parlements nationaux doivent en effet donner leur assentiment avant le 28 février si les engagements antérieurs sont modifiés. A partir de cette date la Grèce risque le défaut de paiement. En effet, le plan d'aide de l'Eurozone se termine à la fin du mois et Alexis Tsipras refuse sa prolongation. Il rejette donc par la même occasion 7 milliards d'euros que le FESF et le FMI devaient encore lui verser, alors que l'Etat grec n'est pas en mesure de se financer sur le marché. Or il doit toujours rembourser au FMI  2,3 milliards d'euros en février-mars et 7 milliards à la BCE d'ici août prochain, alors que les caisses du pays sont presque vides et que l'impôt peine à rentrer. Rien qu'en décembre dernier, l’État a perdu 1,9 milliard d'euros : une grande partie des contribuables n'ont pas payé leurs taxes, en raison des promesses de réaménagement fiscal de Syriza. Enfin, il suffirait au Conseil des gouverneurs de la BCE de réunir 2/3 de voix pour interdire à la banque nationale de Grèce de continuer à refinancer les banques nationales par la voie de l'ELA.

marie roussel

Calendrier :

Mercredi 11 février : réunion de l'Eurogroupe à Bruxelles, en présence de Mario Draghi et de Christine Lagarde.

Jeudi 12 février : sommet des chefs d’État et de gouvernement de  l'Union , au cours duquel les 18 de l'Eurozone se saisiront de la question grecque

Lundi 16 février : réunion de l'Eurogroupe: un compromis doit avoir été trouvé, pour laisser le temps aux parlements nationaux de se prononcer sur le sujet.

Samedi 28 février : fin du plan d'aide de l'Eurozone accordé à la Grèce.

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