Une philosophie partagée, dans le bureau d’à côté, par Vincent Troesch, infirmier de l’association Asalée (Action de santé libérale en équipe). Il suit des patients atteints d’une maladie chronique et assure un accompagnement pour les consommateurs de tabac. “Le but final est de rendre le patient autonome. C’est ce qu’on appelle de l’éducation thérapeutique", explique-t-il. Une approche qui vise à travailler, avec les patients, sur l’amélioration de leur quotidien en leur réapprenant parfois à mieux manger, à reprendre une activité physique et à réduire, pour ceux qui sont concernés, les consommations addictives.
Le mouvement des sages-femmes
Selon la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees), les sages-femmes sont 23 400 en France. Ces dernières années, en lien avec les récentes extensions de leurs compétences, le mode d’exercice de la profession a connu des mutations importantes et s'est développé vers le libéral.
Depuis le début de l’année, six journées de grève ont réuni les acteurs de la profession derrière l'Organisation nationale des syndicats de sages-femmes (ONSSF). À Strasbourg, les sages-femmes se disent “épuisées”, “en colère” et dénoncent le “mépris” dont elles sont victimes. Elles réclament plus d’effectifs, une revalorisation salariale et davantage de reconnaissance.
Le discours des sages-femmes en grève est unanime: à l’hôpital, il n'y a plus assez de temps pour le côté humain. Le suivi post-natal n’arrive pas à être assuré, faute de personnel. Selon la sixième édition de l’enquête nationale confidentielle sur les morts maternelles, le suicide est la deuxième cause de décès des jeunes mamans en France. “Elles se sentent seules, et n'ont personne vers qui se tourner. Quand je suis en train de tenir la main d’une patiente, je dois déjà penser aux deux [autres] dans la salle d’à côté. Nous ne sommes plus assez nombreuses”, explique Ève Rizzotti Donas, sage-femme au CHU de Strasbourg et représentante Grand Est du collectif Santé en Danger, qui manifeste aussi à Strasbourg.
C’est pourquoi redynamiser le métier est essentiel pour assurer la relève. Avec une baisse de 20% du nombre des étudiants, selon l’ONSSF, la profession n’est plus attractive. Pour beaucoup, la revalorisation salariale est une priorité. Aujourd’hui, la rémunération de départ est de 1 530 euros par mois après cinq ans d’études.