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Sur le mur de la salle, quelques détails discrets sur un triptyque coloré se réfèrent au christianisme. On y voit, sur l’un, deux personnes agenouillées qui prient et sur un autre, Adam et Ève. Whitney, aussi gérante du café, n’aborde jamais sa foi en cours, mais elle est salariée d’une ONG de missionnaires chrétiens évangéliques. À part les tableaux, rien dans la salle de classe n’évoque non plus les célébrations de l’Église évangélique Perspectives qui s’y tiennent le dimanche, lorsque le café est fermé.

Entre ces personnes qui ont pu fuir la guerre ou subir des discriminations religieuses, Whitney estime qu’“ici, il n’y a pas de conflit. Beaucoup se rendent compte lors de mes cours que la rivalité entre leurs deux cultures n’existe pas en France.” L’intégration, c’est un des objectifs de l’association Quai 67. “On a tous besoin d’une communauté”, affirme Elinor, une autre bénévole.

 

Peu de place pour les jeux

24 novembre 2022

Peu de place pour les jeux

Le quartier Gare de Strasbourg concentre une population majoritairement jeune. Malgré quelques initiatives de la mairie pour redynamiser la zone, les habitants soulignent le manque d’installations de loisir ...

Ce 17 novembre, le cours porte sur “les deux types de phrases interrogatives”, s’exclame l’enseignante avec emphase et grands gestes. Les élèves ont une heure pour s’exercer à se poser des questions. Au deuxième rang, une Bangladaise et une Géorgienne rigolent en se corrigeant mutuellement, quitte à passer à l’anglais quand c’est trop difficile. Au fond de la salle, deux autres jeunes femmes s’en remettent à Google traduction pour comprendre le sens de certaines questions. Leurs difficultés n'échappent pas au regard de l’enseignante, qui délaisse son tableau blanc pour leur venir en aide : “Ça se prononce “comment”, effectivement c’est bizarre, mais c’est le français”, lance-t-elle d’un ton amusé.

 

Alors où sont passés les autres ? Ils dorment ?”, plaisante Whitney Vallenari, une Américaine chargée d’enseigner le français au Quai 67. Depuis le boulevard de Nancy, au quartier Gare de Strasbourg, la vitrine ne laisse paraître qu’un café. Dans une grande salle à l’arrière, huit femmes sortent leur cahier pour la leçon du jour. En septembre, 76 élèves s’étaient inscrits aux cinq cours répartis sur trois jours dans la semaine. “Une grande partie d’entre eux sont en situation irrégulière, c’est difficile de les garder jusqu’au bout”, détaille Whitney.

 

Depuis 2020, le boulevard de Nancy, artère majeure du quartier Gare de Strasbourg, héberge le café Quai 67. Derrière les ateliers socioculturels qu'il propose, une Église évangélique est à la manœuvre.


© Alexia Lamblé

 

À une clientèle cosmopolite, dix boutiques du quartier Gare proposent de transférer de l’argent à l’étranger.

Le parvis de la gare dans sa multitude d'élements, d'habitués et d'activités. © Fanny Gelb et Jean Lebreton

 

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