Mais Moneytrans fixe un plafond d’envoi mensuel à 3 000 €. Au-delà, l’agence peut demander les feuilles de salaire et l’avis d’imposition du client. En effet, les sociétés de remise de fonds sont soumises à de fortes contraintes pour lutter contre le blanchiment d’argent, qui se sont accentuées depuis 2016. “Mais tout cela n’empêche pas les gens qui veulent blanchir de l’argent de passer par ces services. C’est un peu un jeu d’équilibriste pour nous”, se résigne le responsable de Moneytrans.
Les transferts depuis la France vers les pays à revenus faibles et intermédiaires sont estimés à 11 milliards d’euros pour 2021 par la Banque de France. Cet argent venant des pays développés peut représenter plus de 25 % du PIB de certains États comme les Tonga, le Népal, le Tadjikistan ou Haïti.
Alexia Lamblé et Clara Grouzis
*Le prénom a été changé
Il est 8 heures lorsque Véronique franchit les barrières du parking Wodli, au volant de son SUV. Comme tous les jeudis matin, cette Strasbourgeoise prend le train pour se rendre à Mulhouse. Elle stationne dans ce garage en silo de dix étages, situé sur le boulevard du président Wilson. “Il y a la gare à côté, c’est plus pratique !”, s’exclame-t-elle. Il lui suffit d’une minute pour claquer la portière et rejoindre son train à pied, en empruntant la plateforme du deuxième étage qui mène directement au quai.
Une clientèle diversifiée
Comme elle, des centaines d’automobilistes déposent leur véhicule chaque jour dans l'un des trois parkings implantés à proximité de la gare. En plus du Wodli, quelques centaines de mètres plus loin, le Sainte-Aurélie, sur le boulevard de Metz. Mais aussi le Courte durée, sous la place de la gare. À eux trois, ils totalisent 1 700 places de stationnement. Soit 27 % de l’offre du centre-ville de Strasbourg, c’est-à-dire les parkings de la Grande-Île et du centre commercial des Halles.
À 23 h 30, après une dernière salve d'applaudissements, les comédiens quittent la scène et les spectateurs, le quartier. Personne ne s’attarde. Les rues peu lumineuses du Hohwald et du Ban-de-la-Roche sont coincées entre les boulevards, la voie ferrée et l'autoroute à l'allure industrielle. Rares sont ceux qui empruntent le passage sombre et peu engageant pour rejoindre l’arrêt Laiterie, rue de Molsheim. En tram, en bus, à vélo ou en voiture, aussitôt arrivés, aussitôt repartis.
Rue de Wasselonne à Strasbourg, la maison des Compagnons du Devoir attire de plus en plus de jeunes désireux d'apprendre un métier manuel. Derrière sa lourde porte en fer les apprentis atteignent l'excellence, mais seule une minorité fera le fameaux “tour de France”.
Sur la centaine de personnes présente dans le public, les trois quarts ont d’abord assisté à la première partie de soirée, animée par des chansonniers, Les Fouteurs de joie. “On vient deux à trois fois par an à l’Espace K, on en a profité pour enchaîner les deux spectacles”, racontent Gilles et Marie, de Geispolsheim. L’avantage : payer la deuxième partie 3 € au lieu des 10 €, le plein tarif. Léa, la vingtaine, est venue de Koenigshoffen spécialement pour le stand-up sur les conseils d’une amie. C’est une première pour la jeune fille.
À 22 h, le premier des quatre humoristes de la soirée, Najim Zni, s'avance sur scène dans la “salle des curiosités”, au milieu d’un décor chaleureux : guirlandes lumineuses, bougies, tapis et petites tables. “Le principe est simple : quand c’est drôle, on rigole et quand c’est excellent, on applaudit”, explique-t-il en faisant participer le public. “Ce soir, vous favorisez le spectacle vivant, à défaut de regarder la Star Academy ! Merci à vous”, se réjouit Najim. Vont s’enchaîner “l’incroyable et super” Margaux Lagleize, trentenaire qui livre le récit de ses expériences chaotiques avec les applications de rencontre, puis le déchaîné Benoît Luron et ses imitations délirantes, et enfin Matthieu Bartosz et son regard moqueur sur sa ville natale, Mulhouse.
Tel un pompier, le petit garçon glisse le long de la barre en fer de l’aire de jeux Sainte - Aurélie. Tout en s’amusant sur la structure en forme de train, il appelle sa mère à grands cris. Le sourire qu’Anice Coli lui envoie se dissipe lorsqu’elle commence à parler des installations de loisir du quartier Gare. “Ici, il n’y a que des immeubles. Ça fait du bien de temps en temps de sortir les enfants pour qu’ils prennent l’air.”
Les infrastructures récréatives en extérieur sont rares dans le secteur. Pour 13 200 habitants, on y trouve seulement cinq squares équipés de toboggans, balançoires, toiles pour escalader et jeux à bascule. Il y a aussi deux city stades et cinq équipements métalliques pour faire du sport individuel. Pourtant, selon les chiffres de l’Insee datant de 2016, le quartier Gare regroupe une population constituée à 39% de jeunes actifs (15-29 ans). Les deux barres parallèles et le banc à abdominaux de la Laiterie font pâle figure selon Siham Rouini, qui habite le quartier depuis un an : “On a posé ça comme ça, mais c’est trop peu pour les vrais sportifs.”
“Est-ce que par ici quelqu’un veut boire quelque chose ?” Ce samedi soir, Jean-Luc Falbriard, le directeur de l’Espace K, théâtre d’humour à Strasbourg, est aux petits soins avec ses convives. C’est la deuxième fois que l’établissement présente au public son nouveau spectacle mensuel dédié au stand-up strasbourgeois, La Suite de l’Espace K.
Pour aller plus loin dans la sensibilisation contre le sexisme, la médiathèque organise régulièrement des ateliers avec des écoles, en majorité des classes de CM1 et CM2. Si celle d’Agathe n’a pas été concernée, cela n’empêche pas la jeune lectrice de Moi, Malala de s’intéresser à la place des femmes dans la société. Dans un regard plein d’admiration pour sa fille, François, le père d’Agathe, témoigne : “C’est difficile de sortir des schémas qu’on a depuis notre enfance, donc plus c’est pris tôt, plus il y a de chance que ça marche.”