Ce mercredi après-midi, sur les 955 places qu’offre le Wodli, plus aucune n’est libre. “C’est comme ça du mardi au vendredi”, explique un employé. Résidents du quartier, professionnels de passage, voyageurs : la clientèle est diversifiée. Elle a augmenté depuis 2007 avec l’arrivée du TGV. Le parking Wodli, exploité par Indigo, a été construit à cette occasion. Deux ans plus tôt, des travaux d’agrandissement étaient menés au Sainte-Aurélie pour accueillir plus d’automobilistes.
Une activité lucrative
La localisation en entrée de ville attire les investisseurs, dont les entreprises de location de véhicules. “Europcar s’est implanté il y a environ un an”, explique un employé du Wodli. “Jusque là, ils louaient les places à Indigo, maintenant ils construisent un local ici”, au quatrième étage du parking. Au Sainte-Aurélie, presque deux étages entiers sont réservés à ces entreprises.
Conflits entre usagers
Un mémoire réalisé en 2021 par la faculté de géographie de Strasbourg* montre qu’au square Sainte-Aurélie aussi, les conflits d’usage sont récurrents. “Les adultes qui utilisent les installations, c’est quelque chose que l’on déplore collectivement au sein de l’école”, observe Anice Coli. Avec d’autres parents d’élèves de l’école maternelle et élémentaire située en face de la place, elle a fait remonter le problème à la Ville. “On prend notre mal en patience ! La mairie a seulement répondu avec les rondes de CRS et une présence policière augmentée, mais ce n'est pas encore suffisant”, soupire la maman.
Tiré par une forte demande, le prix des logements dans le quartier Gare part à la hausse. Les nouveaux projets de construction confortent la tendance.
“Ce carrefour est vraiment merdique !”, lâche Fabiola Antiquera, employée depuis deux ans chez CDC Habitat. De son bureau au rez-de-chaussée, elle a une vue imprenable sur les incidents quasi-quotidiens du croisement entre la rue Georges-Wodli et le boulevard du Président-Wilson. “Le matin, je ferme tous les volets du rez-de-chaussée. Je préfère ne rien voir.” Récemment, Fabiola Antiquera a assisté à un accrochage entre deux automobilistes. Le premier a voulu tourner à gauche depuis le boulevard du Président-Wilson ; l’autre aussi. Bilan : une aile gauche rayée, un pare-chocs avant droit enfoncé et un refus de constat.
Les deux city stades du quartier n’échappent pas aux critiques des plus jeunes. Michel, 13 ans, se rend presque tous les jours avec ses amis à celui de la Semencerie. “On est une quinzaine et le stade n'est clairement pas assez grand pour qu’on puisse jouer tous ensemble.” En plus, ils doivent souvent se disputer ce terrain avec des adultes qui viennent y fumer et boire : “Ils nous obligent à aller au city stade de la Laiterie. C’est encore pire, c’est deux fois plus petit.”
Justine Le Pourhiet et Alice Caillau