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Elinor et Andrew, deux bénévoles de l'association Quai 67, s'occupent du café. © Alice Caillau

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Les éclats de rire rythment le cours de pâtisserie. 
© Audrey Burla

“Soit tu bouges, soit tu crèves”

Et cette insatisfaction est générale. La lenteur des feux de signalisation y est pour beaucoup. Quatre minutes entre chaque passage au vert pour les sept feux piétons. Trois minutes pour celui dédié aux cyclistes, qui brûlent d’impatience. Les coups de klaxons fusent de tout côté ; voitures, bus, tram, tout le monde s’en donne à cœur joie.

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Les boutiques de transfert d'argent sont très ancrées au quartier gare et attirent notamment une population immigrée © Clara Grouzis

Les clients amènent la somme en liquide pour la transférer à leurs proches résidant à l'étranger. © Clara Grouzis

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Michel joue au foot sur le city stade de la Semencerie. © Mathilde Lopinski

Selon les résidents et commerçants, cette hausse de l’insécurité a débuté avec la réquisition de l'Hôtel Pax (aujourd’hui le Clap Clap, ndlr) en mars 2020. Des personnes précaires et des toxicomanes y ont été accueillis par dizaines. Deal, alcoolisme sur la voie publique, agressions à l’arme blanche, braquages ou encore nuisances sonores ont rythmé la vie du Faubourg durant cette période particulière. Confinés chez eux, les riverains ont assisté impuissants à la montée des incivilités et violences. 

Dire qu’il n’y avait rien avant mars 2020, ce n’est pas vrai. Il y a eu un glissement du type de violences”, assure une vendeuse, résidente du quartier. Un homme en état d’ébriété, hébergé au Pax, a agressé d’autres personnes avec un sabre. Cette insécurité a “perduré, même après le confinement”, confie le président de l’association des commerçants de la rue, Geoffroy Lebold. Les citoyens se sont régulièrement plaints de la présence de squatteurs et de trafiquants. Ces derniers se seraient sédentarisés, pérennisant une atmosphère tendue. “On doit s’excuser de vivre dans le quartier”, déplore un riverain agacé.

Selon Brigitte Breuil, présidente de la Confédération nationale du logement du Bas-Rhin, cette augmentation des prix du neuf s’explique par “la hausse des coûts des matières premières et le respect des normes environnementales”. Dans son rapport de 2021, l’Observatoire local des loyers du Bas-Rhin ajoute que “l’évolution (des prix) s’explique également par la rentabilité des petits logements pour les promoteurs et les bailleurs avec une production majoritaire de logements collectifs petits et intermédiaires”. Ces biens, plus chers à la location, sont également plus chers à l’achat.
Un moyen de faire baisser les prix dans ce contexte de bulle économique serait de “proposer une offre plus importante de logement”, souligne Jacques Becker. Il ne voit qu’une solution : “L’offre de logements est trop faible, il faut construire plus et construire plus haut.” Une option envisageable mais qui nécessiterait une modification du plan local d’urbanisme qui régit la hauteur du foncier.

Célestin de Séguier et Loïc Germain

*Contacté, le promoteur n'a pas souhaité répondre à nos questions.

À quelques dizaines de mètres de là, 12 rue d’Obernai, c’est le promoteur Kaufman & Braud* qui prépare Nouvel Art, un projet immobilier de grande ampleur. Sur le site des ateliers des Compagnons du Devoir, qui sera démoli, le promoteur prévoit la construction de 125 logements. Les prix de vente grimpent de 5 620 €/m², pour un trois-pièces, à 8 600 €/m² pour l’unique cinq-pièces du bâtiment.

Plusieurs facteurs d'augmentation

Une fois encore, des prix nettement supérieurs à ceux du marché. Chargée de communication pour les Compagnons du Devoir, Julie Spenlihauer confie que le formateur a vendu ses ateliers car ils étaient “vieux, vétustes et représentaient une mauvaise vitrine”. En juillet 2023, les Compagnons du Devoir déménageront le bâtiment vers un nouveau centre de formation en construction à Koenigshoffen.

La ligne G en bref

  • Ligne G actuelle : Espace européen de l’entreprise > Gare centrale

  • Prolongement : Gare centrale > Rotterdam (liaison en 20 minutes)

  • 12 nouvelles stations

  • 5,4 km de tracé ajouté

  • Circulation de 4h30 à 0h30, fréquence de 7 minutes aux heures de pointe 

  • 30 000 voyageurs par jour

  • Budget compris entre 11 et 12 millions d’euros

  • Mise en service prévue avant le marché de Noël 2023

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