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Les usines Mathis sont bombardées par les Alliés en mai et août 1944. © Archives municipales Strasbourg

Rudi Wagner : "Les policiers connaissaient les jeunes"

"À la Meinau, il n’y a pas un jour qui ressemble à l’autre, vous êtes pris dans le tourbillon de la vie", confie Rudi Wagner, ancien éducateur spécialisé de la Canardière. Né en 1947 dans un village d’Alsace, installé à la Meinau à partir de 1974, il n’est jamais reparti. Un de ses anciens jeunes le décrit comme "un homme extra, qui a fait énormément pour le quartier".

Éducateur à la MJC puis à l’association de Prévention et d’animation de la Meinau (PAM), il organise jusqu’à sa retraite en 2011 des sorties pour les jeunes à la patinoire, à la piscine ou encore outre-Rhin. Ce sont pour eux des "espaces de liberté, loin des yeux des parents". Des projets plus ambitieux sont organisés : camp d’été au Maroc, en Italie ou encore en Tunisie. Des ouvertures sur le monde importantes pour des ados issus de famille défavorisées qui avaient rarement l’occasion de partir en vacances. L’objectif de Rudi Wagner est de les sortir du désœuvrement et de l’entre-soi : "Les jeunes qui s’ennuient font des bêtises." Et elles ne manquent pas. 

Saïd Kaneb : "C’est agréable à vivre, malgré ce que l’on raconte"

Au mur, les médailles d’honneur du travail et de la famille trônent fièrement au-dessus des divans en velours pourpre. Malgré sa modeste décoration, le petit salon est chaleureux, entre le feuilleton algérien à la musique entraînante et l’odeur du café. C’est ici, rue Joseph-Weydmann, que résident Saïd Kaneb et sa femme Nadia. 

Âgé de 80 ans, ce petit homme au regard alerte a passé son enfance dans les montagnes de Kabylie. Il a quitté l’Algérie en 1959 pour faire des études de droit à Strasbourg. "Mais ça ne m’a pas réussi", dit-il dans un rire. Il rencontre sa première femme en 1964. Ils se marient un an plus tard et s’installent dans le grand ensemble de la Canardière qui vient de sortir de terre. Après des petits boulots, Saïd Kaneb traverse une courte période de chômage. Il finit par être embauché dans l’usine de fabrication de disjoncteurs Baco, aujourd’hui Legrand, dans la Plaine des Bouchers.

Depuis sa construction en 1961, la cité de la Canardière a connu de nombreuses mutations, dont les habitants sont les témoins mais aussi les acteurs. Entre fierté et nostalgie, trois figures du quartier racontent leur Canardière.

Martine, Saïd, Rudi : regards d'anciens

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Les mille vies du bâtiment Junkers

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Au bout de la rue du Maréchal-Lefebvre, un édifice de briques tranche dans le paysage de tôle de la Plaine des Bouchers. Pendant la guerre, on y testait des moteurs d’avion. Aujourd’hui, entreprises et associations ...

Au bout de la rue du Maréchal-Lefebvre, un édifice de briques tranche dans le paysage de tôle de la Plaine des Bouchers. Pendant la guerre, on y testait des moteurs d’avion. Aujourd’hui, entreprises et associations donnent une nouvelle vie au bâtiment Junkers.

Batiments liés à l'histoire des usines Mathis. © : A. Bataller , C. Bouchasson , L. Bourgeois

En 1931,  la manufacture Mathis est l’une des plus modernes d’Europe. Aujourd’hui, la zone accueille des locaux industriels. © Google earth / Histoires et lieux d'Alsace

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Certains se ravitaillent au Night Shop, à cinq minutes à pied. L’échoppe de 15 m2, ouverte jusqu’à 5h, vend de tout : boissons, chips, bonbons…“C’est l’épicerie de la Meinau”, lâche un client, Ice-Tea et Maltesers à la main.

En face, le food truck Smash Burger est toujours ouvert. Dans moins d’une heure, Mehdi éteindra ses friteuses et le Select servira ses derniers verres. Mais la Plaine des Bouchers, elle, continuera à vivre au rythme de la techno jusqu’au bout de la nuit.

* Le prénom a été modifié.

Abel Berthomier et Sarah Khelifi

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