"Il y a des gens qui viennent tous les jours ! C’est des tarés ! Il y a de la neige, -12°C… même -25°C, ils seront là", plaisante Tsubasa*, un agent de sécurité engagé depuis deux ans au Racing club de Strasbourg Alsace (RCSA). Ces inconditionnels des entraînements de l’équipe professionnelle, le vigile les connaît bien. "Tiens voilà, c’est eux ! Jacky, Jean-Michel, Christian et Jean-Paul !" À quelques minutes du début des entraînements, fixé le plus souvent à 10 h 30, ces habitués patientent devant le portail du Centre de performance Racing Soprema Parc, qui jouxte le stade de la Meinau. Casquette du RCSA sur la tête, Jean-Michel, fidèle depuis 40 ans, est de retour après un mois d’absence. "Ça n’a pas de rapport avec les résultats moins reluisants de l’équipe, ni au rachat du club par BlueCo, tient-il à préciser. C’est lié à mon calendrier de travail."
La Canardière attire aussi en raison de sa proximité avec le lieu de travail. C’est le cas pour Salima Brik, chargée de prestations à la ville de Strasbourg, qui a acheté son logement en 2019 rue de Picardie.
Le grand parc Schulmeister, de nombreux jardins partagés : la Canardière séduit aussi par ses multiples espaces verts. "Le parc Schulmeister et l’îlot de verdure du parc et du Rhin Tortu, c'était l’atout numéro 1 de mon achat", apprécie Anne Cuvillier. "L’avantage des nouveaux programmes est qu’ils sont en lisière, entourés d’espaces verts, et non pas en confrontation totale avec les habitats sociaux, situés au centre de la Canardière", argumente Éric Chenderowsky, directeur urbanisme et territoires de l’Eurométropole de Strasbourg. Un atout pour les agents immobiliers : "On est entouré de verdure. Il y a un super parc en face et de nombreux jardins publics, décrypte Arnaud Dessinais, agent immobilier de l’agence ERA. Tout s’est bien vendu. Les gens recherchent la possibilité de respirer le bon air, même en ville."
Beaucoup d’églises évangéliques, peu d’habitants. Cela pourrait être le slogan de la Plaine des Bouchers. À elle seule, elle concentre un tiers des lieux de culte strasbourgeois appartenant à ce courant. La raison de cette concentration : les Eglises s’y sentent à l’aise.