Les autres églises de la zone ont rencontré les mêmes contraintes. "C’était très compliqué de trouver des locaux assez grands pour le culte," déplore Sebastiao Ntela, pasteur du Ministère International de l'Évangélisation et de la Louange à Dieu (Miel). Implantée rue de l’Ardèche depuis 2012, Miel se fond dans le décor : comme les autres églises de la Plaine des Bouchers, elle ressemble à une entreprise quelconque. Parfois, elle organise des concerts de gospel.
"Il nous faut un endroit où il n’y a pas de voisins directs"
L'évangélisme pentecôtiste se caractérise par des offices où l’on chante beaucoup, où les fidèles sont comme en transe. "Il nous faut un endroit où il n’y a pas de voisins directs", explique Sebastiao Ntela. L’Impact centre chrétien (ICC) organise parfois des veillées où se mélangent tables rondes et prières. Depuis le trottoir, les chants religieux se confondent aux basses du Studio Saglio, la boîte de nuit voisine. "On ne pourrait pas faire ça dans un logement en centre-ville", estime le pasteur Jérôme Kantelberg.
Anne Muller, une quadragénaire de Neudorf, marche d’un pas rapide. Le maximum qu’elle s’autorise avec sa grippe du jour. Elle court chaque semaine sur les rives bordées de chênes, d’érables et de châtaigniers : c’est bien mieux que de transpirer sur le bitume. "L’été, je peux y aller après le travail vers 21 h. L’hiver, j’y vais plus tôt parce que je cours seule." C’est aussi le cas d'Auriane Schmitt, une auto-entrepreneuse de 34 ans, qui parcourt les 6 km aller-retour jusqu’au lac du Baggersee. En chemin, au niveau du parc Schulmeister, trois jeunes sont affalés sur un banc. Rap français en fond sonore, ils discutent les yeux tournés vers l’aire de jeux déserte.
Lucie Campoy
et Liza Hervy-Marquer