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Après plus de 500 concerts à travers le monde, la chanteuse Flavia Coelho remonte sur scène avec son 4e album, intitulé DNA, en référence à son ADN multi-culturel. Installée en France depuis quatorze ans, cette native de Rio de Janeiro fait bouger son public avec des morceaux sensuels, aux influences de bossa nova et raggamuffin.

La Brésilienne, qui chante toujours dans sa langue natale, a déjà collaboré avec quelques grands noms des scènes française et internationale, comme Gaël Faye, Patrice ou encore le chanteur sénégalais Cheikh Lo. Elle s'est fait remarquer pour ses textes poétiques et engagés contre l'homophobie, la corruption et le racisme. Dans ce dernier disque, l'artiste revient notamment sur l'arrivée au pouvoir du président d'extrême-droite Jair Bolsonaro au Brésil.

La star était de passage à Strasbourg, pour un concert à la Laiterie, mercredi 5 février à 21h.

Avec son survêtement rouge vif et sa veste dorée, Kadem Otmani éclipse totalement les deux autres prévenus présents dans le box. À quelques minutes de sa comparution immédiate pour trafic de stupéfiants, l’homme de 25 ans discute facétieusement avec les policiers qui l’escortent au Tribunal de grande instance de Strasbourg. Sa bonne humeur sera de courte durée : il se murmure qu’un magistrat, malade à la dernière minute, ne pourra tenir son rang. On dépêche une remplaçante dans l’urgence. Agacé, Kadem Otmani fend l’assemblée d’un regard sévère.

Quarante-cinq minutes plus tard, une assesseur débarque et s’installe prestement. La salle est remplie d’étudiants avocats venus assister aux débats. La grève de leurs confrères représente une aubaine pour Kadem Otmani. Le président n’a pas même le temps de lui demander s’il souhaite assurer sa propre défense que ce dernier lui a déjà donné son accord : « Vous connaissez les raisons de ma présence, je veux faire ça vite », décoche-t-il.

L’affaire Otmani sera jugée en dernier. De retour dans le box, il s'assoit et croise les bras, faisant fi des injonctions de se lever que lui lance un président décontenancé. Le prévenu finit même par s’emporter : « Je n’aime pas parler, c’est pas une pièce de théâtre. Je veux aller en prison le plus rapidement possible. » Les visiteurs sont partagés entre le rire et l’étonnement.

Il se livre avec plus de 100 grammes de drogue

Le déroulé des faits pousse la circonspection à son paroxysme : le 3 février 2019, alors qu’il vient de passer deux jours et une nuit blanche dans les rues strasbourgeoises, le Messin se rend dans un commissariat en possession de 47 grammes de cocaïne et 82 grammes d’héroïne. Son objectif ne souffre d’aucune ambiguïté : il veut être incarcéré. « J’avais besoin d’un choc. Je veux changer de vie et repartir à zéro. » Les circonstances qui l’ont poussé à agir demeurent obscures. Était-ce par peur de représailles ? Kadem évoquera seulement qu’il ne voulait pas retourner à Metz, lieu enclin à de « mauvais souvenirs ».  

Aujourd’hui, sa seule préoccupation est de pouvoir se doucher, rejoindre sa cellule et « fumer une clope ». Son attitude provocante divertit quelque peu l’assemblée. La mère d’un autre prévenu échange des sourires sincères avec un policier. Multirécidiviste, son fils a été condamné quatre fois pour conduite sous emprise de stupéfiants en 2018 : elle est habituée des tribunaux. Des affaires, elle en a vu, « mais jamais des aussi incroyables », glisse-t-elle à sa fille pendant que les juges délibèrent.

13 mois ferme et un sourire

Une stupéfaction que partage le procureur de la République. Si affable et volubile lors de ses précédents plaidoyers, il semble désoeuvré. À quoi bon accabler un prévenu qui n’attend que ça. Le représentant du parquet se contentera de rappeler sans grande conviction que le jeune homme est un pur trafiquant, « un revendeur au comportement véhément et au casier judiciaire garni de sept condamnations pénales ». Des infractions en lien avec le trafic de drogue ? Nous n’en saurons pas plus. 

Le verdict tombe, 13 mois ferme. Kadem Otmani se tourne vers deux amis présents dans le public et serine dans un large sourire : « C’est mieux pour moi. C’est vraiment mieux pour moi. »

Mickaël Duché

La compagnie a créé une vingtaine de maquettes pour le spectacle / Photo Les Ombres portées

Le spectacle fascine plus par le savoir-faire qu’il met en scène que par l’histoire qu’il raconte. Les décors délicats relèvent presque de l’artisanat. C’est la beauté des marionnettes qui ramènent de la poésie à la pièce face à la dureté du thème abordé. On voit des figures de CRS, bouclier au poing, qui par la suite, roueront un homme de coup, des miradors entourés de barbelés, des rêves torturés. La violence, même si elle n’est pas graphique, est une partie intégrale de la pièce.

Le thème reste rude pour des enfants, même adoucis par la gaieté des numéros de cirque. Et puis l’absence de dialogue peut perdre les plus jeunes. Les moins de huit ans risquent de ne pas comprendre le spectacle sans les explications de leurs parents. Ce qui risque d’agacer le reste des spectateurs.

Judith Barbe

Infos pratiques : TJP, Grande Scène, 7 rue des Balayeurs à Strasbourg. 10 h et 14 h 15. 19 € tarif plein, 15 € tarif réduit.

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