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8h43. Une poignée de personnes âgées descendent des bus. Certains, chariot à roulettes derrière eux, rejoignent les commerces alimentaires à proximité. D’autres font une simple correspondance. “À cette heure-ci, tous les jeunes sont déjà à l’école. Il ne reste que des vieux !”, s’amuse une octogénaire qui s’apprête à monter dans un bus de la ligne 3 pour se rendre chez son médecin à Schiltigheim, route de Bischwiller. Le bus parti, le silence emplit la gare.

8h30. Agathe, 15 ans, trouve facilement de la place pour attacher son vélo. L’adolescente qui vit à Souffelweyersheim enfourche chaque matin sa petite reine et pédale jusqu'à Hoenheim. “Je pourrais prendre le bus mais c'est plus rapide comme ça !”, explique-t-elle en accrochant consciencieusement son vélo à un arceau. À grandes enjambées, elle se dirige ensuite vers le tramway qui l’emmènera jusqu’au lycée Jean-Sturm proche de la place de l’Homme-de-Fer.

 

Aménagement cyclable sur la route de Bischwiller, entre volontés et contraintes

 

À Schiltigheim, élus locaux et associations pro-vélo s’accordent sur la nécessité d’aménagements cyclables sur la route de Bischwiller. Mais ils divergent sur les objectifs et la façon de les concrétiser.

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© Sarah Dupont

8h13. Le silence s’est à nouveau installé entre les longs murs de béton et les colonnes penchées. Les lycéens n’ont laissé que l’écho de leurs rires. Quelques voyageurs attendent le passage du prochain tramway ou du bus.

8h28. Au milieu de la gare déserte, on ne voit que Dominique Bottichio et son grand sac à dos bleu. Pour faire passer le temps, l’homme regarde la carte de la ligne 201 qui circule entre Hoenheim et Pfaffenhoffen. Ce Nancéien passe une fois par mois par Hoenheim Gare. Il emprunte le car de la région pour se rendre dans la zone industrielle de Hoerdt située à une dizaine de minutes. “Avant, je prenais un taxi à la gare de Strasbourg, ça me coûtait 38 euros. Depuis quelques mois, je prends la ligne 3 puis le 201 et j’en ai pour 4,50 euros. C’est mon patron qui est content !”, ironise-t-il avant que la porte du bus ne s’ouvre.

7h59. “Mais pourquoi tu lui as pas dit?”, “Pourquoi tu me saoules avec cette histoire?”, chicanent des adolescents. Hoenheim Gare est submergée par plus de 70 élèves emmitouflés. À ceux qui viennent de descendre du TER s’ajoutent leurs camarades arrivés dans différents bus. Sur le quai de la ligne B, Nisrine et Madison, 17 ans toutes les deux, discutent en attendant leurs amis. Ensemble ils vont en tram au lycée Marc-Bloch à Bischheim. “J’habite à Souffelweyersheim. Je prends la ligne 3 qui est plus fréquente que la ligne 6. On est très nombreux à passer par Hoenheim Gare, environ 75% du lycée”, estime Nisrine. Les rames de tramway se succèdent toutes les cinq minutes et ne désemplissent pas.

Entre 1878 et 1960, une ligne de tramway parcourait la route de Bischwiller. Retour en photos sur les temps forts de son histoire.

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Les véhicules diesel émettent plus de dioxyde d'azote que les véhicules essence. © Loïc Gorgibus

Les années 1950 signent le déclin du tramway. Si la fréquentation a augmenté pendant la Seconde Guerre mondiale, elle baisse de nouveau ensuite. Moins cher, plus rapide et surtout moins encombrant, le bus vole peu à peu la vedette au tramway.  Alors que la voiture se démocratise, la priorité est de lui réserver l’espace de circulation. Les lignes ferment les unes après les autres et la dernière, circulant du Neuhof à Hoenheim, est arrêtée le 30 avril 1960.
Photo prise en août 1958 à l’actuel 73, rue de la République (Hoenheim)
© Strasbourg-Tramway © Emma Steven

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Le terminus multimodal de Hoenheim a été conçu par l’architecte irako-britannique Zaha Hadid (1950-2016). © Elia Ducoulombier. 

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