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Lorsqu’on remonte la rue Boecklin, on tombe d’abord sur la Cocotte, peu après la Poste. Quelques pas plus loin, à proximité de l’arrêt de tram Mélanie, la Vignette et le Coq blanc se font face. On trouve également l’Auberge du Cygne et le Saint Fiacre, plus au nord, là où la rue du même nom rejoint la route de La Wantzenau. Tous ont résisté au temps qui passe, à l’essor de l’urbanisation et à la disparition progressive des terres agricoles. Ces restaurants typiques et chaleureux, qui datent d’avant la Première Guerre mondiale, dévoilent un pan du passé du quartier.

Une structure institutionnalisée 

Les Cine cherchent à croiser plusieurs thématiques pour attirer “des publics différents”, expose Mathieu Bafaro, animateur nature à celui situé à la Ferme Bussierre. Sept salariés et une dizaine de bénévoles y organisent au moins trois ateliers par jour pour les scolaires de l'Eurométropole. Dix centres labellisés Cine sont implantés en Alsace.

À côté du salon “De la nature du livre”, où 800 à 1 000 personnes, amoureux de la forêt et amateurs de littérature se mêlent chaque année, des expositions complètent l’offre culturelle. Ce qui permet, selon Bernard Irrmann, vice-président de l’association gestionnaire du centre, de “toucher les gens qui s'intéressent à la culture et pas forcément à l'environnement, et qui, en venant au Cine, font le lien entre les deux par l'émotion”.

Tara Abeelack et Amine Snoussi

“Vous savez, je me suis marié dans cette salle il y a trente ans”, confie un habitué à Florian Chatelard, le directeur actuel de la Vignette, l’une des tables emblématiques de la Robertsau. Elle fait partie des nombreux établissements remarquables, pour certains de vieilles auberges à l’apparence rustique, qui parsèment un quartier à l’origine couvert de terres maraîchères. Ces restaurants ont toujours été des lieux de vie prisés des habitants.

Un vieil homme avoue ne “pas la connaître du tout”. Mélanie de Pourtalès, c’est aussi “la princesse de je-ne-sais-plus-quoi” pour un jeune couple qui arpente la rue éponyme. “Ou alors une sœur?”, se demande une jeune habitante. “J’en ai toujours entendu parler, je suis née ici. Je sais qu’il y a eu un livre sur elle”, assure une autre Robertsauvienne, sans pouvoir donner plus de détails. La majorité des habitants n’associent son nom qu’au château, bien qu’elle soit reliée à d’autres lieux du quartier. Leur familiarité avec Mélanie s’arrête souvent là, au bout de la rue.

En 2077, “rien à signaler, à part un milan noir qui s’est égaré. Tout va bien. La canopée qui s’étend de la Wantzenau Robertsau à Illkirch Neuhof est saine”. Ce premier dimanche de novembre, dans une petite salle à l’étage du Cine, une quinzaine de personnes assises en cercle écoutent l’éco-fiction de l’auteure alsacienne Catherine Redelsperger. Dans sa nouvelle Et si nous habitions la forêt?, écrite spécialement pour le salon annuel “De la nature du livre”, l’héroïne, une adolescente qui vit avec sa grand-mère, est l’une des premières à avoir choisi de s’installer dans une maison dans les arbres. 

Après la lecture, l’écrivaine demande au public de construire la suite de l’histoire. Les plus petits aimeraient un “chien volant”. Une petite fille grimace lorsqu’il est question des toilettes sèches. Ses parents s’interrogent sur la gestion politique de la communauté qui vit dans la forêt.

Au CINE : la nature à livre ouvert

Le Centre d’initiation à la nature et à l’environnement (Cine) de Bussière accueille mise aussi sur la culture pour éveiller à la nature. 

Ancienne pièce communale, mercerie-bonneterie, salle de bal: depuis plus de cent ans,
les restaurateurs de la Robertsau ont la recette pour faire vivre l’esprit du quartier.

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En ce 11 novembre 2021, une gerbe de fleurs est déposé devant la stèle commémorant les victimes de la Grande guerre. ©Anthony Jilli

Réalisme et abstraction

Valentine Plessy veut retranscrire au mieux l’apparence et les comportements de ses sujets d’étude. “Si j’ai fait plein de croquis des différentes attitudes d’un oiseau, je vais pouvoir choisir quelque chose qui m’a plu, le redétailler et mettre de la couleur.” Une étape durant laquelle elle utilise l’aquarelle ou le crayon.

Éliane Karakaya, elle, ne peint pas la réalité mais son ressenti. “J’ai toujours l’impression de marcher un peu sur le fil de l’abstraction.” Ses tableaux laissent suggérer les formes d’une forêt dont elle est proche, sans complètement les montrer. La peintre fabrique même ses propres couleurs à partir d’éléments récoltés dans les bois. Pour faire du fusain, elle utilise des mûres ou les restes d’un hêtre foudroyé. Mais elle tient à garder secrète la recette de son encre. “Elle a un pouvoir de diffusion assez particulier, elle va un peu où elle veut et je suis le chemin qu’elle prend. C’est vraiment le fil de mon inspiration.”

Tara Abeelack et Louison Fourment

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Joël Dimblé et son collègue retirent des aiguilles en prévision des pluies. ©Amjad Allouchi

 

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