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Paris, Luxembourg, Bruxelles et puis Strasbourg. Le président de la Colombie Iván Duque achevait ce mardi 15 février son tour d’Europe en faisant une dernière escale au Parlement européen où il a reçu du soutien mais aussi des critiques.
Le dirigeant a vanté, dans l’hémicycle, son action soulignant la bonne santé économique de la Colombie et sa gestion de la crise vénézuélienne avec l’accueil de migrants, saluée par Roberta Mestola, la présidente du Parlement. Les députés présents l’ont applaudi mais certains ont dénoncé sa venue. Les eurodéputés du groupe de La Gauche (GUE, extrême-gauche) ont scandé le nom de disparus et des personnes assassinées en Colombie.
À l'extérieur, ils étaient une dizaine à s’être donné rendez-vous pour manifester. « Quand Duque vient ici, il parle de paix car c’est le discours qu’il doit tenir aux Européens pour obtenir de l’argent mais en Colombie, il dit qu’il va détruire les accords de paix signés en 2016 », explique un des manifestants. Il dénonce son double discours alors que la Colombie est toujours le théâtre d’une violence endémique entre les groupes armés.
La session plénière au Parlement européen de Strasbourg s’est ouverte avec la célébration du vingtième anniversaire de la mise en circulation de l’euro. “C’est l’une des plus grandes réalisations de l’Union européenne”, a vanté Roberta Metsola, la présidente du Parlement, dans un hémicycle presque vide. Une seule vidéo de deux minutes en l’honneur de la monnaie unique a été diffusée sur les écrans de l'hémicycle, sous les yeux de la présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, invitée pour cet anniversaire. Une étude de l’Eurobaromètre publiée en avril 2021 révèle que 79% des citoyens de la zone euro sont favorables à une Union économique et monétaire européenne, dotée d’une monnaie unique, chiffre dont se targuent les dirigeants européens. “Son plus haut taux de soutien depuis sa création”, indique Paolo Gentiloni, commissaire européen chargé de l’économie. Un pic de popularité que l’inflation galopante de ces derniers mois risque de ronger.
La députée italienne Eleonora Evi (Verts/ALE, écologistes) a présenté un rapport très positif sur les activités de la médiatrice. Les eurodéputés félicitent le travail de cette gendarme des institutions européennes, notamment sur la transparence. Son enquête la plus saluée concerne les SMS échangés entre la présidente de la Commission, Ursula Von der Leyen, et Albert Bourla, président directeur général de Pfizer, au sujet de l’achat de vaccins contre le covid-19. En 2021, la Commission avait refusé de rendre public le contenu de ces SMS portant sur un contrat à 35 milliards d’euros d’argent public avec un prix des doses majoré de 25%. La médiatrice exige que les extraits des SMS concernant ce contrat soient communiqués publiquement. Le Parlement a appuyé sa requête et espère une réponse favorable de l'exécutif européen, qui devrait tomber le 26 avril.
L’octroi d'une aide de 3,7 millions d’euros aux 297 licenciés par le constructeur aéronautique Airbus a été votée par le Parlement européen. Elle doit aider ces travailleurs, licenciés en raison de la pandémie de covid-19, à retrouver une activité professionnelle. Cette aide s'inscrit dans le cadre du Fonds européen d’ajustement à la mondialisation en faveur des travailleurs licenciés, créé en 2007 et mobilisable quand un secteur connait une « cessation d’activité d’au moins 200 travailleurs licenciés ».
Malgré l'interdiction de la préfecture du Bas-Rhin, une soixantaine de participants du "convoi de la liberté", qui réclament notamment la fin du pass sanitaire, se sont rassemblés aux abords du Parlement européen, aux alentours de13h. Le petit groupe s'est rendu devant l'institution. Ils ont été reçu par une délégation d'eurodéputés d'extrême-droite, menée par Virginie Joron (ID, identitaires).
Les députés européens ont adopté un rapport sur le bien-être animal dans les exploitations agricoles. Le rapporteur Jérémy Décercle (Renew, libéraux) demande un socle commun obligatoire pour éviter les dérives dans les élevages européens. Il propose notamment de renforcer les moyens de surveillance dans l’application des normes au sein des membres de l’Union, d’accompagner les États et les acteurs économiques. Ce travail viendra nourrir une future législation européenne sur le bien-être animal, prévue pour la fin 2023. Seul le groupe des Verts s'est majoritairement opposé au rapport lors de la session plénière, estimant que les mesures ne sont pas assez ambitieuses et qu’il se préoccupe davantage des intérêts des éleveurs.
Les eurodéputés ont adopté un rapport d'initiative sur la stratégie européenne de l’énergie marine renouvelable, enjeu important pour un continent disposant de plus de 65 000km de côtes. Les parlementaires fournissent ainsi plusieurs recommandations à la Commission européenne qui travaille actuellement sur ce dossier. Ils veulent notamment abaisser le temps d’examen d’un projet éolien de dix à trois ans afin d’accélérer la création de parcs éoliens ou encore poursuivre l’objectif de production énergétique marine renouvelable de 60GW d’ici à 2030. En charge du rapport, Morten Petersen (Renew, libéraux) a insisté sur l’urgence de la question : “nous devons déployer toutes les énergies vertes le plus rapidement possible”.
Lors de la session plénière, les eurodéputés ont plaidé pour l’ouverture d’une commission d’enquête sur le logiciel espion Pegasus et pour un encadrement plus strict de l’usage de logiciels similaires au sein de l’Union.
Anaëlle Forveille et Lorenzo Vergari Morelli