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Au sud du Neuhof, dans le quartier paisible de la cité-jardin, l'ancienne école des bateliers et forains a été transformée en internat en 2007. Elle accueille une centaine d'enfants (*) âgés de six à quinze ans éloignés de leur famille pour les protéger d'un environnement difficile.

Le long bâtiment haut de deux étages est calme à l'heure où ses pensionnaires ne sont pas encore rentrés de l'école. Les cuisiniers préparent déjà le repas du soir, la femme de ménage termine sa journée en nettoyant l'étage des filles. Les chambres sont rangées, une odeur de propreté flotte dans les couloirs. Un lieu d'ancrage simple et serein pour des enfants déboussolés par des histoires familiales souvent douloureuses. « Les enfants que nous accueillons ne sont pas des délinquants, ils viennent de familles, monoparentales en général, détruites par toutes sortes d'addictions, le chômage ou la perte de logement. Nous leur offrons la possibilité de reprendre pied avec les règles de la vie », explique Frédéric Teisseyre, directeur de l'établissement.

L'internat est subventionné par la Région et a donc un champ d'action sur toute l'Alsace, mais 80 % des pensionnaires viennent de la Communauté urbaine de Strasbourg. « Rares sont ceux qui seront définitivement placés en famille d'accueil ou en foyer, ajoute Frédéric Teisseyre. En moyenne, le séjour ici est de trois ans avant un retour au sein de la cellule familiale. Deux ans sont un minimum pour que l'enfant retrouve ses marques. » Les enfants arrivent ici sur les conseils de travailleurs sociaux ou du juge, qui y voit une dernière chance avant un placement sous main de justice. Ils sont scolarisés au collège et dans les écoles primaires du Neuhof. Quatre pensionnaires témoignent:

 

 

A l'instar de Pablo, quelques enfants de forains fréquentent encore cette ERPD (école régionale du premier degré). La dénomination renvoie aux origines de l'institution, créée en 1962 pour scolariser et héberger les enfants de bateliers et de forains. Les bateliers ne passent plus dans la région et ont donc déserté l'endroit, mais une douzaine d'enfants de forains y séjournent encore.

Depuis quatre ans, l'enseignement n'est plus dispensé sur place, seule la pension a perduré. Son histoire confère au pensionnat un statut d'internat scolaire et non éducatif. Cette particularité signifie que l'encadrement des enfants est assurée par une vingtaine de professeurs des écoles et non par des éducateurs. Elle permet un accompagnement aux devoirs apprécié par Christophe, père de trois pensionnaires: « Mes enfants ont de très bons résultats scolaires, c'est génial. Et comme je suis seul avec eux, je suis rassuré de les savoir ici plutôt que seuls à la maison. » Ce suivi pédagogique est le fer de lance des équipes de l'ERPD du Stockfeld. Mais un jour, l'Education nationale pourrait décider d'affecter ces instituteurs sur des postes d'enseignement classique et de les remplacer à l'internat par des éducateurs. Une véritable inquiétude pour toute l'équipe du pensionnat.

Catherine Deunf

(*) Pour protéger l'anonymat des enfants, aucune photographie n'a été prise et leurs prénoms ont été modifiés

Crédit : www.robertsau.eu, modifié par Renaud Février

 

A l'image du reste du pays, les sympathisants socialistes de la Robertsau ont désigné François Hollande pour représenter le parti socialiste et le parti radical à l'élection présidentielle de l'année prochaine.

 

Les robertsauviens étaient encore plus nombreux ce dimanche que la semaine dernière. Au total, 875 habitants du quartier se sont rendus à l'école de la Niederau pour le deuxième tour de la primaire citoyenne contre 844 lors du premier tour. Ce qui réjouit particulièrement les présidents des deux bureaux de vote du quartier, Adrien Ramelet et Philippe Walter, ce sont les 200 nouveaux votants.

 

 


 

L'exercice semble avoir trouvé son public. Voire plus. En fin de matinée, un jeune homme entre dans le bureau de vote, muni d'un récent certificat de naturalisation. Il est simplement venu demander s'il pouvait prendre part au vote. Pour lui, il faudra encore attendre. Il ne pourra voter que lorsqu'il sera inscrit sur les listes électorales...

 

Peu après 19h, la salle de sport, transformée en bureau de vote pour l'occasion, s'est vidée. Le dépouillement commence. L'ambiance est détendue, on appelle les candidats par leurs prénoms. Il est 20h30 lorsque les présidents fusionnent enfin les résultats. Avec 478 voix (54,63%), le président du Conseil général de Corrèze obtient un score proche du résultat national. Martine Aubry recueille quant à elle 394 voix (45,03%). Trois bulletins nuls, dont un original « Eva Joly » !

 

 


 

« Vous pouvez éteindre la politique et reprendre une activité normale », lâche Adrien Ramelet, après avoir communiquer les résultats sur le serveur vocal. L'étudiant en droit a soutenu Ségolène Royal au premier tour et François Hollande au deuxième. « On va pouvoir faire une petite pause, avant de repartir pour 2012 ». Les militants présents ont tous soutenu des candidats différents durant la campagne. Maintenant qu'ils ont leur candidat, cap sur la présidentielle.

 

Renaud Février

Permettre à trente jeunes sans emploi de la cité de l'Ill de profiter du réseau professionnel et social de leurs voisins cadres et entrepreneurs de la Robertsau, voilà l'objectif de l'opération Voisins recruteurs. Lancé le 19 septembre à l'initiative de la Mission locale pour l'emploi (*), le dispositif s'achèvera à la fin de l'année. « L'opération s'avère concluante, un bon tiers des jeunes est en voie de signer un contrat. Nous tablons sur un job pour 80% d'entre eux », affirme Julien Hauswirth de la société l'Offre d'emploi, mandatée pour la conduite du projet.
 Près d'un mois après le lancement, trois parrains et leurs filleuls font part de leurs expériences et de leurs attentes.


« Etre parrain c’est un engagement moral ! »

Luc Wehrung, 42 ans. Cadre au pôle assurance du Crédit Mutuel. Président de l’Association de sauvegarde de l’environnement de la Robertsau (ASSER), administrateur de l’interassociation de la Robertsau. (Photo Cuej - Marion Kremp)
 
« Actif dans le milieu associatif de la Robertsau, j’ai immédiatement saisi l’opportunité d’aller à la rencontre de ces jeunes qu’on ne fait souvent que croiser. Je n’ai jamais su me contenter de mon travail. Les injustices sociales me révoltent d’autant plus lorsque je vis dans cet environnement, alors je n’ai pas hésité à devenir parrain. Donner un coup de pouce à un jeune vers qui je ne serais jamais allé, c’est ça qui est beau et motivant. Je me sens concerné, trouver un travail à Rabah, mon filleul, est un véritable engagement. Alors, je suis stressé et je le serais jusqu’à ce qu’il signe un contrat! On a très vite appris à se connaître et à se faire confiance. Il a compris que je pouvais l’aider et moi je sens qu’il a envie de trouver du travail. On se voit régulièrement en dehors de l’opération, autour d’un café. Mon carnet d’adresses n’est pas le seul moyen de l’aider, avec lui je fais du « coaching »: je le conseille pour ses entretiens, je lui apporte mon vécu, mon expérience. Et puis, je joue un peu le « grand-frère » parfois. Etre poussé par quelqu’un d’extérieur à sa famille c’est souvent plus efficace. Pour moi, être parrain c’est un engagement moral que je compte bien poursuivre après l’opération. Auparavant lorsque j’allais à la Cité de l’Ill c’était pour rencontrer d’autres responsables associatifs, aujourd’hui j’y vais aussi pour discuter avec Rabat, les jeunes du quartier me reconnaissent pour ça.»

« Je me sens déjà beaucoup mieux parce que je sais que j'aurai bientôt une activité. »

Rabah Djillali, 20 ans. Son BEP en comptabilité en poche, et grâce à l'opération, il a maintenant le choix  entre être comptable ou être cariste. (Photo Cuej - Leyla Doup Kaïgama)

« J'aurai pu obtenir mon baccalauréat professionnel en comptabilité, mais j'ai été exclu de mon établissement en février dernier parce que je bavardais trop pendant les cours. Pourtant j'avais de bonnes notes et j'ai trouvé cette décision injuste. Je n'ai plus eu envie de retourner à l'école et mes parents n'ont pas réussi à me faire changer d'avis. J'ai commencé à chercher du travail. J'ai été déménageur ensuite préparateur de commande, cela n'a duré que trois semaines. Par l'intermédiaire d'un ami, j'ai entendu parlé de « voisins recruteurs » et je me suis lancé. Et ça promet. Avec l'appui de mon parrain j'ai obtenu un contrat professionnel de cariste dans un magasin après avoir passé un test . Mon parrain m'a également proposé une place de comptable dans une banque. Ma mère veut que je continue avec la comptabilité pour continuer dans la même lancée. Maintenant j'hésite entre les deux propositions. Mais je me sens déjà beaucoup mieux parce que je sais que j'aurai bientôt une activité.»


 
« J’ai toujours rêvé de réunir les deux Robertsau. »

Claude Sandrin, 58 ans. Chef d’entreprise Sandrin électricité. Conseiller municipal de 1995 à 2001 et ex-président du club de football de l’ASL Robertsau. (Photo Cuej - Marion Kremp)
 
« J’avais déjà essayé de faire ça par le sport lorsque j’étais président du club de football de l’ASL Robertsau. Lorsque j’étais jeune, j’allais jouer au foot avec ceux de la Cité de l’Ill, aujourd’hui ça s’est un peu perdu, la Cité de l’Ill est malheureusement le parent pauvre du quartier. J’ai toujours rêvé de réunir les deux Robertsau, les Voisins recruteurs c’est le meilleur moyen d’y arriver. On m’a contacté parce que je suis à la fois bien implanté dans le quartier grâce à mon entreprise présente à la Robertsau depuis cinq générations mais aussi parce que j’ai un réseau d’amis très important. J’ai très vite compris que le bouche à oreille marchait beaucoup mieux que n’importe quel curriculum vitae, ces jeunes là n’ont ni l’un ni l’autre alors si je peux en aider au moins un à sortir de la cité c’est déjà ça ! Je n’arrêterais pas avant d’avoir trouvé du boulot à ma filleule Laïlla. Je vais tout faire pour lui trouver une formation en alternance et un patron qui l’embauchera. Si elle est sérieuse, il n’y pas de raison que ça ne fonctionne pas. Après, il faut que ça aille dans les deux sens, j’ai bien insisté là-dessus : l’engagement, il est des deux côtés ! Pour le moment, je pose des jalons, je parle d’elle à gauche à droite, c’est pas grand-chose finalement, c’est seulement du temps, mais j’agis à mon petit niveau.»


 
« Seule, je n’aurais jamais fait toutes ces démarches. »

Laïlla Berkioui, 22 ans. Niveau BEP secrétariat. Sans emploi. (Photo Cuej - Marion Kremp)
 
« Depuis trois ans j’étais femme de ménage, « technicienne de surface », comme on dit. Pour ça, les employeurs ne regardent pas tes diplômes, ni d’où tu viens ! J’ai toujours voulu être secrétaire médicale, mais sans me donner les moyens d’y arriver. Alors, lorsqu’une animatrice de l’Escale m’a parlé des Voisins recruteurs, je me suis tout de suite renseignée. J’ai vu qu’il y avait beaucoup de monde de mobilisé, je me suis dit que ça pouvait marcher. C’était le moment ou jamais de me bouger, j’ai démissionné et je me suis inscrite à Pôle emploi. Mon parrain, Claude Sandrin, je l’ai rencontré lors du lancement officiel, c’est quelqu’un de très gentil et de disponible, je lui fais entièrement confiance. Je passe de temps en temps à son magasin pour faire des photocopies ou pour écrire des courriers. Avec son aide, j’ai fait une demande de formation de secrétaire au Greta (un organisme de formation continue pour adultes de l'éducation nationale) et on me cherche un patron. Je sais qu’il connait beaucoup de monde et qu’il parle de moi. Je suis quand même très stressée, je n’ai jamais passé d’entretien, je ne sais pas ce que c’est que de chercher du travail. Heureusement que je suis suivie, je vais avoir des simulations d’entretien où j’apprendrais ce qu’il faut dire et comment se tenir. Ça me rassure beaucoup de savoir qu’il y a des gens derrière moi, seule je n’aurais jamais fait toutes ces démarches. J’espère pouvoir continuer à voir mon parrain lorsque l’opération sera terminée, parce que sans lui je n’aurais pas repris mes études et j'en serais encore à faire des ménages. »


 
« J'ai envie de faire profiter aux autres de mon savoir-faire. »

Julien Wilhelm, 32 ans. Consultant recruteur au cabinet de conseil en recrutement de cadres, Michael Page. (Photo Cuej - Leyla Doup Kaïgama)

« De nos jours, des personnes, même diplômées, ont du mal à trouver un emploi. Et c'est encore plus difficile pour les non-diplômés. Quand on est jeune, on ne sait pas toujours comment s'y prendre surtout quand on n'a pas de réseau professionnel. J'ai donc envie de faire profiter aux autres de mon savoir faire. C'est pourquoi je n'ai pas hésité à m'engager dans cette opération. Maintenant, je vais essayer d'obtenir des entretiens d'embauche pour mon filleul qui souhaite être cariste-magasinier. C'est quelqu'un de très motivé, qui n'a malheureusement pas de diplôme. Ce sera un peu difficile de faire avancer les choses pour lui, mais je me suis fixé pour objectif de lui trouver un travail. Pour le moment je cherche à lui décrocher un entretien d'embauche. Il va falloir le préparer pour ces entretiens afin qu'il puisse bien se vendre. Ce sera déjà un premier pas. Une fois qu'il signe son premier, je me porte garant auprès de son employeur et je garde un œil sur lui pendant ses débuts. »

« Je crois que ça va marcher cette fois. »

Lucas Schweigert, 20 ans. Avec un niveau BEP mécanique poids lourd, il ne rêve plus que d'être cariste-magasinier, le métier qu'il a toujours voulu exercer. (Photo Cuej - Leyla Doup Kaïgama)

« Cela fait un an que j'ai arrêté d'aller à l'école. J'ai été orienté vers la mécanique alors que ça ne m'a jamais intéressé. J'ai toujours voulu être cariste parce qu'il y a toujours du travail dans ce domaine et c'est un travail qui ne nécessite pas beaucoup d'efforts intellectuels. Je n'en pouvais plus de l'école, alors j'ai arrêté. Je me suis tout de suite inscrit dans un bureau d'intérim où j'ai pu avoir un contrat d'un mois et demi, de juillet à août. Depuis je n'ai plus travaillé.
J'ai entendu parlé de l'opération « voisins recruteurs » à la mission locale de la cité de l'Ill. J'ai déposé mon dossier le 4 septembre et j'ai eu mon premier rendez-vous avec mon parrain le 19 septembre. Je crois que ça va marcher cette fois. J'espère décrocher un CDD de six mois au moins ce sera déjà un bon début pour moi. Grâce à ce premier emploi, mes cours de conduite seront financés. J'ai vraiment besoin d'un permis de conduire pour mieux exercer le métier que j'ai choisi. Je pourrai enfin aider financièrement ma mère qui travaille à temps partiel, c'est ça ma principale motivation.»

Leyla Doup Kaïgama et Marion Kremp

(*) Pôle emploi, la Maison de l'emploi, la Ville de Strasbourg, la CUS, le Département du Bas-Rhin, la Région Alsace, l'Offre d'emploi, l'Offre RH, l'Inter-association de la Robertsau et l'Association de sauvegarde de l'environnement de la Robertsau collaborent au projet.

A la Montagne Verte, la participation a été plus importante au second tour de la primaire socialiste. (Photo CUEJ - Simon Castel)

Ce dimanche soir à la sortie des urnes, François Hollande arrivait en tête du scrutin à l'issue du second tour de la primaire socialiste, dans les quartiers de l'Elsau et de la Montagne Verte.

A l'Elsau, François Hollande l'a remporté haut la main, avec 98 voix tandis que Martine Aubry en a obtenu 55. Six votants supplémentaires ont fait le déplacement. Si 33 personnes ne sont pas revenues voter au second tour, 40 personnes ont voté pour la première fois hier.

A la Montagne Verte, la différence est moins marquante, François Hollande arrive en tête avec 142 voix contre 135 pour Martine Aubry. Au premier tour les deux candidats arrivaient ex-aequo avec 90 voix chacun. Le second tour a été marqué par une augmentation du nombre de votants dans les deux quartiers. Le bureau de vote a enregistré une augmentation de quatorze votants et 78 personnes étaient des primo-votants.

 

L'équipe rédactionnelle

L'agenda du week-end

> Ce vendredi soir, le trio Iônah sera à l'espace Django Reinhardt. Venus du Japon et de l'Inde, les trois musiciens conjugent influences traditionnelles et contemporaines et créent un univers teinté d'accents orientaux sur fond de poésie. A 20h30 à l'espace culturel Django Reinhardt. Renseignements au 03.88.79.86.69. Retrouvez ici le programme d'automne de l'espace.

> Samedi matin, Caritas organise une vente d'automne au profit de ses actions dans le quartier. Vêtements, linge de maison, jouets, brocante, .... un large choix pour de petits prix.
De 8h30 à 13h, au foyer Saint-Ignace, 15, rue du Kammerhof. Renseignements au 03.88.40.19.99 ou au 06.87.20.17.20.

 

377 personnes se sont déplacées ce dimanche dans les deux bureaux de vote du quartier du Neuhof pour le second tour de la primaire socialiste. Martine Aubry arrive en tête dans celui situé à l'école Reuss, près de quatre points devant François Hollande (51,83% contre 48,17%). Ce bureau de vote se distingue aussi par une hausse spectaculaire de 30% de la participation, contre 8% à l'échelle nationale. Il compte ainsi 192 votants ce dimanche contre 148 au premier tour.

A l'inverse, la hausse n'est que de 5% au bureau de vote de Stockfeld (photo), avec 185 votants contre 176 le dimanche 9 octobre. Ici, François Hollande arrive en tête avec 53,26% des suffrages.

Le Neuhof est connu pour être un quartier où l'abstention est généralement supérieure à la moyenne. Elle était par exemple de 64% aux dernières élections cantonales. (Photo CUEJ - Marion Garreau)

1000 tirages pour le premier numéro de Bulles de Savoirs. (Photo CUEJ - S.C.)

La Montagne verte dispose depuis ce mois d'octobre de son propre journal. Le tout premier numéro du trimestriel Bulles de savoirs est disponible dans 11 points de vente répartis à la Montagne Verte.

Le journal se dit citoyen. Il laisse la parole aux associations et résidents du quartier, sans aucune prétention journalistique. Les Montagnards sont invités à partager leurs activités et leurs connaissances dans les huit pages de papier glacé du journal. Les écoles, maisons de retraites et associations de la Montagne Verte ont, dès le départ, été sollicités pour collaborer au journal.

Si Troc Savoirs  et le centre social et culturel de la Montagne Verte disposent chacun d'une page, Bulles de savoir n'est pas qu'un outil de communication des associations du quartier. Ainsi des élèves de l'école primaire Gliesbert tiennent une rubrique sur l'histoire du jazz, un blogueur alimente une rubrique sur l'histoire de la Montagne Verte, une habitante y livre ses recettes de cuisine. Autant de bulles de savoirs mises à disposition des lecteurs.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mireille Desplats, fondatrice de Bulles de Savoirs. (Photo CUEJ - S.C.)

Le projet est né il y a un an. Mireille Desplats (sur la photo), par ailleurs présidente de l'association Troc Savoirs, ne parvenait pas à faire connaître son association. Elle avait besoin d'un outil pour communiquer. Selon elle, l'intêret de ce journal réside dans cette «forme de formation réciproque» qu'il propose aux habitants:   

 

Pour se lancer, Bulles de savoirs n'est parvenu à arracher qu'une maigre subvention de l'Etat. Le reste de ses financements repose sur les encarts publicitaires achetés par les quelques commerçants du quartier. Le journal se finance aussi sur les recettes des ventes et la trentaine d'abonnements pour le moments enregistrés. Avec un prix de vente de 50 centimes, Bulle de Savoirs se veut un journal populaire que les bénévoles vont d'ailleurs vendre eux mêmes sur les marchés et lors des sorties d'école. Alors que la vente du premier numéro vient de démarrer, la survie économique du projet est encore fragile :  

 


Bulles de Savoirs est porté par une dizaine de bénévoles qui se réunissent deux fois par trimestre. Une première fois pour décider des sujets à aborder, puis une seconde pour boucler la mise en page.

Mais pour que le projet vive, Bulle de Savoirs fait confiance à ses lecteurs. Les gens se servent sur les présentoirs disséminés chez les commerçants de la Montagne Verte et le paye en laissant leur monnaie dans une petite tirelire. Le numéro 1, en vente en ce moment, est tiré à 1000 exemplaires pour un quartier qui compte 12 000 habitants. "Il n'y en aura pas pour tout le monde", prévient Mireille Desplats. 

La créatrice du journal, si elle a déjà réalisé le plus gros de son projet, compte bien l'étoffer au fil des numéros afin que Bulles de Savoirs devienne incontournable et utile dans le quartier: 



Pour vous faire une idée, voici le numéro zéro de Bulles de Savoirs qui a été distribué gratuitement au mois de juin :

 

Simon Castel

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Afin de permettre aux parents d'origine étrangère d'assurer l'accompagnement scolaire de leurs enfants, certaines écoles dispensent gratuitement des cours d'alphabétisation. L'école maternelle Paul Langevin, à Cronenbourg, ouvre ses portes trois fois par semaine aux parents d'élèves qui le souhaitent.


Christine Rakik enseigne le français aux parents d'élèves immigrés scolarisés à l'école maternelle Langevin. (Photo Cuej - Floriane Leclerc)
 

En 2007, le gouvernement a mis en place un dispositif d'aide aux parents d'élèves immigrés dans le cadre du contrat urbain de cohésion sociale (CUCS). Il permet aux habitants des quartiers sensibles de bénéficier gratuitement de cours de français mais aussi de sortir de l'isolement qui suit souvent la période d'installation dans le pays d'accueil. Christine Rakik est formatrice-parents à l'école maternelle Paul-Langevin pour la troisième année consécutive. Son cours remporte un vif succès. 17 femmes et un homme se sont déjà inscrits, après avoir trouvé un moyen de faire garder leur enfant lors des trois séances hebdomadaires, une condition sine qua non pour participer.

Pendant deux heures, les parents d'origine marocaine, turque, afghane ou encore kosovare, trouvent dans la classe de Christine une opportunité d'échanger en français. Mais l'apprentissage se révèle souvent difficile, certains partant de zéro. Quand leurs enfants quitteront la maternelle, ceux qui auront réussi à ne pas décrocher pourront s'orienter vers les cours dispensés par le centre socioculturel.

Jeudi 13 octobre, les parents d'élèves inscrits au fameux cours de français avaient rendez-vous à l'école maternelle Langevin. Au programme de cette rentrée pas comme les autres, une visite de la papothèque, située quelques mètres plus loin. Dans ce lieu, ils pourront emmener leurs enfants et rencontrer d'autres personnes. Un bon moyen de lutter contre l'isolement et d'apprendre le français de façon ludique.


Floriane Leclerc et Victor Patenôtre

 

Dimanche, 153 personnes ont voté à l'Elsau pour la primaire socialiste. François Hollande est arrivé en tête avec 98 voix, contre 55 pour Martine Aubry. Rencontre avec neuf votants au sortir des urnes.

L'Elsau dort, sauf dans le hall de l'école Léonard de Vinci. En ce dimanche matin, sept personnes tiennent le bureau de vote du second tour de la primaire socialiste. «Votant en vue!», lâche Bernard Baumgartner, qui chapeaute l'élection. La chorégraphie est bien huilée : Christiane accueille les votants, et son mari les fait émarger. Après avoir pris les bulletins – au choix, Martine Aubry ou François Hollande – les votants font un petit tour par l’isoloir, puis glissent leur enveloppe bleue dans l'urne. Ils arrivent au compte-gouttes. Pourtant, la section du PS Pierre Mendès France, (qui regroupe l'Elsau, la Montagne Verte et Koenigshoffen) est la seconde dans le Bas-Rhin en nombre d'adhérents. Dimanche dernier, 143 personnes sont venues voter. Martine Aubry est arrivée en tête loin devant François Hollande (42% contre 35%).

 

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A 13h, 65 personnes avaient déjà voté. (Photos Elsa Sabado et Marine Daviller)

 

Antoine, 22 ans , graphiste au chômage.

 «C'est une très bonne idée de mêler les citoyens au choix du candidat. J'ai voté pour Hollande. J'aime sa façon de parler. Une femme ne peut pas battre Sarko. J'attends de Hollande qu'il apporte du boulot aux jeunes, d'autant qu'il veut stopper les suppressions de postes. Il a dit qu'il allait rétablir la retraite à 60 ans. Pour moi toute personne qui part à la retraite doit être remplacée par un jeune. Aujourd'hui, mon père est malade, je ne le vois pas travailler à 62 ans. L'année dernière, j'ai participé à toutes les manifestations contre la réforme des retraites.»

Obesses, étudiant en DUT de technique de commercialisation.

«J'ai voté Aubry au premier tour, Hollande au second. Aubry n'a pas marqué assez de points au premier tour. Je vote pour le candidat qui a le plus de chances de battre Sarkozy, mais j'aurais aimé voir une femme au pouvoir. Si les socialistes gagnent la présidentielle, j'espère plus d'activités pour les jeunes, plus de suivi au niveau des études. Il faut donner davantage de possibilités de travail aux jeunes. Le programme socialiste prévoit des créations d'emploi.»

 

Christiane et Christian, anciens directeurs d'école.

«Nous avons voté Aubry. C'est une femme de conviction, elle fera ce qu'elle dit. Elle a de l'expérience et un programme social, se distingue des apparatchiks. Martine Aubry a remis en marche le parti socialiste, lui a donné une dynamique et l'a rassemblé. Nous sommes sensibles aux injustices sociales, favorables à une réforme fiscale. Le bouclier fiscal nous a révolté. Nous voulons aussi que des représentants de l'Etat soient nommés dans les conseils d'administration des banques, pour qu'elles soient obligées de faire crédit aux PME.»

Samir, 32 ans, employé à la CTS.

«Il nous faut un bon candidat pour le PS. J'ai adhéré au mouvement Mendès France de l'Elsau quand j 'étais plus jeune, et je reste fidèle au PS. Je veux que les fonctionnaires arrêtent de se faire sucrer des choses. Je pense que la gauche ne peut pas faire pire que la droite. Et en tant que musulman, je regrette que la droite nous ait mis des bâtons dans les roues concernant la construction de la mosquée à Strasbourg.»

Marie-Madeleine, visiteuse de prisons, ancienne infirmière.

«Je donne toujours mon avis quand on me le demande, parce que ça n'arrive pas souvent. Je suis la socialiste de la famille : mes parents étaient agriculteurs, donc plutôt de droite. Moi, je suis dans le social. Je vote pour Martine Aubry par principe, parce que c'est une femme. J'ai regardé les débats, mais ça m'a ennuyé, et le regard de François Hollande me gêne. C'est comme le munster, on aime ou on aime pas !» 

Leila, Zawad et Sophia

Sophia et Zawad, les parents, ont voté Hollande au premier et au second tour.

Zawad : «Hollande n'est pas sorti de sa trajectoire, c'est une autorité responsable pour diriger la France. Je veux qu'il augmente les impôts pour les riches, et les salaires pour les pauvres.»

Sophia : «Je ne crois pas qu'une femme puisse diriger au pays.»

Leila, 19 ans, leur fille, est en terminale sanitaire et social : «J' ai voté Aubry au premier tour, mais je l'ai trouvée trop agressive lors du dernier débat. Hollande m'a convaincue. Il est plus posé par rapport aux banques, à l'emploi. S'il gagne, je souhaite qu'il fasse en sorte qu'il y ait du travail pour les jeunes après leurs diplômes, au lieu d'aller de stage en stage.»

 

A 18h45, le froid redevient mordant dans ce bout de banlieue strasbourgeoise. Dans la grande salle de l'école primaire, on a allumé les lumières, et on commence à ranger les cartons. 153 personnes sont passées dans l'isoloir pendant la journée. A l'issue du dépouillement, c'est une légère déception pour ceux qui tiennent le bureau, majoritairement favorables à Martine Aubry. Cette dernière a collecté bien moins de voix que son concurrent: 55, contre 98 pour François Hollande.

Dans le bureau de vote, tous se rallient de bonne grâce au désormais candidat à la présidentielle. Mais ce soir, ils n'iront pas boire un verre au café-bar Xanadu. C'est là, en face du quartier général du PS, que les socialistes se sont donné rendez vous pour fêter la fin de la primaire.

Elsa Sabado et Marine Daviller

Dans le cadre de la réhabilitation du secteur de Hautefort, les services de la Communauté urbaine de Strasbourg ont programmé le réaménagement de la rue du Commandant-François, entre l’allée Jacqueline-Auriol et la rue Mermoz.

Les travaux envisagés feront l’objet d’une réunion de concertation ce mardi 18 octobre 2011 à 17h30, auquel participera Annick Neff, adjointe de quartier. Rendez-vous au pied de l’immeuble, 6 rue du Commandant François.

Les travaux engagés dans le quartier début 2011 s’étendront jusqu’en 2015. Le coût total des investissements s’élève à 16,2 millions d’euros.

(Photo CUEJ-Anne-Claire Poirier)

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