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Au 5, rue Delacroix, à deux pas de l'arrêt de tram Elsau, la Cité Relais. Ce centre d'hébergement et de réinsertion sociale (CHRS) accueille des gens brisés par la vie: des personnes SDF, toxicomanes, sortant d'hôpitaux psychiatriques ou de prison, des réfugiés... Là, ils ont un toit, et de l'aide pour rebondir: se réhabituer à la vie, réapprendre à travailler, trouver un logement et un emploi.
Durant la lecture de cet article, vous pouvez écouter le chant mélancolique de Pedro, qui avant d'atterrir à la Cité Relais, vivait de sa musique, en parcourant l'Europe.
La Cité Relais se compose d'un bâtiment blanc, cubique, posé sur un carré de pelouse à l'entrée du quartier de l'Elsau, à Strasbourg. Quarante-deux personnes vivent sur son perron, dans ses chambres, son hall, sa cuisine. Le jour durant, il faut y ajouter les éducateurs, la directrice, l'infirmière. La journée est rythmée par des moments d'activités le matin, et des moments de calme pour ceux qui ne travaillent pas.
Le perron est l'endroit favori des résidents, où tout le monde se rassemble
pour fumer en observant le monde extérieur. (Photo CUEJ - Elsa Sabado)
8h30: Les ateliers d'adaptation à la vie active commencent. Roland et Kevin, d'anciens toxicomanes, préparent les repas de la journée avec Ludovic, ancien cuistot devenu éducateur. Au son de la radio, ils pétrissent, coupent, mélangent... Eddy, 21 ans, tond la pelouse. «Je n'arrive pas à trouver d'emploi parce que je suis schizophrène», explique-t-il : il attend désespérement d'être classé travailleur handicapé pour recevoir une petite pension. «Les ateliers sont surtout là pour leur apprendre un savoir être: se lever à 8h, se laver...», affirme Ludovic.
Laetitia anime l'atelier espaces verts et maintenance. Valoriser les compétences des résidents, c'est son but. «C'est plutôt chouette de voir leur satisfaction lorsqu'ils amènent les légumes du potager à la cuisine. Pour la maintenance, c'est même un rapport d'égalité, d'apprentissage mutuel que nous entretenons.» Les éducateurs suivent quelques résidents quatre heures d'affilée, «ce que nous ne pourrions pas faire dans d'autres cadres. Cela nous permet de voir qui est réellement employable», continue Laetitia.
Les nouveaux marmitons reprennent conscience de leurs sens. (Photo Elsa Sabado)
10h: C'est la pause. Les résidents affluent vers le perron. Ludovic, l'éducateur, s'isole et vide son sac. Il part en décembre pour Mayotte, après quinze ans de bons et loyaux services. «Je n'en peux plus, il faut que je change d'air. Les adultes, c'est très enrichissant mais c'est usant. Il faut sans cesse deviner les entourloupes et les esquiver. Ici, c'est un concentré d'humain, du meilleur comme du pire. Mon plus grand regret? N'avoir pas écrit sur les rencontres que j'ai faites ici.» En 2000, il avait monté un chantier d'insertion: les résidents devaient retaper des appartements. «La paperasse m'a agacé. La pression sur la production m'a dégouté. Les structures ont de moins en moins de subventions. Pour survivre, elles doivent développer ces entreprises qui n'ont d'insertion que le nom et où les salaires sont bien inférieurs à la moyenne.»
Les chantiers d'insertion se sont développés. «Cela répond à une exigence financière plus qu'à une exigence d'insertion», selon Ludovic. (Photo Elsa Sabado)
12h: D'anciens résidents viennent déjeuner à la Cité Relais, parce qu'on y pratique des prix « honorables ». L'ambiance est calme, les discussions rares. Les langues se délient au moment du café, sur le perron. Rédouane a quitté son pays en 2008. Ancien cadre, il raconte. «Ici, j'ai rencontré des braqueurs, à qui j'aurais donné le bon dieu sans confession». Il parle aussi les tensions autour de l'argent, du mélange «explosif» des cultures et des religions. «J'ai été vivement interpellé par des résidents parce que je ne faisais pas le ramadan», se souvient-il.
Juan (à droite sur la photo) est arrivé à la Cité Relais après une opération des hanches qui l'empêche d'exercer son activité de soudeur. Loulette, lui, a fait le tour de France avant d'arriver en Alsace. (Photo Elsa Sabado)
14h : L'après midi est consacré aux entretiens entre éducateurs et résidents. Maurice est le conseiller à l'emploi. Sa méthode, la franchise, même quand c'est rude. La difficulté étant de rendre les gens acteurs de leur recherche d'emploi. Son atout: un carnet d'adresses bien rempli, qu'il actualise sans cesse. Pour trouver des postes aux accidentés de la vie, il frappe aux portes des plus grands hôtels. Il connait les parcours et compétences de ses protégés sur le bout des doigts. Dix sont placés en CDD de plus de six mois ou en formation, 11 sont en intérim. «Ce qui l'inquiète, c'est le nombre grandissant de gens sur-diplômés qui atterrissent à la Cité Relais.»
Pendant ce temps dans le bureau d'à côté, Florence cherche un logement pour préparer la sortie de résidents, démarche les bailleurs sociaux. «La nouvelle politique vis à vis des précaires se nomme «Logement d'abord». Le principe: donner des logements aux SDF pour qu'il n'y en ait plus. C'est oublier les autres problématiques: la question de la drogue, de l'autonomie... Depuis 2009, les subventions de l'Etat à la Cité Relais ont chuté de 100 000 euros, soit deux temps pleins et demi en moins, dont une psychologue», explique Agnès Geoffroy, la directrice.
Maurice fait partager ses contacts, mais les aide aussi à rédiger leurs lettres de motivation et leurs CV. (Photo Elsa Sabado)
18h: Les résidents qui travaillent reviennent. Puis, c'est l'heure du repas: le menu est le même que celui de midi. Loulette, Rédouane et Pedro, un exilé chilien, musicien se retrouvent pour chanter autour d'une guitare. Bob Dylan, version kabyle clôturera la soirée.
Le soir, ceux qui bénéficient d'appartements annexes viennent partager des moments avec leurs anciens compagnons de chambrée. (Photo Elsa Sabado)
Grâce à cette frise chronologique, suivez une journée, heure par heure, de la Cité Relais. Cliquez sur les photos pour obtenir des informations supplémentaires.
La cour de la future maison de la petite enfance. Document remis - Atelier architecture et soleil.
Jusqu'au 4 novembre, 15 projets d'urbanisme sont exposés dans le hall d'accueil du Centre administratif de la Communauté urbaine de Strasbourg (CUS). L'exposition est ouverte au public de 8h à 18h30.
Parmi ceux-ci, figure la future maison de la petite enfance de la Robertsau. Située sur le terrain en friche dit de "Im Waededel", au sud de l'hôpital de la Robertsau et à proximité du groupe scolaire Adler, la structure accueillera 60 places réparties dans trois unités de vie différentes. Le projet s'étendra sur 953 m2 de surface utile et coûtera au total 3 950 000 euros. Les travaux doivent commencer à l'automne 2012 pour une livraison prévue fin 2013.
Fabien Piégay
Futur emplacement de la maison de la petite enfance
L'agenda du week-end
> Ce vendredi soir, le trio Iônah sera à l'espace Django Reinhardt. Venus du Japon et de l'Inde, les trois musiciens conjugent influences traditionnelles et contemporaines et créent un univers tenté d'accents orientaux sur fond de poésie
A 20h30 à l'espace culturel Django Reinhardt. Renseignements au 03 88 79 86 69.
Retrouvez ici le programme d'automne de l'espace.
> Samedi matin, Caritas organise une vente d'automne au profit de ses actions dans le quartier. Vêtements, linge de maison, jouets, brocante, .... un large choix pour de petits prix.
De 8h30 à 13h, au foyer Saint-Ignace, 15 rue du Kammerhof. Renseignements au 03 88 40 19 99 ou au 06 87 20 17 20.
C'est tout nouveau à Strasbourg. Depuis le 21 septembre, le centre socioculturel l'Escale organise un atelier manga. Une découverte ludique et pédagogique des dessins animés japonais. Mathieu Eclancher aborde dans cet atelier les différentes facettes du travail de mangaka - l'auteur de manga - des différentes étapes de la réalisation d'un dessin à l'écriture d'un scénario. Un cours sur la maîtrise des proportions du corps humain, base de la technique du dessin. A répéter plusieurs fois si l'on veut un jour maîtriser cet art.
L'atelier est ouvert au public tous les mercredis, à l'Esclale, 78, rue du Docteur-François. Seule condition, être âgé d'au moins 12 ans. ✆ 03 88 31 45 00.
Leyla Doup Kaïgama
Les élèves de CE2 ont écouté les explications de Jean-Louis Amann, venu avec
le bus de la démocratie locale présenter le compostage. (Photo Cuej - Marion Michel)
Ce vendredi matin, le bus de la démocratie locale s'est garé sur le parvis de l'école Charles-Adolphe Wurtz. Depuis une semaine, il sillonne les quartiers de Strasbourg à la rencontre des habitants. L'objectif premier est de donner la parole aux riverains sur les grandes problèmatiques de leur quartier. Le vendredi 7 octobre, la première escale du bus à Cronenbourg s'est faite autour de la question de la route de Mittelhausbergen. Mais, "aujourd'hui, nous avons choisi une thématique plus génèrale autour de l'environnement," explique Lorene Creuzot, chargé d'évènement pour la démocratie locale à la municipalité de Strasbourg.
Les habitants de Cronenbourg étaient invités à découvrir le compostage des déchets. Jean-Louis Amann, le chargé mission compostage de la ville, était présent pour donner diverses explications à ce sujet : "Strasbourg s'est engagé à réduire ses déchets de 7% sur cinq ans soit d'environ 17 milles tonnes, souligne-t-il. 40% de cette baisse passerait par le compostage". Ce vendredi matin, peu d'habitants du quartier ont répondu présents. Jean-Louis Amann a néanmoins délivré ses conseils aux élèves de CE2 de l'école Wurtz.
Marion Michel
Week-end animé à la Grossau. Le festival monté l'an dernier par les habitants de ce "bout" de quartier de Neudorf propose des spectacles pour enfants, à domicile.
Le nom a changé : du « Triangle des Bermudas », l'évènement est devenu « Grossaugosse », « pour souligner l'échelle du quartier », détaille son fondateur, Patrick Bouillac. L'idée? « Permettre aux habitants d'être actifs dans le quartier sans contraintes trop importantes, et initier les enfants à différentes formes de culture. »
Singularité du festival : tout se déroule chez l'habitant. Chaque activité a lieu dans l'appartement d'un bénévole. Pour y accéder, les enfants doivent appuyer sur les sonnettes indiquées sur le programme, aux portes des immeubles. « C'est aussi l'occasion d'apprendre aux enfants à aller vers les autres », explique-t-il. Pour l'occasion, les rues comprises dans le triangle de l'avenue Jean-Jaurès, la rue Rathsamhausen et la route du Polygone seront fermées à la circulation.
Les activités classiques, comme les clowns ou la cuisine drainent le plus de public - Photo Jurgen Désor.
Patrick Bouillac proposera un spectacle de marionnettes à gaine lyonnaise (comme Guignol). Les animations sont souvent liées à l'activité professionnelle de celui qui la propose. Des ateliers cuisine et maquillage sont également proposés.
Certaines activités sont plus inattendues. « Je parle avec mes mains », initiation à la Langue des signes française (LSF), est le fait de Bérénice Uhl. Elle habite rue du Ruisseau bleu et donne des cours de LSF aux tout-petits en crèche. « C'est la première fois que je ferai un cours pour tous les âges ». C'est un professeur de piano qui propose le concert de clavecin. Céline Johann présentera un spectacle de Kamishibai, une sorte de petit théâtre d'images japonais datant du VIIe siècle.
Le kamishibai est une pratique populaire auprès des enfants japonais - Photo Jurgen Désor.
Coup d'envoi du festival samedi à 14h30, à l'angle des rue Baldner et Wighauesel. Les animations dureront jusqu'à 17h30 et redémarreront dimanche, de 14h à 16h. Un buffet sera proposé pour la cérémonie de clôture, rue du Ruisseau bleu. Il est demandé aux participants d'apporter quelque chose à boire ou à manger.
Consultez le Programme. Inscriptions obligatoires auprès de Patrick Bouillac : 06.23.86.76.11.
Yves Common
Lundi 17 octobre:
Mercredi 19 octobre:
Contacter le CSC au 03 88 30 11 96.
Jeudi 20 octobre:
Samedi 22 octobre:
Lundi 24 octobre:
La ferme Bussière abrite le Centre d'initiation à l'environnement de la ville. Mardi soir, une initiation au grand public un peu particulière été organisée : la dissection de pelote de réjection de rapace. Sandrine Adreani, du Groupe d'étude et de protection des mammifères d'Alsace (Gepma) transmet son savoir à deux initiés.
Initiations publiques à la Ferme Bussière, 155 rue Kempf, Strasbourg.
Séances de dissection de pelote tous les mardis et jeudis soir au Gepma, 8 rue Adèle Riton, Strasbourg ; 03 88 22 53 51.
Anna Benjamin
C'est tout nouveau à Strasbourg. Depuis le 21 septembre, le centre socioculturel l'Escale organise un atelier manga. Une découverte ludique et pédagogique des dessins animés japonais. Mathieu Eclancher aborde dans cet atelier les différentes facettes du travail de mangaka - l'auteur de manga - des différentes étapes de la réalisation d'un dessin à l'écriture d'un scénario. L'atelier est ouvert au public tous les mercredis, à l'Escale, 78, rue du Docteur-François. Seule condition, être âgé d'au moins 12 ans. Renseignements: ✆ 03 88 31 45 00.
Voici le cours sur la maîtrise des proportions du corps humain, base de la technique du dessin. A repeter plusieurs fois si l'on veut un jour maîtriser cet art.
Leyla Doup Kaïgama