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Le 25 novembre 1943, la Gestapo investissait l’Université de Strasbourg repliée à Clermont-Ferrand, arrêtait puis déportait étudiants, personnels et enseignants. Soixante-huit ans plus tard, des étudiants en journalisme du CUEJ sont partis sur les traces de ce passé que commémorent chaque année les universités de Strasbourg et de Clermont-Ferrand. A Strasbourg, à Clermont-Ferrand, à Paris, ils ont rencontré d’anciens étudiants qui furent accueillis en Auvergne, des témoins qui leur ont confié leurs souvenirs et ouvert leurs albums de famille. Ils ont consulté les archives, interrogé des historiens. De cette part de l’histoire dont l’Université de Strasbourg est l’héritière, ils ont tiré ce récit multimédia.
Elections générales
Le 3 octobre prochain, les 3,1 millions d'électeurs de Bosnie choisiront les membres de la présidence tripartite du pays ainsi que les représentants du parlement central. Les parlements des deux entités, la Republika srpska (RS) et la Fédération croato-musulmane, seront également renouvelés. Les citoyens de RS choisiront leur président, et ceux de la Fédération, les députés des dix assemblées cantonales.
Départ du Haut-représentant
Les accords de Dayton ont placé la Bosnie sous le protectorat d'un Haut-représentant des Nations unies. Envisagé dès 2007, son départ a été une nouvelle fois repoussé. Les conditions pour mettre fin à la tutelle internationale, notamment l'inventaire des biens de l'ex-Yougoslavie, ne sont toujours pas remplies. Le mandat de Valentin Inzko, actuel haut-représentant, a donc été prolongé jusqu'au 31 août 2010.
Recensement
La Bosnie-Herzégovine, qui espère intégrer l’Union européenne, est censée organiser un recensement en 2011, comme les 27 pays de l’UE, dix-neuf ans après le dernier. Depuis des mois, les trois communautés ne parviennent pas à s’accorder sur les termes de l’opération. Les Bosniaques redoutent un état des lieux qui reviendrait à avaliser le nettoyage ethnique. Les Croates craignent la mise en évidence de leur déclin démographique et la perte des quotas avantageux d’élus et de fonctionnaires dont ils bénéficient aujourd’hui. Seule la Republika srpska veut procéder à ce recensement et prouver que les Serbes sont désormais le peuple constituant le plus important de Bosnie.
Srebrenica
Le 15 juillet 1995, l’armée des Serbes de Bosnie, sous le commandement de Ratko Mladić, attaque Srebrenica, mise sous la protection de 400 casques bleus néerlandais, et tuent 8000 Bosniaques, surtout des hommes. Les casques bleus n’interviennent pas. Le massacre de Srebrenica a été qualifié de génocide par le tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie. En 2004, le gouvernement de la Republika srpska a présenté ses excuses, avant le parlement de Serbie en mars 2010. Ratko Mladić, Radovan Karadžić et Slobodan Milosević ont été accusés de génocide pour le massacre de Srebrenica par le TPIY. Le premier est toujours en fuite, le deuxième en procès, et le troisième est mort avant la fin de son jugement en 2006.
Dayton
Le 21 novembre, la Bosnie fêtera les 15 ans des accords de Dayton, qui ont mis fin à la guerre en 1995. Signés par les présidents bosnien, serbe et croate de l'époque, sous l'égide des pays occidentaux, ceux-ci partagent le pays en deux entités : la Fédération croato-musulmane et la République serbe de Bosnie. Ils instituent la tutelle de la communauté internationale sur le pays, la présidence collégiale rotative de trois membres de chaque communauté, et définissent sa Constitution.
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Une ville coupée en deux. Deux postes, deux compagnies d'électricité, deux compagnies de bus : Mostar est une ville schizophrène. A l'est, les Bosniaques, à l'ouest, les Croates.
La génération qui a grandi sur les cendres de la guerre, ravive malgré elle le foyer des divisions. Jasmin, grand frère de cette génération, est Bosniaque. Il a passé son enfance à Mostar Ouest avant d'être déplacé de force à l'autre bout de la ville par l'armée croate.
La Bosnie-Herzégovine, politiquement divisée entre la Republika srpska et la Fédération, connaît une autre ligne d’opposition à l’intérieur de la seconde, entre Bosniaques et Croates. Les deux communautés d’abord alliées contre les Serbes se sont violemment affrontées de mai 1993 à mars 1994. Les Croates de Bosnie ont même proclamé le 24 août 1993 une République d’Herceg-Bosna, enclave catholique, jamais reconnue. La création de la Fédération de Bosnie-Herzégovine en 1994 met un terme à ce conflit. En échange d’une alliance militaire avec la Croatie de Tudjman, la minorité croate y obtient des garanties constitutionnelles exorbitantes. L'architecture institutionnelle de la Fédération, découpée en dix cantons où se concentrent l’essentiel des pouvoirs et des ressources, sera validée par les accords de Dayton.
Autour de Mostar, le parti nationaliste HDZ contrôle la politique et l’économie. Des villes comme Siroki Brijeg ou Grude, épargnées pendant la guerre, restent tournées vers la Croatie. Les jeunes partent faire leurs études à Zagreb et les capitaux croates alimentent cette région prospère. Entre berlines et grosses villas, les emblèmes nationalistes, voire fascistes, sont légion. Dans la ville de Mostar, le HDZ a orchestré la privatisation par dépeçage de l’ancien géant de l’aéronautique Soko dès 1993 : aujourd’hui réduit à une poignée de PME exsangues, le Soko-group n'emploie pratiquement que des croates. Le maire de la ville, Ljubo Beslic (HDZ), ré-élu en 2009 après 14 mois d’indécision des conseillers municipaux, se contente de prendre acte du fossé infranchissable qui sépare les deux communautés.
Lisette Gries
Eva Simonnot
Le vieux pont qui enjambe la Neretva dans le coeur ottoman de Mostar attirait nombre de touristes avant sa destruction. Pour Mirsad-Deda Pasic, plus vieux sauteur du pont, le Stari most représente bien plus qu'un souvenir de vacances.
Camille Caldini
Davidis Stickel
En juillet 1995, 8000 hommes ont été tués à Srebrenica. Ce massacre est toujours en cours de jugement au tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie à La Haye. Mais des tueries, il y en a eu d'autres, moins connues, à travers tout le pays. La cour de Bosnie-Herzégovine a commencé à les juger depuis 2005. Elle recherche, et tente de condamner, des milliers de criminels toujours en liberté. Quinze ans après la guerre, la Bosnie-Herzégovine n'a toujours pas fini d'enterrer ses morts.
Deuxième ville du pays, Banja Luka, ancien bourg de province, est devenue depuis la fin de la guerre, la capitale de la Republika srpska. Milorad Dodik, premier ministre de l'entité serbe, conduit sa métamorphose . Son objectif : concurrencer Sarajevo, capitale de la Fédération et de la Bosnie-Hezégovine.
Quelques kilomètres plus loin, certains villages s'en sortent un peu mieux. Kozarac, petite enclave bosniaque en Republika srpska, a subi des nettoyages ethniques en 1992. Pourtant aujourd'hui, beaucoup d'habitants sont revenus et la ville a pu se reconstruire grâce à la diaspora.