Vous êtes ici

Les conflits d’intérêts du Premier ministre tchèque pointés du doigt


27 mars 2019

Les débats sur les décharges du budget 2017 ont été l’occasion pour les eurodéputés d’interpeller la Commission européenne sur la situation du chef du gouvernement tchèque, Andrej Babiš.

« Est-ce que vous allez traiter la question des conflits d’intérêts qui touchent certains politiques au plus haut niveau ? » La question, posée par l’eurodéputé tchèque Tomáš Zdechovský (PPE, chrétiens-démocrates) au commissaire européen au Budget Günther Oettinger, vise directement son compatriote Andrej Babiš, Premier ministre de la République Tchèque. 

Mardi 26 mars, le Parlement a approuvé la gestion du budget 2017 de l’Union européenne. L’occasion pour les eurodéputés d’attirer l’attention sur de possibles conflits d’intérêts du chef du gouvernement tchèque. D’après une enquête menée par l’ONG anti-corruption Transparency, Andrej Babiš serait toujours le propriétaire effectif du conglomérat industriel et agroalimentaire Agrofert qu’il a créé en 1993. Or, ce groupe a touché en 2017 pas moins de 82 millions d'aides européennes par le biais des fonds structurels.

Et c’est là que le bât blesse. Car en mars 2017, afin de respecter une législation nationale sur les conflits d’intérêts, le Premier ministre tchèque a officiellement cédé la propriété de son entreprise. La loi empêche en effet que les entreprises détenues à au moins 25 % par un ministre en exercice, puissent briguer des commandes ou des subventions publiques. Pour le moment, la Commission a gelé les subventions à Agrofert et a lancé un audit. Günther Oettinger l’assure : « Si nous devons constater que les dispositions en vigueur n’ont pas été respectées, nous prendrons les mesures qui s'imposent. »

Nathan Ramaherison

Imprimer la page