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Au PSE, les militants se cherchent une place


28 décembre 2008

2009, année décisive

Depuis le printemps 2006, le Parti socialiste européen (PSE) s’est doté d’une base militante de plus de 12 000 adhérents. Ceux-ci n’ont cependant que peu d'influence.

Pas de passage par les urnes pour désigner leur leader, ni d'ailleurs de cotisation supplémentaire à verser. Ils sont Allemands, Anglais ou Français, encartés au SPD, au Labour ou au Parti socialiste, et militent au sein du Parti socialiste européen (PSE). Depuis mai 2006, les adhérents des 33 partis membres du PSE peuvent se muer en euro-militants. Au total, plus de 12 000 socialistes, travaillistes et socio-démocrates des 27 pays de l'Union ont été recensés comme militants PSE, dont 4000 Français.

"L'objectif est avant tout de pouvoir rencontrer et échanger avec d'autres militants européens, témoigne Benjamin Lanier, militant PSE des Hauts-de-Seine. Nous faisons venir des camarades en France et vice-versa. Récemment, nous avons organisé un jumelage avec les militants PSE de Bruxelles, et nous avons été actifs lors de la dernière campagne des législatives à Dublin."

Ces euro-militants privilégient ainsi les rencontres, à défaut d'avoir de réelles prérogatives, comme la possibilité d'élire leurs responsables au niveau européen. En effet, le PSE est une fédération de partis nationaux dont les leaders prennent les décisions de manière collégiale.

Treize contributions au Manifesto

Les militants du PSE ont participé à l'élaboration du Manifesto. Lequel constitue le programme du parti pour les élections européennes de juin 2009. "En terme de démocratie participative au niveau européen, c'est une première, souligne Benjamin Lanier. Pour notre contribution, on a organisé deux réunions à Sceaux et à Fontenay-aux-Roses. On a aussi fait venir Pervenche Bérès (députée PSE, présidente de la commission économique et monétaire au Parlement)."

Seules treize contributions de groupes de militants ont été enregistrées. "C'est déjà beaucoup, vu que ces contributions constituent un travail de longue haleine, le fruit de débats et de consultations", juge Cécilia Gondard, qui participe à la gestion des militants au secrétariat du PSE.

Le parti invite régulièrement les militants lors des congrès et conseils - comme celui de Madrid pour l’adoption du Manifesto, début décembre. "On épaule les groupes de militants pour leurs campagnes européennes – en leur faisant parvenir tee-shirts ou flyers par exemple, détaille Cécilia Gondard. Mais le but est qu'ils lancent eux-mêmes leurs actions." Parmi les initiatives dont les militants sont le plus fiers : le blog des adhérents de Paris, ou encore le groupe Facebook (plus de 600 inscrits) de Gabriel Richard-Molard, de la fédération du Bas-Rhin.

Ne pas court-circuiter les partis nationaux



Pour s’inscrire au PSE, un seul critère à remplir : être encarté dans un parti affilié au PSE. Ensuite, il faut s'inscrire sur le site du PSE, en précisant le nom de sa fédération. "On ne cherche pas à court-circuiter les partis en créant une structure parallèle. Le but est de créer des réseaux entre les militants des partis – pour coordonner des actions de campagne, par exemple", souligne Cécilia Gondard.
 De Lisbonne à Bucarest, de Paris à Berlin, une cinquantaine de "city groups" de militants PSE a ainsi vu le jour. "Les modalités de création de cellules de militants PSE peuvent varier en fonction des pays et de la structure de leurs partis. Au Parti socialiste francais, par exemple, il existe des commissions Europe dans les fédérations qui peuvent choisir de créer, ou pas, un city group", précise Cécilia Gondard.
Concrètement, tout militant du Parti socialiste peut fonder un city group, sous réserve que la fédération socialiste locale donne son aval.

Pierre Manière, à Bruxelles

 

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