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27 terres de campagne


28 décembre 2008

Repères

Adresse, budget, président, implantation électorale, nombre d'élus... Fiches d'identité des europartis.

De 1974 à 2007, comment ils profitent de la démocratisation de l'Union.

Les critères d'accès aux financements de l'Union.

Conservateurs, socialistes, libéraux, voire eurosceptiques : les familles politiques représentées au Parlement européen, à la Commission et au Conseil.

Qui peut voter ? A quel âge ? Où le panachage des listes est-il autorisé ? Mode d'emploi des élections européennes dans les pays membres.

Depuis 1979, l'abstention aux élections européennes n'a cessé d'augmenter. C'est la grande inconnue du scrutin de juin 2009.

2009, année décisive

Nicolas Sarkozy veut des têtes d'affiches

Le chef de l'Etat souhaite des eurodéputés engagés et impliqués à Strasbourg. Le casting pour les élections de juin s’avère difficile : les éventuels candidats voient le Parlement européen comme une mise à l’écart.

Elles seront dévoilées le 24 janvier à l’UMP lors d’un conseil national. Elles ou ils, ce sont les huit têtes de listes pour les élections européennes*. Pour l’instant, «il n’y a rien de gravé dans le marbre, ça reste très ouvert», insiste Olivier Ubéda, délégué aux affaires européennes à l’UMP.
Les sortants sont sur la sellette. «Le problème de ces députés, c’est qu’ils n’ont pas une très grande notoriété», explique le président de la commission des investitures électorales, Jean-Claude Gaudin. «Nicolas Sarkozy a envie d’une délégation UMP pêchue», précise Olivier Ubéda. Des personnalités « qui accrochent la lumière, qui s'impliquent, qui siègent et qui s'occupent de choses un peu ingrates » seront envoyées à Strasbourg. Le chef de l’Etat souhaite que les élus investissent les commissions pour peser sur les textes présentés au Parlement. Ils devront prendre le mandat de député européen comme une responsabilité à part entière (comme en Allemagne) et non comme une mise à l’écart.

Lamassoure en danger face à Baudis ?

Avec Brice Hortefeux, secrétaire national aux élections, Jean-Claude Gaudin compose les listes en accord avec le chef de l’Etat et le Premier ministre François Fillon. Ces dernières semaines, il a reçu tous les députés sortants «pour voir la possibilité d’amélioration de notre positionnement politique à Strasbourg» avec des questions : «Est-ce que la France joue bien son rôle ? Est-ce qu'elle n'est pas trop écartée des instances de décision ? » et une réponse : « Peut mieux faire ». A Bruxelles, il se murmure que les députés ayant fait au moins deux mandats pourraient sauter. Suivant cette règle, près de 10 d’entre eux seraient menacés. L’UMP ne confirme pas cette information.
Au Parlement européen, la France disposera de 72 sièges après les élections de 2009. L’UMP devrait en prendre au moins deux dans chacune des huit circonscriptions. Aujourd’hui, le parti de la majorité compte 17 eurodéputés contre 31 aux socialistes.
Le cas d’Alain Lamassoure (Sud-Ouest) n’est «pas tranché» indique Jean-Claude Gaudin. Malgré ses compétences et son expérience, il ne devrait pas être tête de liste et pourrait même perdre son siège. Il reste pourtant très engagé dans la préparation de la campagne au parti populaire européen (PPE). Nicolas Sarkozy pourrait lui préférer Dominique Baudis, ancien député européen. En juin, le chef de l’Etat avait pensé à Alain Juppé qui a décliné l’offre. Le maire de Bordeaux préfère se consacrer à sa ville.

Daul et Barnier, têtes de liste dans l’Est et le Sud est

Mais à l’Elysée, où tout se décide, on a du mal à trouver des têtes de liste charismatiques et connues des Français. Le ministre de l’agriculture, Michel Barnier, quitterait le gouvernement en avril pour mener la liste Sud-Est. Dans cette circonscription, la situation de Françoise Grossetête est incertaine. Elle serait en concurrence avec Dominique Vlasto, elle aussi sortante et par ailleurs adjointe de Jean-Claude Gaudin à la mairie de Marseille.
La candidature du sortant Joseph Daul serait acquise dans l’Est. Dans le Nord, Valérie Létard, secrétaire d’Etat à la solidarité, serait sur les rangs. Pour l’Ouest, le nom du président de la FNSEA (Fédération nationale des exploitants agricoles), Jean-Michel Lemétayer, circule. Brice Hortefeux aurait été pressenti pour être tête de liste dans le Massif central-Centre mais il a démenti l’information. Le ministre de l’immigration devrait être candidat mais en position non éligible.
L’Ile-de-France n’a pas encore de candidat après le «non» de Rama Yade à Nicolas Sarkozy. La secrétaire d’Etat aux droits de l’Homme refuse de quitter le gouvernement pour Strasbourg. Le nom de Luc Ferry a été évoqué. Seule certitude : Nicole Fontaine ne se représentera pas. Cette circonscription illustre bien le problème posé au chef de l’Etat : trouver des personnalités et les convaincre de leur importance politique à Strasbourg.
Jean-Claude Gaudin et Brice Hortefeux doivent présenter leur travail au chef de la majorité, à savoir Nicolas Sarkozy. C’est lui qui aura le dernier mot.

*La France est divisée en huit eurocirconscriptions : Nord Ouest, Ile de France, Ouest, Est, Centre-Massif Central, Sud est, Sud ouest, Outre mer.

Matthieu Cotinat

Avant tout une élection nationale pour l'UMP

«Les européennes sont une élection nationale à thématique européenne», répète t-on à l’UMP. Comprenez que les candidats et les électeurs seront français et s’inscriront dans une «ambiance nationale» liée à la politique du gouvernement et du chef de l’Etat.
Le programme du PPE (Parti populaire européen) sera adapté aux niveaux national et régional selon une «version UMP». Sur les tracts et la profession de foi figureront les logos du PPE et de l’UMP. Pour sensibiliser les électeurs à la politique européenne, l’objectif est de leur montrer que «c’est du concret».
Dans chaque eurocirconscription, une personnalité politique est chargée de faire des propositions pour adapter la campagne à chaque territoire. Michel Barnier s’occupe du Sud-Est, Roselyne Bachelot de l’Ouest, Pierre Lequiller de l’Ile-de-France, Hubert Haenel de l’Est, Brice Hortefeux du Massif central-Centre, Alain Lamassoure du Sud-Ouest, François Baroin de l’Outre-Mer et Antoine Rufenacht du Nord-Ouest. Ces personnes ne seront pas forcément les têtes de liste. Leurs idées seront présentées en janvier. Chaque tête de liste se les appropriera en les faisant évoluer.

M. C.

Le Parti socialiste se prépare à un scrutin serré

La nouvelle première secrétaire, Martine Aubry a nommé Jean-Christophe Cambadélis, secrétaire national aux affaires internationales et européennes, et Christophe Borgel secrétaire aux élections. Les deux Strauss-Kahniens auront la tâche de préparer le scrutin de juin 2009.
Le PS se prépare à des élections serrées: début décembre, un sondage prédisait un score au coude-à-coude avec l’UMP, autour de 22%. Le score de 29% réalisé en 2004 sera difficile à égaler. Martine Aubry a décidé de ces nominations peu de temps après le Conseil du PSE de Madrid, auquel elle a assisté et après les recommandations de Bernard Poignant, un eurodéputé proche de François Hollande. Peu avant le Conseil national, celui-ci a remis une note à la nouvelle première secrétaire dans laquelle il appelle les élus à s’engager «à ne pas abandonner leur mandat européen pour un siège national».
Depuis 2004, six socialistes français ont délaissé leur siège européen pour devenir député ou sénateur. Bernard Poignant insiste: «Les socialistes français doivent être au niveau de leurs homologues européens. Cela suppose de prendre au sérieux cette fonction d’eurodéputé, ce n’est pas une présidence de conseil général.» Il souhaite «le moins de parachutages possibles et la meilleure prise en compte possible de la régionalisation du scrutin» mais aussi qu’on tienne compte de l’expérience «des sortants car l’expérience compte à Strasbourg». La campagne socialiste française sera lancée début janvier.

Mariam Pirzadeh

Les élections européennes de 2009 sur le site du Parlement européen...

... Et sur Toute l'Europe

 

 

 

 

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