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Livre serré contre la poitrine, t-shirt et baskets noirs, les cheveux ébouriffés, un jeune homme avance solennellement vers le chœur de la cathédrale de la Dormition-de-la-Mère-de-Dieu de Cluj-Napoca. À l’instar des autres qui l’ont précédé, il se signe et embrasse l'icône centrale puis une relique et enfin une image de la Vierge à l’Enfant. Il s’isole ensuite discrètement dans la pénombre, debout et immobile pendant une dizaine de minutes. « Je viens ici pour m’adresser à Dieu et me déconnecter du reste du monde. Ça m'aide à me sentir mieux mentalement, à me détendre », explique Ovidiu, 18 ans. 

Comme 87 % des jeunes Roumains, Ovidiu est chrétien orthodoxe. Avec ses 16 millions de fidèles sur 19 millions d’habitants, l’Église orthodoxe roumaine, dont la juridiction est indépendante, est omniprésente dans la société. « Elle a participé à la construction de la nation roumaine avant et après la période Ceaușescu et est donc fortement liée à l’identité nationale. Ce qui en fait l’un des pays avec le plus de personnes se déclarant religieuses », constate Dani Sandu, sociologue à l’Institut universitaire européen.

La Roumanie possède la deuxième plus grande communauté orthodoxe du monde et est l’un des pays les plus religieux en Europe. Mais à Cluj-Napoca, les influences occidentales et les scandales de corruption ont détourné une partie de la jeunesse de l’institution.

Natalia Gavrilita, Première ministre de Moldavie, au parlement européen en septembre 2021 © European Union 2021 - Source : EP

Les eurodéputés ont refusé de voter la « décharge » du budget 2020 de Frontex. Cette décision fait suite à la démission de Fabrice Leggeri, le directeur général de l’agence, le 29 avril dernier © Creative Commons

L’amendement qui prévoyait d’atteindre 25% de surfaces agricoles d’ici 2030 a été retoqué au Parlement. © Creative Commons 

Certains députés appellent à aller « au-delà de la foi » sur le dossier des persécutions de minorités, invoquant notamment les personnes LGBT © Unsplash

Kadri Simson lors des questions à la Commission à Strasbourg, le mardi 3 mai 2022. © European Union 2022 - Source : EP

C’est sous des auspices plus calmes que s’est tenue cette session plénière du mois de mai. L’Europe semble sortie de son état de stress post-24 février, date de début de la guerre en Ukraine. Alors que le conflit avait mobilisé l'agenda des dernières sessions, l'Union européenne recommence à se projeter. 

Au terme d’un vote historique, les députés ont amorcé une réforme du système électoral, petite révolution pour les prochaines élections, censée rapprocher l’institution de ses citoyens. Dans un avenir plus lointain et plus incertain, le Premier ministre italien Mario Draghi a bousculé l’Assemblée en appelant à la révision des traités européens, totem auquel aucun chef d’État n’avait osé s’attaquer depuis l’échec du projet de constitution européenne, il y a 17 ans. Cap sur 2030 et des horizons pas si futuristes enfin, avec l’adoption de la feuille de route sur… l’intelligence artificielle. 

Un semblant de retour à la normale donc, et avec lui, celui des vieux démons et des positions difficilement tenables. La question de l'État de droit en Pologne et en Hongrie se heurte encore au manque de volonté politique et aux obstacles procéduraux. La crise des réfugiés ne vient rien arranger. Sur fond de renoncement au pétrole russe, l’UE revoit sa politique énergétique à marche forcée, avec le risque de sacrifier son ambition verte sur l’autel d’une vision court-termiste. 

L'Union européenne peine surtout à répondre aux problèmes les plus brûlants et les plus essentiels : ceux qui concernent directement les citoyens qui la vivent ou qui l’espèrent. Parmi ces urgences : amortir le choc de la guerre et des sanctions sur les plus précaires, garantir aux Ukrainiennes victimes de viol l’accès aux soins abortifs et obstétriques.

Il est pressant que l’institution se dote des moyens fonctionnels de ses ambitions. Avant l’hiver 2022, avant la Hongrie 2024…

Delphine Schiltz

Sur fond de scandale, deux nouveaux membres à la Cour des comptes

Les députés ont voté la nomination de deux nouveaux membres : le Chypriote Lefteris Christoforou et le commissaire maltais George Marius Hyzler. Ce vote s’inscrit dans le cadre d’un renouvellement partiel de l’institution, composée de 27 membres. Les deux nouveaux hauts-fonctionnaires sont élus pour un mandat de 6 ans, et prendront leurs fonctions à l’automne 2022. Avec leurs 25 collègues, ils auront pour mission d’examiner toutes les dépenses et recettes de l’Union européenne.

Cette nomination intervient sur fond de scandale financier. Depuis la publication d’une enquête de Libération en novembre, un tiers des membres de l’institution, dont son président Klaus-Heiner Lehne, sont soupçonnés de fraudes et usages peu éthiques des deniers publics (abus sur les notes de frais, indemnités logement exorbitantes...). Si M. Lehne considère ces accusations comme « non-fondées », plusieurs députés, comme Isabel García Muñoz (S&D, sociaux-démocrates), souhaitent qu’une enquête approfondie sur cette affaire soit lancée.

La Parlement fixe sa position pour encadrer les subventions étrangères

C’est la dernière ligne droite pour le règlement européen qui vise à protéger le marché intérieur des subventions étrangères. Ce mercredi, le Parlement a adopté sa position en vue d'un accord final entre les institutions. Les eurodéputés veulent donner plus de pouvoir à la Commission pour examiner et cibler les acheteurs d'entreprises européennes soutenus par des États étrangers. Après l’ébranlement du cours des actions européennes dû à la pandémie de Covid-19, Bruxelles craint que les entreprises chinoises, renforcées par un financement de Pékin, n'acquièrent des entreprises européennes.

Outre les rachats, ces mesures couvrent aussi les appels d'offres publics. L’objectif est d'éviter que les subventions étrangères ne soient utilisées pour accroître leur part de marché au détriment des rivaux européens, mais également leur empêcher l’accès à des marchés stratégiquement importants ou à des infrastructures critiques. Toutefois, un seuil minimum a été fixé. Ces règles s’appliquent seulement aux rachats d'entreprises de l'UE ayant un chiffre d'affaires de 600 millions d'euros et aux marchés publics supérieurs à 300 millions d'euros. Un seuil jugé encore trop haut par les parlementaires européens qui souhaitent que cela concerne davantage d’entreprises.

Les premières négociations, entre le Parlement européen et le Conseil des ministres, ont débuté ce jeudi, afin de trouver un accord sur la version finale de la nouvelle réglementation​​.

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