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À Schiltigheim, la proximité des écoles Exen et Léo-Delibes avec la route de Bischwiller expose enfants et parents aux dangers de l’intense trafic automobile.

"Mon sang n’a fait qu’un tour !" Assistante maternelle depuis douze ans, Myriam Reiss est passée près du drame au printemps. Alors qu’elle traverse au passage piéton devant l’école maternelle Léo-Delibes accompagnée de cinq enfants, une automobiliste dépasse deux voitures garées en double file. Au passage piéton, elle pile devant Renaud, 5 ans, sous la garde de Myriam Reiss. 

Pour cette assistante maternelle, emprunter la route de Bischwiller est une source d’inquiétude. Pourtant, c’est un passage incontournable pour se rendre à Léo-Delibes. "C’est une grande artère, très passante. Je ne suis pas tranquille", confie-t-elle. Une crainte partagée par d’autres parents d’élèves comme Élodie, mère de deux garçons scolarisés à la maternelle. "Le passage piéton est très dangereux. Je ne traverse jamais ici, les voitures roulent à une vitesse folle", témoigne-t-elle. 

Sur le parking situé en face de l’entrée de l’école s’entassent une vingtaine de voitures aux heures de sortie. Alors que des véhicules sont garés en enfilade, d’autres stationnent en double file, compliquant le passage des piétons. Pour l’assistante maternelle, le parking "est un passage pour les poussettes et les piétons et pourtant les voitures sont en double-file, moteurs allumés. C’est stressant. Pour surveiller les enfants sur le parking, il faut avoir trois paires d’yeux".

 

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© Loïc Gorgibus 

Une commission sécurité en vue

Pour tenter de sécuriser les abords des écoles, deux agents de surveillance de la voie publique (ASVP) sont mobilisés par la municipalité. Le premier s’occupe toute la semaine de 10h à 17h du groupe scolaire Exen. Le second tourne entre les écoles Léo-Delibes et Parc du Château. Pour Myriam Reiss, "l’ASVP est à Léo-Delibes peut-être une à deux fois par semaine. Mais il devrait y être tout le temps vu l’endroit stratégique plein de dangers". Pour Sandrine Le Gouic, adjointe de la municipalité à l’Éducation, Petite enfance et à la Caisse des écoles, la présence en pointillé des ASVP s’explique par le faible effectif de la police municipale. "On va lancer deux embauches à partir de 2021 mais on ne peut pas faire beaucoup plus", admet-elle. 

 

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© Loïc Gorbibus

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À 11h45, sur le parking de l’école maternelle Léo-Delibes, certaines voitures laissent leurs moteurs tourner alors que des enfants se faufilent entre les pots d’échappement© Loïc Gorbibus

 

Un sentiment d’insécurité partagé à l’école Exen

 

À quelques centaines de mètres de là, l’école Exen subit aussi des inconvénients du fait de sa proximité avec la route de Bischwiller. Au niveau de la Poste, en attendant que le feu passe au vert, les piétons s’agglutinent sur un trottoir étroit, de surcroît encombré par des barrières en raison des travaux de toiture du magasin adjacent. Devant l’école, il y a bien un parking, mais certains parents le confondent avec un dépose-minute. Membre de l’association des parents d’élèves de l’école Exen, Raphaël Kleinklaus résume la situation : "Il n’y a pas de cheminement clairement tracé et sécurisé et le parking d'Exen est juste hyper dangereux parce qu’il y a de la circulation dans tous les sens." 

Sur les près de 3 000 enfants scolarisés à Schiltigheim, un millier se rendent à l’école primaire Exen et près de 250 à l’école Léo-Delibes. Du fait de leur proximité avec la route de Bischwiller, les élèves de ces deux écoles sont plus exposés aux dangers de circulation que ceux d’autres établissements scolaires.

 

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À 16h30 sur le parking de l’école Exen, l’ASVP organise le stationnement des véhicules, sécurise la traversée des enfants. © Loïc Gorgibus

Sandrine Le Gouic le reconnaît : "Nous sommes bien conscients qu’il y a des choses à améliorer et la mairie n’attend pas qu’un accident gravissime ait lieu." Une commission sécurité aux abords des écoles sera mise en place d’ici décembre. Elle réunira les représentants des parents d’élèves et la mairie. Pour l’adjointe, “le dialogue avec les parents est indispensable".

Raphaël Kleinklaus salue l’instauration de cette commission, mais doute de son utilité : "C’est bien qu’on puisse travailler ensemble, mais maintenant ça serait bien qu’on arrive à de réelles actions plutôt qu’à de l’ultra communication", précise-t-il. Ce père de deux enfants scolarisés à Exen confie : "Moi, je milite pour que les axes principaux et les trottoirs soient sécurisés, pour qu’on ne puisse pas se garer dessus et que les enfants n’aient pas à marcher sur la route lors de leurs trajets." Des mesures qui, selon lui, pourraient être mises en place rapidement.

Loïc Gorgibus et Chloé Lagadou

 

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