16 h 20 : C'est la fin de ce direct
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16 h 10 : Ce qu'il faut retenir de ce 582e jour
Depuis le 25 septembre, les députés examinent le projet de loi « pour le plein emploi » qui prévoit notamment de conditionner le versement du RSA aux 2 millions de bénéficiaires à 15 heures d’activités hebdomadaires. En Alsace, depuis 2017, il est déjà possible pour les bénéficiaires du RSA d'effectuer quelques heures de travail par semaine dans des structures dédiées, à condition d’être volontaire.
« On s’est rendu compte qu’il y avait des gens qui n’étaient pas prêts à travailler dans le parcours d’insertion classique avec un contrat de 24 heures par semaine », pose Irenéo Tellez Alonzo, accompagnateur socioprofessionnel aux Jardins de la Montagne Verte, une association d’insertion professionnelle active dans le maraîchage. Depuis un an, il accompagne des personnes bénéficiaires du RSA dans le dispositif Hors les murs, avec des contrats entre 4 et 8 heures par semaine. Ils cumulent l’allocation, la prime d’activité et un petit salaire, sur une période maximale de deux ans. Seul prérequis : être volontaire. « On emploie des gens sans qu’ils aient besoin d’avoir de l’expérience dans le domaine », explique aussi l'accompagnateur.
« Ils vont travailler où ? »
L’association salarie 150 personnes, dont 48 bénéficiaires du RSA. Ces derniers ont en moyenne 45 ans, sont surtout des hommes et ont des parcours très divers. « L’idée, c’est vraiment de les mettre en activité, on parle de personnes très éloignées du marché du travail. On sait que certains n’iront pas au-delà du dispositif », poursuit Irenéo Tellez Alonzo, qui ne cache pas ses doutes sur l’applicabilité du projet de loi « pour le plein emploi ».
« C’est une manière de pousser les gens à sortir du RSA. Mais, ils vont travailler où ? Est-ce qu’ils vont trouver par eux-mêmes ou seront-ils orientés ? » Accompagner les gens dans leurs difficultés est sa principale occupation : « On utilise le maraîchage et l’agriculture urbaine comme support à l’insertion. Mais il y a des personnes très en difficulté qu’on n’arrive pas à accompagner. Il y a des freins sociaux qu’il faut d’abord enlever. On dépense beaucoup d’énergie pour l’accompagnement social plutôt que pour l’accompagnement professionnel », confie-t-il aussi.
« On ne peut pas en recevoir plus »
Aux Jardins de la Montagne Verte, deux professionnels consacrent leur activité à l’accompagnement des bénéficiaires du RSA. « Avec notre équipe on ne peut pas en recevoir plus » que les 48 par année. En France, 2 millions de personnes touchent le RSA mais 30% de ceux qui en ont le droit ne le demandent pas. Soit un bénéficiaire sur trois. À la charge des départements, les dépenses pour l’accompagnement sont en baisse. Un accompagnement dans de bonnes conditions, avec un suivi pour les 15 heures d’activités prévues dans le projet de loi semble donc lointain. « Il devrait y avoir eu une discussion par rapport à l’applicabilité, avant de faire voter la loi », grince-t-il.
Pour la directrice des Jardins de la Montagne Verte, Fatima Riahi, le projet de loi pourrait éventuellement avoir un effet positif. « Les personnes au RSA ne l’ont pas choisi. C’est difficile de s’intégrer au marché du travail, même quand on a des diplômes et une situation stable. Après, est-ce que les 15 heures peuvent être une opportunité pour certains d’intégrer des structures comme la nôtre ? »
Max Donzé
Édité par Baptiste Huguet
Voskan Danielyan a passé trois jours en Arménie, à la frontière azerbaïdjanaise, où des milliers de réfugiés affluent depuis dix jours.
15 h 50 : Sur le terrain, une guerre d'endurance
Le ministère de la Défense britannique a publié sur X (ex-Twitter) une carte actualisée du front.
Les États-Unis vont-ils faire face à une nouvelle paralysie ? Celle de 2018 avait duré plus d’un mois et coûté près de 3 milliards de dollars à l’économie du pays, en faisant la plus longue de l’histoire américaine. Un shutdown devrait encore une fois se profiler pour le pays alors que les républicains et démocrates n’arrivent pas à s’entendre sur le vote du budget 2024.
La Chambre des représentants, à majorité républicaine, semble bloquée. De nombreux conservateurs proches de Donald Trump s’opposent à un nouveau financement d'une aide à destination de l'Ukraine, quelques jours après la visite du président ukrainien, Volodymyr Zelensky. Sur les réseaux sociaux, Donald Trump a enjoint, le 25 septembre, son parti à ne pas fléchir : « À moins que vous n’obteniez tout, arrêtez tout. […] Il est temps que les républicains apprennent à se battre ! » Le lendemain, le Sénat, détenu par les démocrates, a réussi à s’entendre sur la mise en place d’un budget à court terme pour offrir quelques semaines de répit au pays.
« Les factures vont s’accumuler »
Dimanche, sans accord, près de deux millions d’employés fédéraux ainsi que plus d’un million de militaires seront touchés. À quelques heures de la date butoire, la situation semble difficilement soluble. Les administrations et services publics ont commencé à prévenir leurs employés d’un probable shutdown. Certains seront mis au chômage technique, sans salaire. Quant aux travailleurs dits « essentiels », comme les procureurs, les policiers ou les militaires, ils devront continuer leur activité mais ne seront payés que rétroactivement, une fois le budget voté. Sabrina Singh, la porte-parole du Pentagone, a dénoncé « les factures qui vont s’accumuler » pour les militaires pendant qu’ils ne seront pas payés, ajoutant : « Nous ne devrions vraiment pas être mis dans cette position ».
Des conséquences importantes
La poste et la sécurité sociale ne seraient pas affectées mais d’autres administrations gouvernementales pourraient fonctionner au ralenti. Certaines d’entre elles ont averti le gouvernement des conséquences importantes d’un shutdown, telles que l'arrêt des recherches sur des maladies comme le cancer, une réduction de l’aide alimentaire pour les plus précaires, l'arrêt des contrôles sanitaires ou encore une perturbation du trafic aérien.
Cette possible paralysie arrive seulement quelques mois après une première menace en mai dernier. Le Congrès avait accepté à la dernière minute de relever le plafond de la dette américaine. Sans accord, le pays se serait retrouvé en défaut de paiement. À un an de l’élection présidentielle, les relations entre républicains et démocrates sont plus que jamais tendues.
Adélie Aubaret
Édité par Julie Lescarmontier