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Ces insectes qui prolifèrent touchent 11 % des ménages français. Elles peuvent causer des troubles psychiques chez les personnes infestées.

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En Arménie, Voskan Danielyan et son ami ont acheté des biens de première nécessité pour les réfugiés qui en ont le plus besoin. PHOTO : Voskan Danielyan

11 % des ménages français auraient été infestés par des punaises de lit selon un sondage Ipsos. Photo d'illustration: pixabay

Partir en Arménie pour venir en aide aux victimes sonnait comme une évidence. Né en 1993 dans une localité située à 130 kilomètres d’Erevan, il avait à peine dix ans quand sa famille a fui les hostilités dans la région et est arrivée en France. « On a vécu la guerre. Mon père risquait d’être enrôlé dans l’armée et voulait un avenir meilleur pour nous. » Il a caché ce dernier périple à ses parents : « Je ne voulais pas les inquiéter, j’ai dit que je prenais des vacances en Espagne. »

Sur fond de tirs d’artillerie et du tumulte des chars, l’Alsacien rencontre des militaires à la fois déterminés et traumatisés. « Nous sommes allés dans les tranchées où les soldats sont positionnés. Tous m’ont dit “On est prêts à partir pour nos terres“. J’en pleurais de les voir chanter, danser. Et en même temps, il n’y avait pas de tranquillité sur leur visage. »

Privilégier l’action plutôt que l’attente

Voskan Danielyan a aujourd’hui le sentiment que les discussions diplomatiques tournent en rond et que le gouvernement arménien abandonne le Haut-Karabakh. « Nous avions beaucoup d’espoir quand il est arrivé au pouvoir [en 2018]», se rappelle-t-il à propos du Premier ministre arménien. « Mais contre toute attente, au bout des quarante-quatre jours de guerre en 2020, Nikol Pachinian a retiré les 25 000 hommes sur le front du Haut-Karabakh », se mord les doigts Voskan Danielyan. Une décision vécue comme une immense trahison. 

« Il aurait pu ne pas y aller, témoigne admiratif son cousin Youri Avanyan, 21 ans. Comme lui, la diaspora arménienne doit se bouger. On n’a plus le temps de dialoguer. » Le sportif de haut niveau, revenu le 27 septembre à Strasbourg, veut désormais profiter de sa notoriété au sein de la diaspora locale pour rassembler des fonds. Il a monté une cagnotte en ligne pour l’occasion. Il espère retourner en Arménie dans dix jours pour contribuer, encore une fois, à l’aide humanitaire. 

Zoé Dert-Chopin

Édité par Clara Grouzis

HLM : Quarante-huit personnes passent par le dispositif HLM chaque année. Crédit : Photo remise/JMV

Tout juste arrivé de Nice, l’étudiant en cinéma attend des amies parties tourner une petite scène dans le hall d’un bâtiment de Strasbourg. « Oui, bien sûr que je me suis déjà fait contrôler. Mais pas ici, plutôt chez moi, à Nice. » Toujours la même histoire. À chaque contrôle, Marco se baladait avec des amis, la nuit : « quand ça m'arrive, je suis toujours accompagné de mes collègues, qui sont noirs ou rebeux. C’est eux, vraiment, qui intéressent les flics. Pas moi. » Après réflexion, il estime « avoir été contrôlé parce que j’étais avec eux. J’étais pris dans le tas. » D’ailleurs, la seule fois où Marco s’est fait contrôler, il était seul, à la sortie d’un train. « J’étais pas spécialement visé, c’était un contrôle de routine.

« Qu’est-ce qu’on fait maintenant ? », se demande Voskan Danielyan avec un ami, tout juste sorti de l’avion. Ce 23 septembre, il est 22 heures à Erevan. Les deux compères ont un objectif en tête : atteindre Goris, la dernière localité avant la frontière qui sépare l’Arménie du Haut-Karabakh. Depuis la reddition de la république autonome arménienne le 20 septembre, des milliers de réfugiés affluent, fuyant l’enclave désormais aux mains de l’armée azerbaïdjanaise. Jeudi 28 septembre, sa dissolution a été officiellement annoncée.

« On a fait des courses de première nécessité, on a acheté de quoi subvenir aux besoins de 35-40 personnes », raconte aujourd’hui l’homme à la carrure imposante, accoudé à la table d’une brasserie strasbourgeoise. « Un ami sur place nous a ensuite emmenés à Goris. Nous y sommes arrivés à une heure du matin. » Pour y parvenir, ils ont dû emprunter une route dangereuse, revendiquée par l’Azerbaïdjan bien qu’étant sur le territoire souverain arménien. « On pensait que notre dernière heure allait arriver », se remémore le trentenaire à l’œil vif. Mais l’appel de la solidarité est plus fort. « Dieu m’a donné des mains, des jambes. C’est pour en faire quelque chose », soutient le fervent chrétien et également champion de street workout, un sport mélangeant gymnastique et musculation.

« C’était irréel, on revivait 1915 »

Arrivés à Goris, Voskan Danielyan et ses amis sont abasourdis. « C’était irréel, on revivait 1915 », dit-il en faisant référence au génocide dont son peuple a été victime. « La Croix rouge courait de partout. » Après s’être signalé auprès des autorités locales, le groupe est redirigé vers un gymnase, où des femmes et des enfants se reposent. « Le soldat qui montait la garde s’est effondré en larmes devant moi », se rappelle Voskan Danielyan, ému.

Cette mesure permet aux femmes d'avoir deux jours de congé pendant leur règles. Photo : katemangostar de Freeepik

« Je devenais parano » : comment les punaises de lit gâchent la vie

29 septembre 2023

« Je devenais parano » : comment les punaises de lit gâchent la vie

Ces insectes qui prolifèrent touchent 11 % des ménages français. Elles peuvent causer des troubles psychiques chez les personnes infestées.

Tout comme l'Eurométropole de Strasbourg ou la métropole de Lyon, la région Nouvelle-Aquitaine ambitionne d'expérimenter le congé menstruel dans les mois à venir.

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